Sénégal: fin de la présence franco-US ?
L’actualité en Afrique :
- L'Ouganda affecte $375 millions à la réhabilitation du chemin de fer Kampala – Malaba
- RDC : le gouvernement prévoit le recrutement et la formation de 6 000 élèves policiers pour l’année 2020
- Côte d'Ivoire : création d'une ONG de journalistes pour lutter contre les fake news
Les analyses de la rédaction :
Barkhane a peur de la coalition ouest-africaine :
Depuis les manifestations de vendredi dernier à Bamako lors desquels des milliers de Maliens sont descendus dans la rue afin de réclamer leur indépendance et la fin de la présence étrangère sur leur sol, manifestations que les médias mainstream, outil de la force colonialiste tentent de minimiser par tous moyens, Barkhane et alliés passent des nuits blanches et ont peur de la montée en puissance d’une force de défense ouest-africaine qui pourrait accélérer leur retrait et la perte des années de contrôle sur les territoires du Sahel.
C’est dans ce cadre que Londres prolonge la mission de ses CH-47D Chinook auprès de Barkhane et confirme l’envoi de 250 soldats au Mali.
« L’Afrique de l’Ouest est aussi importante pour le Royaume-Uni qu’elle ne l’a jamais été et nous avons de nombreux amis et alliés dans la région qui partagent notre désir de promouvoir la paix et la prospérité. La lutte contre l’extrémisme au Sahel est vitale pour la sécurité de la région au sens large et le Royaume-Uni jouera son rôle dans la lutte contre la détérioration de la situation sécuritaire », a confirmé James Heappey, le secrétaire d’État auprès des forces britanniques, à l’occasion d’une conférence ayant réuni les ministres de la Défense de la Coalition pour le Sahel.
Alors que depuis quelques mois les États-Unis jouent les inintéressés au Sahel et lancent une vaste revue de la présence de leurs forces au Sahel, la ministre française des AE, jouait de son côté le rôle de médiatrice et tentait de convaincre les Américains de maintenir leur présence en Afrique.
Mais ce jeu d’acteur n’est plus crédible, d’où les contestations de plus en plus grandissantes du peuple du Mali, du Burkina ou encore du Niger, contre la présence étrangère dans leurs pays.
Le renouvellement de la présence britannique au Mali n’est qu’une tentative de neutralisation de la création d’une coalition ouest-africaine indépendante des forces du G5 Sahel. Une tentative qui tout comme celle du démembrement est vouée à l’échec…
Sénégal : le peuple s'élève contre la force d'occupation
Jamais la classe dirigeante suprématiste américaine n’aurait cru que l’affaire Floyd puisse avoir des répercussions sur sa politique africaine.
Cette politique qui consiste à multiplier la présence militaire à travers tout le continent noir, et ce à la faveur des liens transatlantiques et avec la France colonialiste.
Le meurtre a réveillé les vieux démons et a rappelé à la mémoire de tous les Africains que les colonialistes blancs sont tous les mêmes. Qu’ils soient nés en France, en Espagne, en Allemagne ou encore aux USA.
Depuis une dizaine de jours, tous les symboles de l’esclavagisme euro-américain sont attaqués en Afrique de l’Ouest.
Le Sénégal, pour être l’une des bases-arrières de la chasse à l’homme noir dans l’histoire de l’esclavagisme, en fait partie.
Le passé colonial est remis en cause à la faveur de l'onde de choc suscitée par le meurtre de George Floyd aux États-Unis. Des personnalités du colonialisme, mis en valeur dans l'espace public, sont contestées en Belgique, en France, en Angleterre, en Italie, mais aussi Sénégal. À Saint-Louis, la société civile souhaite déboulonner la statue du gouverneur Faidherbe.
La statue de Louis Léon Faidherbe, l'administrateur colonial du pays, trône depuis plus de cent ans sur une place centrale de Saint-Louis, non loin du pont du même nom. Des symboles hérités de l’époque coloniale que Bamba Faye, blogueur et militant saint-louisien, veut voir disparaître.
« Faidherbe est vu comme le gouverneur qui a eu à faire trop de mal à la population saint-louisienne. La statue Faidherbe peut être juste exposée dans un musée et (il faudrait) que le nom de ces places puisse être donné à des personnalités qui ont beaucoup fait pour le Sénégal », estime-t-il.
Ces revendications de la société civile sont récurrentes au Sénégal, notamment depuis que la statue est tombée après une tempête en 2017.
Certains observateurs n’écartent pas l’hypothèse que les violences raciales aux États-Unis, les émeutes quasi incontrôlables qui secouent en ce moment même le système politique en Amérique finissent par affecter la présence US en Afrique.
Après tout, des signes d’une prise de conscience collective ouest-africaine concernant les capacités des grandes nations de l’ouest de l’Afrique à se protéger et à se défendre, se multiplient.
Plusieurs armées ouest africaines travaillent désormais ensemble main dans la main non seulement pour contrer la covid-19, mais aussi pour élever le grand défi exogène qu’est le terrorisme.
À ce rythme, l’Amérique raciste et ses alliés européens risquent de ne plus pouvoir justifier leur présence militaire sur le continent.
Le Burundi neutralise les complots occidentaux :
La mort subite de l’homme fort Bujumbura bouleverse tout dans le pays. Le général Evariste Ndayishimiye qui devrait en principe prêter serment le 20 août prochain au cours d’une cérémonie populaire doit se préparer à le faire « le plus tôt possible ». C’est l’option entérinée par la Cour constitutionnelle qui avait à se prononcer sur la vacance du pouvoir après le décès de Pierre Nkurunziza, le 8 juin dernier, à cause d’un arrêt cardiaque, selon la version officielle alors que certains croient savoir qu’il a succombé des suites du coronavirus.
Luc Michel, géopoliticien nous en dit plus à ce sujet.