Israël sous le siège naval!
(last modified Sun, 25 Sep 2022 21:46:03 GMT )
Sep 25, 2022 21:46 UTC
  • Israël sous le siège naval!

Les nouvelles dimensions de la puissance maritime de l’axe de Résistance et la dernière équation du Hezbollah libanais ont amené le régime israélien à prendre plus au sérieux les défis et les dangers maritimes auxquels il est confronté.

Le Liban et l'entité sioniste se disputent une zone marine riche en pétrole et en gaz en Méditerranée, d’une superficie de 860 kilomètres carrés. Les États-Unis supervisent des négociations indirectes entre eux pour régler le différend et délimiter la frontière. Selon le président libanais Michel Aoun, les négociations pour délimiter la frontière maritime avec Israël « sont dans leur phase finale », alors que Tel-Aviv menace d’exploiter la plateforme Karish, avec ou sans accord.

Ceci dit, les cartes d’Israël sont brouillées, son armée de l’air a perdu sa supériorité, elle a essuyé de nombreux échecs face à l’axe de la Résistance. Sa force navale reste sa seule chance pour faire face aux menaces de la Résistance. Par conséquent, les défis maritimes d’Israël sont aussi importants que les crises internes.

En avril 2021, un navire appartenant à une société israélienne a été la cible d’une attaque près des côtes des Émirats arabes unis, au large de l’Iran, au moment où Téhéran et Tel-Aviv semblaient engagés dans une nouvelle escalade sur mer. Deux mois plus tard, le Mercer Street, un navire opéré par la société Zodiac Maritime, détenu par un milliardaire israélien, a été attaqué en mer d’Oman.

De l’avis des chercheurs, la pensée stratégique israélienne est confrontée à la nouvelle donne au Moyen-Orient. Le pouvoir israélien est donc passé d’une situation où le Hezbollah, le Hamas et l’Iran représentaient les seules menaces potentielles, à une nouvelle donne où des menaces diffuses peuvent surgir de partout. Pour l’instant, ce sont les menaces émanant de son environnement immédiat (territoires palestiniens, plateau du Golan, péninsule du Sinaï, voisins arabes) qui accaparent l’attention des stratèges israéliens. L’institution militaire israélienne se doit de penser la guerre tous azimuts et de se préparer à toutes formes d’affrontements.

Le Centre de recherche sur la stratégie maritime de l’université de Haïfa a fait paraître un rapport intitulé « Rapport stratégique maritime » dans lequel il s’est penché sur le blocus naval imposé contre Israël par l’axe de Résistance. Le blocus plongera Israël dans une crise qu’il ne peut pas gérer, et si un conflit régional éclate, la guerre en mer aura des conséquences désastreuses pour Israël ; parce qu’Israël est entouré de menaces en provenance de cinq directions, à savoir l’Iran, la Syrie, le Liban, le Yémen et la bande de Gaza, lit-on dans le rapport.

Quant à savoir si le régime sioniste subit un blocus maritime de la part de l’axe de Résistance et quelles seront ses mesures de sauvetage, c’est en observant de près la feuille de route et les lignes maritimes utilisées par les navires commerciaux israéliens que nous découvrons que toutes ces lignes sont dans la ligne de feu des ennemis du régime.

L’axe de Résistance, avec un contrôle total sur le golfe Persique et la mer d’Oman, peut facilement surveiller la circulation des navires israéliens. Par ailleurs, ses missiles et ses drones lui donnent la capacité de viser les positions et l’équipement navals israéliens à tout moment. Les pays de la région membres de l’axe, dont l’Iran, la Syrie et le Liban, sont suffisamment équipés pour perturber le commerce maritime d’Israël ou menacer ses côtes et ses positions navales.

En conséquence, le régime sioniste est extrêmement préoccupé par le transport maritime et le déchargement des navires dans le port de Haïfa, considéré comme le plus développé et le plus sécurisé de l’entité, notamment du fait de la présence de la flotte américaine qui y stationne. Avec une gestion de près de 30 millions de tonnes de fret annuel, le port commercial flanqué au sud de la baie est le premier avant Ashdod ou Eilat.

Mais les groupes de Résistance au Yémen et dans la bande de Gaza peuvent à tout moment entraver ce trafic maritime. Le Yémen a une position maritime stratégique très importante, avec 2 500 km de frontière surplombant la mer d’Oman et la mer Rouge de l’ouest. De plus, le détroit de Bab al-Mandab, qui est le goulot d’étranglement d’entrée et de sortie de la mer Rouge, donne au Yémen une position maritime particulière.

Les forces armées affiliées au gouvernement de Sanaa ont réussi à cibler un grand nombre de navires de guerre de la coalition saoudo-émiratie depuis les huit dernières années de guerre destructrice au Yémen ; elles sont donc capables de cibler des navires israéliens si nécessaire.

En ce qui concerne la bande de Gaza, les groupes de Résistance palestiniens sont aussi en mesure de paralyser n’importe quel point des ports d’Israël.

Dans ce contexte, l’armée israélienne a multiplié sa participation à des exercices militaires. Début septembre, le Commandement central des États-Unis (CENTCOM) a annoncé le lancement en Jordanie de l’exercice militaire interarmées Eager Lion 2022, « l’un des plus importants exercices militaires de la région » avec la participation de 27 pays, dont 8 Arabes et 17 "amis". Les exercices soulignaient l’engagement des États-Unis envers leurs partenaires du Moyen-Orient, notamment envers Israël, en faveur d’une « défense commune contre diverses menaces émanant d’acteurs étatiques et non étatiques ».

Par ailleurs, l’armée israélienne a annoncé un exercice militaire de trois jours le long de la frontière libanaise.

Elle devait tenir en mai 2021 un exercice fondé sur le scénario d’un conflit avec les Palestiniens qui s’étendrait à la frontière nord avec le Liban et la Syrie voire au-delà, mais il a été reporté à cause de la guerre de Gaza. Après un an de retard, les militaires israéliens ont lancé l’exercice pour se préparer à des combats « proches et lointains », avec notamment un exercice mené par des dizaines d’avions de combat au-dessus de la mer Méditerranée qui ont effectué des vols « longue distance », de « ravitaillement » et des « frappes de cibles éloignées ».

En juin, elle a organisé un exercice militaire majeur à Chypre, simulant une offensive terrestre en territoire libanais, dans une guerre potentielle contre le Hezbollah.

Et le jeudi 22 septembre, Israël et les États-Unis ont achevé un exercice naval de quatre jours dans le golfe d’Aqaba, en mer Rouge, auquel ont participé des drones de la marine américaine. Au cours de cet exercice, baptisé « Bouclier numérique », des navires de la marine israélienne de la 915e flotte et de l’unité Snapir ont navigué aux côtés de systèmes sans pilote de la Task Force 59 de la 5e flotte américaine, selon les déclarations des deux armées.

En fin de compte, face à l’axe de la Résistance dont la puissance maritime se révèle de jour en jour, le régime d’Israël se voit encerclé au sol mais aussi en mer.

 

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