Zarif prévient Washington
(last modified Fri, 04 Jan 2019 06:25:44 GMT )
Jan 04, 2019 06:25 UTC
  • Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères.
    Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a rejeté les récentes prétentions américaines selon lesquelles le lancement par l'Iran de fusées et missiles spatiaux violerait une résolution du Conseil de sécurité qui a par ailleurs rappelons le approuvé l'accord nucléaire de 2015, affirmant que Washington ne pouvait se référer à un texte qu’il avait déjà lui-même déjà violé.

Zarif répondait aux propos tenus jeudi par son homologue américain, Mike Pompeo, sur le projet de tir par l'Iran de trois lanceurs.

Pompeo a déclaré que ces lanceurs utilisent une technologie "pratiquement identique" à celle utilisée dans les missiles balistiques intercontinentaux, affirmant que de telles fusées violeraient la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’Onu.

Zarif, cependant, a déclaré quelques heures plus tard dans un tweet, "le lancement par l'Iran de véhicules spatiaux - & les tests de missiles – ne constitue PAS une violation de la (résolution) 2231. Les États-Unis sont eux en infraction de cette même résolution, et ils ne sont donc pas en position de donner des leçons à qui que ce soit."

Le haut diplomate iranien faisait référence au retrait unilatéral de Washington de l'accord multilatéral sur le nucléaire iranien, au mépris des objections internationales, ainsi qu’à la résolution à laquelle il avait voté "Oui".

Les États-Unis ont réintroduit toutes les sanctions anti-iraniennes levées dans le cadre de l'accord nucléaire, connu sous le nom du Plan global d’action conjoint (PGAC), auquel l'Iran s'est pleinement conformé, comme l'a à maintes fois confirmé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

La résolution 2231 a mis fin aux dispositions des résolutions précédentes du Conseil de sécurité des Nations Unies contre l'Iran, dont certaines avaient imposé des restrictions aux activités des missiles iraniens. De telles activités ne sont pas interdites par la résolution 2231 qui demande simplement à l'Iran «de s'abstenir de toute activité liée aux missiles balistiques conçus pour être capables de transporter des armes nucléaires».

Téhéran a toujours souligné qu’il n’avait pas d’ogives nucléaires et qu’aucun de ses missiles n’était conçu pour transporter des armes nucléaires.

Zarif a en outre rappelé à Pompeo que les États-Unis ne peuvent pas fonder leurs revendications sur la résolution 1929 de 2010 qui n'est plus valable.

«Les menaces engendrent les menaces tandis que la courtoisie engendre la courtoisie», a conclu le chef de la diplomatie iranienne.

À la mi-décembre 2018, le Conseil de sécurité a tenu une réunion à la demande de la France et de la Grande-Bretagne - qui ont à plusieurs reprises exprimé leurs "préoccupations" aux côtés des États-Unis au sujet du programme de missile national iranien - quelques jours après que Téhéran a testé un missile balistique classique.

Cette réunion s'est cependant transformée en une manifestation de soutien au PGAC face à la sortie de Washington ; les Européens se refusant à reconnaître que l'Iran avait violé la résolution 2231.

Téhéran a déclaré à plusieurs reprises que ses activités en matière de missiles étaient conformes à sa doctrine de dissuasion et qu’il continuerait à tester des missiles classiques.

 

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