Le polo, le sport national des Iraniens / images de la ligue féminine et masculine
(last modified Sun, 25 May 2025 05:43:54 GMT )
May 25, 2025 05:43 UTC
  • Le polo, le sport national des Iraniens
    Le polo, le sport national des Iraniens

Pars Today - Les compétitions nationales de la ligue iranienne du polo, la Coupe Zayandeh-Roud, se sont tenues dans la ville d’Ispahan, avec des épreuves masculines et féminines.

Onze équipes, dans les deux catégories femmes et hommes, ont participé aux compétitions de la ligue nationale iranienne du polo du 19 au 23 mai sur le terrain du polo de l’Université de technologie d’Ispahan. Dans ce reportage illustré de Pars Today, nous vous présentons ce sport iranien :

Le polo est l’un des jeux-sports traditionnels anciens d’Iran, qui est aujourd’hui devenu un sport international. En raison de sa popularité parmi les rois et les nobles, il était connu sous le nom de jeu des rois.

Le nom polo est dérivé du nom du bâton utilisé dans ce jeu. À l’origine, il s’agissait d’une activité militaire et guerrière, au cours de laquelle les cavaliers iraniens démontraient les capacités de leurs chevaux de guerre. Le polo moderne tire son origine du jeu polo traditionnel iranien.

Le polo est un sport d’équipe dans lequel deux groupes de cavaliers, à cheval, tentent de diriger une balle vers le but adverse à l’aide de longs bâtons appelés polo. Ce jeu exige une grande maîtrise de l’équitation, une excellente coordination entre les yeux, les mains et le corps, ainsi qu’une capacité à contrôler parfaitement son cheval.

En Iran, le polo allait bien au-delà d’un simple sport et s’accompagnait de musique traditionnelle et de récits épiques. Un maître spirituel ou narrateur récitait des poèmes héroïques et racontait des histoires liées au jeu pendant les matchs, conférant ainsi au polo une dimension rituelle et théâtrale.

Ce sport a toujours occupé une place particulière dans la littérature persane et l’art iranien. De grands poètes comme Ferdowsi, Nezâmi et Mowlânâ y ont fait référence dans leurs œuvres. De plus, dans la miniature persane, des scènes de polo sont représentées comme des symboles de grandeur, de maîtrise et de chevalerie.

Le polo s’est diffusé depuis l’Iran vers plusieurs pays, dont l’Inde, la Chine, l’Empire ottoman, et plus tard vers l’Europe. Mais ses origines officielles sont attribuées à l’Iran, un sujet confirmé par son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) au nom de l’Iran.

Ce jeu est apparu en Iran vers 600 ans avant J.-C. et était pratiqué à l’époque des Achéménides. Le polo s’est répandu en Inde lors des conquêtes de Darius Ier. Il faisait également partie intégrante de la culture ludique durant la période sassanide.

Aujourd’hui, plus de 70 pays dans le monde organisent des compétitions de polo. Ce sport a également été inscrit au programme des Jeux olympiques de 1900 à 1939. Il est actuellement reconnu par le Comité international olympique comme l’un des sports mondiaux.

Les documents historiques montrent que le roi Abbas Ier de la dynastie safavide pratiquait le polo. Même avant son installation à Ispahan, il jouait déjà ce sport à Qazvin, qui était alors la capitale de l’Iran. La place Naqsh-e Jahan d’Ispahan a d’ailleurs été construite spécialement pour le jeu de polo.

En 1860, le polo devient populaire en Angleterre. Il se diffuse ensuite en Amérique du Sud, où il connaît un essor remarquable, au point qu’aujourd’hui, c’est dans cette région du monde que le polo est le plus pratiqué et compte le plus grand nombre d’adeptes.

Le polo est un jeu entièrement stratégique, qui requiert une préparation conjointe du cavalier et du cheval. Un cheval ordinaire fuit instinctivement face à un obstacle, alors que le cheval de polo s’en dirige et se place de manière à permettre à son cavalier de frapper la balle.

Une image du jeu de polo datant du Moyen Âge dans l'histoire de l'Iran

L'intérêt pour le polo s'est également bien frayé un chemin dans la littérature persane.

Le grand poète et mystique iranien des VIème et VIIème siècles de l'hégire, Attâr, a dit :

J’ai dit : ô mon cœur, dis-moi enfin quel est ton état ?

Il a dit : j’ai trouvé un parfum de familiarité.

Tel une balle dans la courbe du maillet de l’amour,

Je ne me suis trouvé ni tête ni pied.