Dialogue indirect Iran-USA, un test de confiance/Israël garde l’œil ouvert
Pars Today – Des négociations indirectes entre l’Iran et les États-Unis, visant à lever les sanctions imposées à Téhéran, se tiendront ce samedi à Mascate.
Après deux mois de débats et d’agitation politique sur la scène internationale, la République islamique d’Iran (RII) a finalement accepté d’engager des négociations indirectes avec les États-Unis. Ces discussions doivent se tenir samedi 12 avril à Mascate, la capitale du sultanat d’Oman, en tant que pays tiers.
Les négociations imminentes à Oman s’inscrivent dans le cadre des efforts diplomatiques visant à apaiser les tensions entre l’Iran et les États-Unis, des tensions qui se sont intensifiées depuis des années en raison de divers différends, notamment autour du programme nucléaire iranien, des sanctions et des tensions régionales.
Les responsables de la diplomatie iranienne considèrent toutefois ces négociations comme un test pour jauger les intentions des États-Unis. Parmi eux, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a déclaré vendredi, à la veille des pourparlers indirects entre l’Iran et les États-Unis, sur le réseau social X : « Nous donnons une véritable chance à la diplomatie, avec bonne foi et une vigilance totale. Les États-Unis devraient reconnaître la valeur de cette décision, prise en dépit de leurs déclarations hostiles. »
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a affirmé que Téhéran s’abstenait de tout jugement précipité ou de toute spéculation. Il a ajouté que l’Iran comptait évaluer, samedi, les intentions et la sincérité de la partie adverse, afin d'ajuster ses prochaines actions en conséquence.
Plus tôt, le ministre iranien des Affaires étrangères, Seyed Abbas Araghchi, a qualifié les négociations à Oman d’épreuve décisive dans une tribune publiée dans le Washington Post, affirmant que « la balle est dans le camp des États-Unis ».
Dans le même esprit, le membre du bureau de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Parlement iranien, Behnam Saïdi, a déclaré jeudi 10 avril : « Certains principes — tels que les négociations indirectes avec les États-Unis, le programme nucléaire pacifique ainsi que les capacités de défense et balistiques — constituent des lignes rouges pour l’Iran. » Il a ensuite souligné que l’Iran considérait comme un droit légitime de disposer de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, ainsi que de capacités défensives et balistiques, et qu’aucune négociation ne serait engagée avec quelque pays que ce soit sur ces sujets.
Jeudi soir, le secrétaire d'État américain, Mark Rubio, a également exprimé l’espoir que les négociations entre les États-Unis et l’Iran aboutiraient à la paix.
Parallèlement, le régime sioniste, considéré comme l’un des principaux instigateurs des tensions et des conflits au Moyen-Orient, continue d’exprimer son inquiétude face à la progression des initiatives diplomatiques sur la scène internationale.
Dans sa dernière réaction aux négociations indirectes entre l’Iran et les États-Unis à Oman, le journal israélien Jerusalem Post rapporte, en citant des sources bien informées, que des responsables israéliens de haut rang s’inquiétaient de la possibilité que le président américain, Donald Trump, signe un accord avec l’Iran jugé 'faible' ou 'insuffisant' du point de vue d’Israël.
L’Iran demeure toutefois méfiant à l’égard des États-Unis, une méfiance nourrie par des décennies de sanctions jugées injustes et par l’attitude contradictoire de Washington. Cette défiance s’est récemment renforcée alors même que des négociations indirectes sont prévues à Oman : sous l’influence du lobby sioniste, les États-Unis cherchent parallèlement à accentuer la pression sur Téhéran.
Dans ce contexte, le département du Trésor américain a imposé, juste avant les négociations indirectes prévues samedi, des sanctions contre une personne et quatre entreprises, les accusant d’avoir aidé l’Iran à contourner les sanctions visant son industrie pétrolière.