Apr 13, 2021 10:05 UTC
  • Israël/Iran: le 1er clash

Cette seconde « explosion terroriste » en l'espace de huit mois, qui a visé le dimanche 11 avril, à peine quelques heures après le passage du président Rohani, le méga site d'enrichissement de Natanz, et qu'Israël a revendiquée à mot couvert, alors même que le chef du Pentagone se trouvait au même moment à Tel-Aviv pour dire à l'armée israélienne qu'elle est désormais "majeure et vaccinée" et qu'il lui appartient à s'assumer  si jamais une grande guerre, ...

à savoir une guerre irano-irako-yéméno-syro-sud libanais venait à éclater contre  l'axe de la Résistance, - puisque cet axe n'est ni la Chine ni la Russie et que le moment venu, il n'hésiterait un seul instant, à passer à l'acte, à tirer de supers missiles sur Aïn al-Asad, à descendre des P8, E11 A, Global Hawk, à faire saigner l'US Army en Irak et en Syrie, à capturer des marines US ou britanniques, à bousiller leurs navires, leurs sous-marins, à les frapper même au domicile... bref à briser en mille morceaux le pseudo aura de superpuissance US, son principal fond de commerce à travers le monde, a été peu porteuse.

Pourquoi? Plutôt que d'être le signe d'une quelconque puissance militaire ou en renseignement, ce deuxième acte terroriste a été commenté comme un coup d'épée dans l'océan. DEBKAfile, site proche du renseignement de l'armée israélienne qui devrait être le premier à s'en vanter écrit dans son édition du 12 avril ceci :

"La conviction grandit, notent les analystes de DEBKAfile, que tout ce qu'Israël peut lancer sur le programme nucléaire iranien, le sabotage, la cyberguerre, les logiciels malveillants ou même les assassinats, y compris la mort de son principal scientifique l'année dernière, les Iraniens finissent par réparer simplement les dégâts et se remettre tout le système sur les rails. Neuf mois après l'explosion du hall de production de centrifugeuses Natanz (juin 2020) une installation plus grande et plus moderne a été construite sous terre. C'est là que, samedi, le président Hassan Rohani a mis en marche de nouvelles centrifugeuses avancées, des RI9, avec une capacité de 60 à 70 fois plus que des RI1, qui sont des dispositifs d'enrichissement de première génération. D'ailleurs, l'opération du 11 avril a été d'un succès relatif, n'ayant visé que le réseau électrique des unités anciennes (RI1) que l'Iran ne tardera pas à remplacer et prouvant que la partie rénovée du site est bien barricadée et impénétrable ... Mais au stade où en sont les choses, avec un Iran qui joue à merveille les tactiques de retard et de ralentissement face à une administration Biden, quasi suppliante pour que l'Iran accepte un simple tête-à-tête, avant de dévoiler une de ces quatre, une méga Bombe, cette opération mineure pourrait au moins servir de ralentisseur" 

Mais le pourrait-il réellement?

Quelques heures avant cet aveu d'impuissance cuisant que publient les analystes de DEBKA, un autre Sioniste,  Amos Yadlin, ancien chef de l'Institut de recherche sur la sécurité nationale à l'Université de Tel-Aviv et commandant de l'armée de l'air, y répond :

"... La politique qu'Israël promeut face à la menace nucléaire iranienne a prouvé son échec...  lorsque le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait pression sur le président Donald Trump pour qu'il se retire de l'accord en 2018, il s'attendait à trois scénarios positifs du point de vue d'Israël, dont le premier aura été l'effondrement du régime à Téhéran sous une pression maximale, la deuxième; la réponse du régime aux 12 demandes du secrétaire d'État Mike Pompeo et la troisième, la modification de l'accord militaire US/Israël de façon à ce que les Etats-Unis s'impliquent directement si l'Iran ou ses alliés se mettaient à frapper Israël. Or aucun de ces trois scénarios israéliens ne s'est concrétisé.... " 

Une fois n'est pas la coutume, le Sioniste Yadlin livre là, pas que des mensonges, mais aussi des vérités et mensonges . Il est parfaitement claire que l'arme atomique ne peut par définition présenter une menace existentielle, celle-ci n'étant qu'un vecteur de dissuasion. Ce qui est au contraire mortelle et Yadlin, tout comme ses paires sionistes et américains le sait parfaitement et tente là de le renier, ce sont "ces autres menaces" en l'occurrence d'ordre "balistique" que le coup de Natanz cherche, désespérément à faire réintégrer à la table des négociations avant que l'Empire US finissant, saignant en Irak, aux abois en Syrie, écrasé au Yémen, désarmés au Liban et à Gaza, ne finisse par capituler. L'impératif de neutraliser "les missiles iraniens" est d'autant plus pressant que la guerre pour la libération du Moyen-Orient et de l'Asie centrale du joug de l'axe US/acolyte, après avoir dépassé le stade "terrestre" s'est élargi au ciel ces dernières semaines, quitte à réduire l'armée de l'air israélienne et celle des Etats-Unis avec leurs centaines B-52,  F-35, F-22, F18... à de simples figurines aériennes.

Avec des missiles de 2000 kilomètres et d'une redoutable précision qui sillonnent quasi quotidiennement les cieux des bases US en Irak et dans le golfe Persique, qui pénètrent l'espace aérien de Riyad, ou ces drones qui survolent le plus aisément du monde la Galilée ou qui abattent les drones tactiques israéliens à Gaza et à al-Zahrani, la vrai menace n'est pas nucléaire mais balistique.  Le coup de Natanz a été une manœuvre de diversion pour un axe US/Israël qui depuis 2019, date à laquelle Ansarallah a pulvérisé sous les yeux ahuris du monde le mythe de Patriot, se cherche désespérément. A propos, cette cérémonie du dévoilement des acquis nucléaires iraniens a eu une nouveauté que la campagne médiatique autour du sabotage de Natanz a cherché à déguiser.

Et pourtant, le camp US/Israël a dû y attacher une importance centrale, lui qui a si peur des nuées de drones-missiles de croisière de "la Résistance", sous les coups desquels un pan entier du complexe militaro-industriel US, DCA, s'est écroulé : cette DCA Laser que Pentagone-Tsahal s'efforce de se doter depuis 2019 pour repousser les drones de la Résistance, l'Iran vient d'en fabriquer et n'en déplaise aux ennemis, le dispositif marche ! Il s'agit d'une batterie laser de 3 kilowatts, capable de détruire un mini objet volant à une distance d'un kilomètre tout en en bousillant son système de navigation à une distance de 5 kilomètres.

Les experts expliquent que le dispositif est aussi un broyeur des systèmes optiques. Le laser utilisé de type single-mode à base de fibre. L'arme, déployée aussi en mer, est capable d’abattre notamment les drones de surveillance pour un coût très faible, dans la pure tradition de "guerre asymétrique". Pour une marine sioniste qui attend la riposte en mer, ce n'est pas une bonne nouvelle surtout que de plus en plus d'experts affirment que les bâtiments et cargos israéliens pourraient se heurter un de ces quatre non plus à des missiles de croisière ou des mines "iraniens" mais à ses "puissantes nuées de drones"... 

Surtout qu'à côté de ce dispositif qui fonctionnera, sans nul doute largement mieux que ses paires US/Europe si on se fie déjà au bilan plus que mitigé des Patriot, le CGRI peut sortir ses VTLO, drones à décollage vertical, dévoilés lors de l'un de ses multiples exercices navals. Une nuée de VTLO, l'Iran n'a pas encore testé sa fonctionnalité et les cargos israéliens pourraient en être la meilleure cible. Le prototype Pelican, drone de reconnaissance et à décoller à partir des porte-hélicoptères ou encore des navires logistiques de l'armée iranienne étant déjà parfaitement opérationnel, il s'agissait pour le CGRI de réactiver le drone Shahab-2 et Hodhod 4 , un quadrocopter et un hexacopter. Et puis il y a eu cet autre drone doté de dispositif optique-ascenseur et qui s'appelle Sepehr et qui a une endurance de 10 heures et un poids de 33 kilogrammes et une portée de 1000 kilomètres... Tout ceci promet des temps"marins" dures à Israël que le coup de Natanz ne saurait certainement pas contrer ...

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