T4: Israël devra craindre la Russie
« La poursuite des raids aériens israéliens contre la Syrie a créé un sérieux problème dans les relations Moscou/Tel-Aviv ; or, la principale priorité de la Russie à l’heure actuelle consiste à attirer des investisseurs étrangers pour la reconstruction de la Syrie et à faire revenir le calme et la sécurité dans ce pays. »
Selon le journal russe Nezavisimaya Gazeta, les différends russo-israéliens ne cessent de s’aggraver à l’approche de la visite du président russe, Vladimir Poutine, prévue en janvier 2020, à Tel-Aviv. La raison en est l’attaque du 20 novembre des avions de chasse israéliens qui auraient pu aboutir à la destruction des systèmes de DCA russes près de Damas, ajoute le journal.
Des responsables israéliens reconnaissent que le mécanisme de concertations avec Moscou pour résoudre les différends au sujet de la Syrie a perdu toute son efficacité. À quelques semaines de la visite du président Poutine à Tel-Aviv, le régime israélien a pourtant réduit ses attaques aériennes contre la Syrie, pour empêcher que les négociations prévues entre les deux parties ne deviennent plus compliquées.
Suite aux attaques aériennes d’Israël du mois de novembre contre le territoire syrien, le ministère russe des Affaires étrangères a énergiquement critiqué la partie israélienne.
Le vice-ministre des Affaires étrangères et représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et l'Afrique, Mikhaïl Bogdanov, n’a pas hésité à dénoncer une « grande erreur ». Deux jours plus tard, des Soukhoï Su-35 ont décollé depuis la base aérienne de Hmeimim pour empêcher, selon certains experts militaires, les attaques des avions de chasse israéliens contre l’aéroport militaire de Tiyas (T4). Ces informations n’ont pas été officiellement confirmées, mais des rapports existent d’après lesquels la réaction de l’armée russe a provoqué l’inquiétude des responsables et les critiques des médias israéliens.
Reconstruction et accalmie, priorités russes en Syrie
À en croire les milieux militaires, l’intensité des attaques aériennes israéliennes contre la Syrie dépend des facteurs différents. Le journaliste spécialisé en Syrie et expert non-résident au Conseil des affaires internationales de la Russie (RIAC), Anton Mardasov, explique cette question l’article publié à ce sujet par Nezavisimaya Gazeta :
« Il s’agit d’une politique intérieure en Israël. Étant donné la prolongation du processus de formation du gouvernement, Israël a largement réduit ses activités sur le plan de la politique étrangère. Sur ce fond, les opérations israéliennes contre les combattants palestiniens ont, elles aussi, largement réduit et l’action militaire en Syrie n’est plus une priorité. Des rapports en provenance de la Syrie disent pourtant que les services secrets israéliens y poursuivent toujours leurs activités. »
L’expert russe trouve normal qu’après la fin des groupes terroristes en Syrie, l’Iran pense à transformer en activité économique, ses activités en termes de consultation militaire dans ce pays :
« Pendant les deux mois de novembre et décembre, Téhéran et Damas ont établi de vastes contacts dans le domaine de coopérations bancaires et d’investissements. Ce serait normal que la partie russe, souhaitant attirer les investisseurs des pays du golfe Persique, essaie d’écarter la menace des raids aériens d’Israël contre la Syrie afin de la rendre plus sûre et plus sécurisée pour les activités économiques. La Russie ne tolérera pas la poursuite des attaques aériennes israéliennes contre la capitale syrienne, Damas. »
Sur ce fond, le journal russe conclut que les futures négociations Poutine-Netanyahu ne seront pas très faciles. La liste des problèmes dont le Premier ministre israélien en parlera en accueillant Vladimir Poutine en janvier prochain sera assez longue, ajoute le journal russe, Nezavisimaya Gazeta.