Jun 28, 2021 08:54 UTC
  • L'Iran ne fournira pas de vidéos à l'AIEA

Le président du Parlement iranien a dit que Téhéran ne remettrait désormais à l'AIEA aucun enregistrement vidéo de ses sites nucléaires.

Mohammad Baqer Qalibaf a annoncé dimanche que l'Iran ne fournirait pas à l’Agence international de l’énergie atomique (AIEA) l'enregistrement vidéo de ses activités nucléaires.
« J'ai déjà parlé de l'Agence. A la fin de ce trimestre, rien n'a été renouvelé. Or aucun enregistrement vidéo ne lui sera remis… La loi est exactement appliquée », a-t-il souligné.
L'ambassadeur et représentant permanent d'Iran auprès des organisations internationales basées à Vienne, Kazem Qaribabadi, a annoncé le 24 mai que son pays avait déclaré à l'AIEA sa décision de prolonger le délai d'arrêt de l'enregistrement vidéo de ses activités nucléaires.
La décision de la République islamique d'Iran de poursuivre les enregistrements de la caméra de l'AIEA pendant un mois au maximum a été communiquée lundi au directeur général de l'Agence, Rafael Grossi. 
« Les données [enregistrées] des trois derniers mois sont toujours en possession de l'Organisation de l'énergie atomique d'Iran (AEOI) et ne seront pas communiquées à l'AIEA, à moins que les puissances mondiales ne s'entendent avec l’Iran pour la relance de l'accord sur le nucléaire », a précisé M. Qaribabadi.
Ceci étant, les données recueillies le mois prochain seront la priorité de l’Iran. La réglementation et les conditions pour le transfert ou la rétention des données enregistrées au cours du prochain mois seront similaires à celles de la période de trois mois mentionnée dans l'accord entre l'Iran et l'AIEA.
Il a conseillé aux pays négociateurs de saisir l'opportunité, présentée grâce à la bonne volonté de l'Iran, de lever l’intégralité des sanctions de manière pratique et vérifiable pour relancer l'accord sur le nucléaire.
 
En outre, le secrétariat général du Conseil suprême de sécurité nationale a annoncé dans un communiqué que le délai de 3 mois pour le stockage des données des caméras de l'AIEA installées dans les installations nucléaires iraniennes avait pris fin le 24 mai, mais qu’il serait prolongé d’un mois pour donner une dernière chance aux pourparlers de Vienne.
Le protocole additionnel est volontairement mis en suspens par l'Iran en vertu de la «loi d'action stratégique du parlement pour lever les sanctions et protéger les intérêts de la nation iranienne».
Compte tenu des négociations techniques en cours sur le règlement des questions de garanties entre l'Iran et l'AIEA, qui se déroulent en parallèle des pourparlers de Vienne, l'Iran continuera à conserver les données des caméras de surveillance pendant un mois à compter du 24 mai pour donner aux négociations l'opportunité de progresser.
Entre-temps, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, avait auparavant annoncé que Téhéran n’autorisait pas l’accès des inspecteurs de l'AIEA aux sites nucléaires au-delà de l'accord de garanties, même si Téhéran accepte de prolonger l'accord précédent.
« La discussion sur cette question est en cours au sein du Conseil suprême de sécurité nationale. L'Organisation de l'énergie atomique d'Iran fera une annonce officielle au plus tôt lorsque ce processus prendra fin », a déclaré Khatibzadeh aux journalistes dans une conférence de presse à Téhéran.
« Il est important de noter que cet accord n’autorise pas l'Agence à accéder à nos sites nucléaires au-delà de l'accord de garanties, il s'agit d'une décision interne de la République islamique d'Iran d'accepter la demande de l'agence de maintenir son enregistrement vidéo dans le cadre du Protocole additionnel. Aucun permission n'a été accordée à l’Agence depuis le jour où la loi du Parlement a été mise en œuvre », a-t-il indiqué avant d’ajouter : « Si l'accord est prolongé (entre l'Iran et l'AIEA), aucun accès au-delà de l'accord de garanties ne sera accordé à l'Agence. » 
Si l'Iran et le Groupe 4+1 (Chine, Russie, France et Grande-Bretagne + Allemagne) parvenaient à un accord à Vienne, les enregistrements vidéo des activités nucléaires de l'Iran pourraient être fournis à l'AIEA.
 

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