Leader du Hezbollah : Notre patience n’est pas infinie
Pars Today – Lors d’un entretien accordé à la chaîne Al Mayadeen, le secrétaire général du Hezbollah libanais a expliqué les évolutions régionales et souligné le rôle de l’Iran ainsi que celui du Leader de la Révolution islamique dans l’avancement des objectifs du front de la Résistance.
Le secrétaire général du Hezbollah libanais, le cheikh Naïm Qassem, a exposé ses points de vue sur divers sujets lors d’un entretien approfondi avec la chaîne Al Mayadeen, diffusé jeudi 10 juillet. Il y a abordé le soutien à la guerre de Gaza, le conflit au Liban, la situation actuelle du Hezbollah sur les plans politique et militaire, l’affaire des bips d’alerte (Pagers), ainsi que les récents développements liés à l’Iran.
Il a expliqué qu’après l’attaque du régime sioniste contre Gaza, le Conseil de direction du Hezbollah s’était réuni et qu’il avait décidé, dans un premier temps, de limiter son soutien à Gaza et d’attendre de voir comment la situation allait évoluer avant de prendre une décision définitive.
« Quelques semaines après le début des opérations de soutien, la décision finale a été prise : le Hezbollah ne s’engagera pas dans une guerre généralisée. La raison en est que les objectifs recherchés pouvaient être atteints sans recourir à un conflit à grande échelle », a-t-il précisé.
Le cheikh Naïm Qassem a affirmé : « Les objectifs du mouvement à travers le front de soutien comprenaient : mobiliser un grand nombre de soldats israéliens dans la région nord, pousser les colons à fuir afin de provoquer une crise sociale, économique et sécuritaire dans le nord de la Palestine occupée, et infliger un maximum de pertes aux forces militaires israéliennes. »
Le Hezbollah n’était pas informé à l’avance de l’opération Tempête d’Al-Aqsa
Le secrétaire général du Hezbollah libanais a indiqué qu’aucune coordination n’avait été établie avec les commandants de la résistance palestinienne au sujet de l’opération « Tempête d’Al-Aqsa ». Il a souligné : « Nous n’étions pas au courant de cette opération, et c’est précisément pour cette raison que nous ne nous sommes pas engagés dans une vaste guerre. »
Il a ajouté que le Hezbollah avait reçu une lettre du martyr Mohammed Deif, commandant en chef des brigades al-Qassam, indiquant que le soutien apporté par le Hezbollah à Gaza était suffisant et qu’il pouvait permettre d’atteindre les objectifs fixés. Le secrétaire général du Hezbollah libanais a également précisé : « Selon les informations dont l’on dispose, même Téhéran n’était pas au courant de l’opération du 7 octobre, et plusieurs commandants du Hamas basés hors de Gaza n’étaient pas informés non plus de cette opération. »
Quelle est l’affaire des explosions des bipeurs ?
Le secrétaire général du Hezbollah libanais a déclaré : « Concernant l’achat des pagers, une faille de sécurité a été clairement visible au cours des dix-huit derniers mois, et les explosifs dissimulés dans les pagers étaient d’un type indétectable avec les moyens disponibles. »
« Deux jours avant l’opération liée aux pagers, des signes suspects ont, souligne Qassem, été détectés, notamment des pagers cassés, ce qui a poussé Israël à accélérer son intervention. » Il a précisé que 1 500 autres pagers piégés se trouvaient en Turquie et, à la demande de Najib Mikati, Premier ministre par intérim du Liban, ces pagers ont été détruits par Recep Tayyip Erdoğan.
Le cheikh Naïm Qassem a qualifié d’« extrêmement limité » le risque d’infiltration humaine au sein des membres du Hezbollah, surtout face au volume d’informations obtenues par les écoutes, les drones et autres technologies. Il a insisté sur le fait qu’aucune infiltration sécuritaire n’avait eu lieu, en particulier parmi les membres clés ou les dirigeants internes du Hezbollah. Dans ce sens, Il s’est engagé à informer le public si jamais une telle infiltration venait à être prouvée.
La réaction du Hezbollah aux développements après le cessez-le-feu au Liban
Le leader du mouvement de résistance libanais a insisté sur le fait que, malgré la signature du cessez-le-feu, le Hezbollah ne resterait pas pour toujours passif face à la poursuite des agressions du régime sioniste contre le Liban.
Il a également insisté sur le fait que les pressions actuelles n’atteindraient pas leurs objectifs et que le Hezbollah ne se rendrait jamais. Qassem a souligné que le mouvement était en phase de renforcement et a affirmé que si Israël attaquait le Liban, il lui résisterait fermement.
Il a fait référence aux rumeurs propagées par les sionistes concernant la destruction de 500 dépôts d’armes moyennes et lourdes du Hezbollah, en précisant qu’ils ne parlaient que du sud de la rivière Litani, alors que le Liban est un pays très étendu. Il a ajouté qu’il ne souhaitait pas entrer dans les détails à ce sujet.
« Il a donc été préférable que les Iraniens n’interviennent pas directement dans ce processus », a ajouté le Cheikh, « mais qu’ils continuent à jouer leur rôle en apportant un soutien financier, militaire, politique et médiatique. Ce soutien a été essentiel pour notre résistance et celle de l’ensemble du front de la Résistance. »
Il a ajouté que le Leader de la Révolution islamique suivait quotidiennement les évolutions à Gaza et au Liban, qu’il recevait des rapports à ce sujet et qu’il faisait preuve d’un suivi exceptionnel.
La position du Hezbollah face aux évolutions en Syrie
Naïm Qassem a expliqué que les événements en Syrie avaient eu un impact sur Gaza, et que lorsque le gouvernement syrien était tombé, le soutien syrien s’est également arrêté. Il a qualifié de très dangereux le processus de normalisation des relations avec le régime sioniste et a insisté sur le fait que la Syrie ne devait pas s’engager dans cette voie.
« Nous avons une grande confiance dans le peuple syrien », a-t-il souligné, en rappelant que ce dernier n’accepterait pas la normalisation. « C’est une responsabilité qui leur incombe autant qu’à nous », a poursuivi le responsable de la Résistance libanaise.
« Le régime sioniste est, constate Qassem, un régime cupide et criminel, insatiable et brutal, accompagné par les États-Unis, qu’il a qualifiés de plus grand tyran du monde.
Les évolutions internes au Liban
Dans une partie finale et son entretien, le secrétaire général du Hezbollah a analysé les développements internes du pays ainsi que les positions du général Joseph Aoun. Tout en saluant ces prises de position, il a déclaré : « Dès le premier instant, il a toujours insisté pour que Israël se retire du Liban. »
Il a expliqué que la force actuelle du Liban repose sur trois piliers : l’armée, le peuple et la Résistance. Il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui, le monde entier réfléchit à la manière d’interagir avec le Liban, parce que ce pays est fort — si le Liban était faible, personne ne lui prêterait attention.