Guerre USA/Iran: le pronostic russe
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères et négociateur en chef sur le nucléaire a déclaré que Moscou ne sait pas jusqu’où iront les tensions entre Téhéran et Washington mais sait bien que la pression politique maximale de Washington ne porterait pas ses fruits.
Il a qualifié de naïfs les calculs de l’administration américaine à cet égard.
Lors d’une interview accordée ce jeudi à l’agence de presse russe TASS, Sergueï Riabkov s’est exprimé en ces termes: « Nous ne savons pas si Washington espère réellement que la politique de pression maximale contraindra l’Iran à revenir à la table des négociations et à se soumettre aux revendications américaines. Je crois que ce calcul relève de la naïveté. »
À la question de savoir si l’Iran était à l’agenda des discussions entre les responsables russes et américains à Sotchi, il a déclaré: « Je ne partage pas l’opinion selon laquelle les négociations de Sotchi s’étaient focalisées sur l’Iran mais ce pays était l’un des axes des discussions. Il est évident que les évolutions de la région provoquent notre inquiétude. »
Mike Pompeo s’est entretenu le mardi 14 mai avec le président russe Vladimir Poutine dans la station balnéaire de Sotchi, au bord de la mer Noire. Le secrétaire d’État américain a également participé à une conférence de presse aux côtés de son homologue russe Sergueï Lavrov.
« Après avoir rencontré Pompeo, nous ne pouvons toujours pas imaginer que les États-Unis aient une stratégie rationnelle pour améliorer la situation », a déploré le premier diplomate russe. Et de poursuivre: « La situation actuelle a été délibérément créée par les États-Unis qui se sont retirés il y a un an du Plan global d’action commun. Depuis, Washington a durci les sanctions contre l’Iran. »
Le brouillard est épais entre les États-Unis et l'Iran
« Nous savons qu'il est probable qu’une guerre entre l'Iran et les États-Unis soit nourrie avec la poursuite des actions américaines », a averti M. Riabkov. Et de poursuivre: « Poutine et Lavrov ont averti le secrétaire d’État de ne pas pousser le Moyen-Orient dans une crise majeure ».
« Nous lui avons expliqué que, comme dans de nombreux autres cas y compris le dossier nord-coréen, on ne devrait pas adopter une démarche pour porter atteinte à l’autre partie et que des mesures incitatives s’avèrent nécessaires pour résoudre les problèmes. Nous espérons que Pompeo se rendra compte du message précis de Moscou », a-t-il conclu.