"Le sang américain coulera"!
(last modified Mon, 21 Sep 2020 09:19:21 GMT )
Sep 21, 2020 09:19 UTC

L'ultime bataille diplomatique avant la grande Guerre? En commentant la fin de non recevoir catégorique que l'Amérique a subie en pleine séance de l'ONU, pourtant outil de sa domination depuis la fin de la seconde Guerre, Zarif a conseillé à Trump de "changer de cap avant que Pompeo ne ridiculise davantage des USA".

Il a raison : amis et ennemis se sont moqués des Etats Unis d'Amérique en ce minuit de 20 septembre quand le secrétaire d'État US a annoncé le retour des sanctions onusiennes contre l'Iran, suivant un accord de Vienne qu'il a tenté d'enterrer à des centaines de fois, sans succès. Mais Zarif aurait pu aussi conseiller à Trump, en quête de retourner désespéramment  la tendance électorale, de veiller à ce que Pompeo ne lui mette pas sur le dos des cercueils de militaires US, à quelques encablures de la grande échéance électorale que tout donne pour être une royale défaite trumpiste à venir.

Le snapback ou pas, une partie au sein de l'administration US estime qu'une "guéguerre" contre l'Iran saurait sauver du naufrage le mandat bis de Trump suivant cette théorie selon laquelle le public américain se rallierait inévitablement son président en temps de guerre ». En été 2019, le chef de la Maison Blanche, bien au fait de terribles conséquences d'une confrontation militaire avec l'Iran a avalé les couleuvres, en passant l'éponge sur l'affaire de son Global Hawk pulvérisé dans le ciel du sud de l'Iran. Mais en cet octobre 2020? Les USA iront-ils s'en prendre aux pétroliers ou aux navires marchands iraniens, quitte à déclencher la grande Guerre? 
Rai al-Youm tente d'y réponde : "  Aux Caraïbes où l'Iran a très clairement défié le régime des sanctions US en établissant un corridor maritime anti-sanction reliant le golfe Persique aux Caraïbes, les USA se sont mis à agir un peu tard. Deux mois après l'arrivée de cinq pétroliers iraniens chargés d'essence au Venezuela et alors que les Iraniens sont désormais actifs dans le secteur pétrolier de la République bolivarienne, l'US Navy a retenu il y a trois semaines des pétroliers en route pour le Venezuela. La cargaison, composée de dérivés du pétrole iranien, avait déjà été vendue et pourtant l'Amérique en fait tout un tas, prétendant l'avoir saisi sur l'ordre de la justice US avant de le détourner vers Houston.  Le correspondant de Bloomberg n'a d'ailleurs pas hésité de le décrire comme une « piraterie d'État », n'empêche que c'est un indice qui peut préluder à une confrontation"; 

Un autre indice serait la signature de deux "accords de paix" mardi dernier dans le jardin de la Maison Blanche entre les Émirats arabes unis et Bahreïn d'un côté, et le régime israélien de l'autre, accords qui a tout d'un traité de guerre avec en toile de fond l'ouverture du ciel des deux pays et de la péninsule arabique (golfe Persique, NDLR) aux avions civils et militaires israéliens, ce qui suggère qu'Israël pourrait utiliser les terres des deux pays et leur espace aérien dans toute guerre éventuelle contre l'Iran.

Et le troisième indice, serait cette campagne d'infamie que Trump et son équipe ont lancé contre l'Iran en l'accusant d'avoir cherché à assassiner l'ambassadrice US à Pretoria, campagne déclenchée par le journal Politico mais qui a provoqué l’indignation et voire la surprise des autorités sud-africaines qui y ont vu une manœuvre de diversion sans précédent visant ses liens avec l'Iran. Et pourtant, le président candidat Trump s'est référé à cette imposture pour menacer l'Iran d'une riposte "mille fois plus forte". 

Et Atwan d’ajouter : « Les jours et peut-être les prochaines heures pourraient être les plus sensibles de l'histoire de la région. Il y a des indications et des fuites qui annoncent l'enclenchement du fusible de l'agression américaine, avec l'arrivée du porte-avions l’USS Nimitz dans les eaux du golfe Persique et l’annonce de l'état d'alerte dans ces eaux. Trump ne veut que remporter un deuxième mandat et il ferait tout pour atteindre cet objectif, même si cela devait conduire à une guerre contre l'Iran propre à embraser la région. Seul hic: une telle guerre est potentiellement fatale pour les USA. Depuis l'assassinat du général iranien, Qassem Soleimani, l'étau se resserre lentement et sûrement autour des troupes US : en Irak, aucun jour ne passe sans que les troupes US ou leur ambassade ou même leurs bases de campement ne soient pris pour cible des forces de la Résistance, les principales artères de communication inter-base US étant désormais totalement paralysées à travers tout Irak.

En Syrie, les USA vont mal sur la rive est de l'Euphrate où l'Amérique en est à compter des missiles visant ses hélicoptères ou des engins ciblant ses convois militaires. Mais pire dans tout cela, c'est cette émergence du facteur Israël dans le golfe Persique où les États-Unis sont fiers d'avoir des dizaines de bases militaires et croient pouvoir y faire pluie et beau temps. Comme l'a souligné le commandant en chef du CGRI il y a deux jours, Bahreïn et Emirats sont désormais des cibles militaires légitimes et la première balle US tirée, des "milliers de soldats iraniens envahiraient ces îles". Le général Salami a même affirmé que ses forces armées n'attendraient pas à subir une attaque mais qu'elles iraient débarquer sur les îles pour occuper les bases américaines et y liquider les GI's. A ceci s'ajoute un Israël déjà mis aux pas par des roquettes de Gaza qui, serait noyé sous des avalanches de missiles, si l'Iran est ciblé. Un mandat bis de Trump vaut-il une guerre contre l'Iran? Dans les années 80 le président démocrate Jimmy Carter avait commis la folie d’une invasion pour "libérer" les otages de l'ambassade américaine à Téhéran. Les épaves des hélico commandos US gisent encore dans des musées en Iran. La coalition d'Abraham est une jambe de bois : appuyé sur elle, Trump ne saura gagner la course contre l'Iran. »

 

 

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