Yémen: 8 000 enfants morts depuis 2015
Le ministre des droits de l'homme du gouvernement de Sanaa affirme qu'au moins 8 000 enfants yéménites ont été tués à la suite de l'attaque militaire menée par l'Arabie saoudite contre ce pays appauvri et en crise.
Le ministre des droits de l'homme du gouvernement du salut national du Yémen a déclaré que l'offensive militaire en cours menée par l'Arabie saoudite avait laissé un lourd tribu pour la nation yéménite tuant au moins 8 000 de ses enfants.
Ali al-Dailami a en effet annoncé dimanche dans un communiqué que ces victimes avaient perdu la vie lors des frappes des avions de combat de la coalition contre des quartiers résidentiels à travers tout le Yémen.
Il a dénoncé de nouveau la frappe aérienne du 19 août 2018 contre le marché animé de Dhahyan, dans la province de Saada, qui a causé la mort d'au moins 51 enfants et laissé dans un état grave près de 76 autres. Il n’a pas manqué de dire à cette occasion que l’incident constituait un flagrant crime de guerre.
Les enfants du Yémen sont les victimes de l'agression continue menée par l'Arabie saoudite, de manière directe et indirecte, en raison des mines, des bombes à fragmentation, des restes explosifs de la guerre ou du blocus restrictif imposé au pays.
Le ministre yéménite des droits de l'homme a également exprimé ses profonds regrets quant au déclin des valeurs humaines et à l'absence d'équité dans les soi-disant institutions humanitaires internationales.
Dailami a condamné les tentatives de blanchir les crimes perpétrés contre les enfants yéménites, déclarant que les offres [d’aide] viennent en même temps que des affirmations creuses sur les mesures visant à protéger la vie et les droits des enfants.
« Un tel comportement est un scandale majeur pour la communauté internationale, car il montre que des accords ont été conclus au détriment du sang d'enfants yéménites », a-t-il regretté.
L'Arabie saoudite a lancé une guerre brutale contre le Yémen en mars 2015, en sollicitant l'aide de certains de ses alliés régionaux, dont les Émirats arabes unis, ainsi que des expéditions massives d'armes de pointe en provenance des États-Unis et d'Europe occidentale.
Les gouvernements occidentaux ont encore étendu leur soutien politique et logistique à Riyad dans leur tentative ratée de rétablir au pouvoir l'ancien gouvernement pro-Riyad.
L'ancien président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, a démissionné de la présidence fin 2014 et s'est ensuite enfui à Riyad au milieu d'un conflit politique avec Ansarallah. Le mouvement gère les affaires du Yémen en l'absence d'une administration fonctionnelle.
La guerre a en outre entraîné la mort de dizaines de milliers de Yéménites et transformé le pays tout entier en un théâtre de la pire crise humanitaire au monde.