42 ans de "NON" à l'Empire
(last modified Wed, 10 Feb 2021 18:33:57 GMT )
Feb 10, 2021 18:33 UTC

Ce 10 février 2021, alors que des défilés géants à l'occasion de la fête nationale ne sont pas au rendez-vous à travers des centaines de villes et de villages iraniens et ce, pour cause de la pandémie de Covid-19 dont la troisième vague vient d'être royalement maîtrisée au mépris de quelque 6.000 sanctions décrétées par le régime américain, de l'Iran de Shah il ne reste plus rien.

Sur la place Azadi de Téhéran, lieu de rassemblement annuel du 11 février, sont dressés cette année des missiles balistiques de précision iraniens, Dezful, Zolfaghar, Qiam, ces mêmes engins qui un certain 8 janvier 2020 ont brisé en mille éclats le symbole de la "puissance militaire américaine au Moyen-Orient" en s'abattant sur la base US à Aïn al-Assad. Au chapitre des symboles de ces 42 ans de Résistance, figurait aussi cette batterie de missile anti-missile Khordad-3 qui en, juin 2019 a prouvé que l'US Air Force n'est qu'une image bien mentale que les peuples, bombardés de propagande pro Empire se sont faits et que le fait de la vaincre n'est qu'une question de volonté. Idem pour l'US Army ou l'US Navy dont l'USS Nimitz, vient de quitter le golfe Persique après avoir failli se faire couler par un "missile balistique de précision "Sejjil" d'une portée de 1800 kilomètres qui s'est abattu à quelques mètres de lui, alors qu'il se retranchait en océan Indien. 

Or cette révolution qui s'est voulue dès la première heure une Résistance anti-Empire a fait vite de gagner toute la région puisque "42 ans" ne représentent pas grand-chose quand on sait que cela fait des décennies que les puissances occidentales ont pignon sur rue ouest-asiatique. Le 11 février 1979 quand une première brèche s'est ouverte dans l'édifice de l"Empire du mal", aucun analyste n'osait croire que cette brèche irait l'engloutir pour de bon. Mais c'est désormais le cas.

Anis Naqqash, l'analyste politique libanais estime que la Révolution islamique en Iran a changé l'équilibre des forces aux niveaux régional et international. Et il n'a pas tort :  « Les révolutionnaires iraniens ne scandaient pas des slogans contre le Shah pour cause de situation économique et sociale qui prévalait à l'époque, mais la plupart des slogans dénonçaient la dépendance du régime impérial envers les États-Unis et l'Occident. La politique la plus dangereuse de Shah consistait à soutenir Israël, qui aux yeux du peuple iranien avait usurpé des terres palestiniennes et des lieux saints de l’Islam et qui servait de base permanente de l'impérialisme US dans la région."

André Chamy, juriste international et Pierre Dortiguier, politologue s'expriment sur le sujet.