Vague de suicides chez les soldats israéliens : le régime en pleine crise interne ?
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Pars Today – Le suicide sera devenu la principale menace pesant sur les soldats israéliens depuis la fin de la guerre à Gaza.
(last modified 2025-08-04T13:22:30+00:00 )
Aug 03, 2025 04:31 UTC
  • Vague de suicides chez les soldats israéliens : le régime en pleine crise interne ?

Pars Today – Le suicide sera devenu la principale menace pesant sur les soldats israéliens depuis la fin de la guerre à Gaza.

Le site américain The Media Line rapporte que lorsque la guerre à Gaza prendra fin, les pensées suicidaires parmi les soldats israéliens augmenteront encore davantage, et qu’Israël sera confronté à une vague de suicides au sein de son armée.

Les nouvelles statistiques révèlent que depuis le début de la guerre à Gaza, plus de 50 soldats israéliens se sont suicidés. Ce chiffre inclut 17 cas en 2023 et 21 cas en 2024.

« Au cours du premier semestre de 2025, au moins 18 suicides ont été recensés, soit deux fois plus qu’au cours de la même période en 2024 », ont annoncé des médias hébreux. Ces chiffres montrent que la tendance au suicide parmi les soldats israéliens s’est accentuée depuis le début de la guerre à Gaza, et qu’une véritable « tsunami » de suicides pourrait survenir à la fin de ce conflit.

Dans le dernier cas en date, Roï Fiserschein, un réserviste de la brigade blindée 401, s’est suicidé après avoir servi plus de 300 jours dans la guerre et participé à l’évacuation des corps des morts et des blessés sur le champ de bataille.

Bien que le phénomène du suicide parmi les militaires israéliens remonte aux guerres imposées par le régime contre le Liban notamment la guerre de juillet 2006 — qui avait déclenché une vague de suicides liée à l’apparition de divers troubles psychologiques, dont le trouble de stress post-traumatique (TSPT) –ce phénomène s’est considérablement accentué et rendu plus visible depuis le déclenchement de la guerre à Gaza. En dépit de la censure imposée par le régime israélien, les chiffres indiquent que rien qu’à la mi-juillet 2025, quatre soldats israéliens se sont donné la mort.

Cette crise résulte d’un enchevêtrement de facteurs : le stress psychologique prolongé lié à la guerre, les blessures morales causées par des actes militaires en contradiction avec les valeurs personnelles, le manque de soutien psychologique adapté, ainsi que le sentiment d’isolement souvent ressenti après avoir quitté l’armée ou tenté de se réinsérer dans la société.

L’un des aspects souvent négligés de cette crise est l’effet direct des armes qui ne tirent pas sur le champ de bataille, mais dans l’esprit des soldats. Dans de nombreux cas, ce qui pousse certains militaires israéliens au suicide, ce ne sont pas des blessures physiques, mais les questions et les tourments qui les hantent intérieurement. Des soldats qui ont marché pendant des heures dans les tunnels, les maisons et les rues détruites de Gaza, tirant sur des Palestiniens, commettant des viols, semant la terreur et perpétrant toutes sortes de crimes. Aujourd’hui, avec le temps, ils sont envahis par la peur et le remords, au point que la seule issue qu’ils envisagent est le suicide.

D’un autre point de vue, la hausse du nombre de suicides n’est pas seulement une crise humaine, mais aussi le signe d’une fracture profonde au sein même de l’institution militaire israélienne. Pendant des années, ces soldats ont grandi avec l’idée qu’ils faisaient partie d’une armée toute-puissante et invincible. Mais aujourd’hui, ils doivent faire face au choc de l’échec et au rejet, y compris de la part d’une grande partie de leur propre population, même dans les territoires occupés.

Rona Ackerman, psychologue israélienne, explique que si la guerre laisse des blessures visibles, les traumatismes psychologiques, eux, s’installent durablement — surtout chez les soldats. Comme ils doivent toujours paraître forts, il devient très difficile de repérer les fragilités qui les rongent de l’intérieur. Et dans certains cas, cette souffrance silencieuse les pousse à se faire du mal, voire à se suicider.

L’opinion publique israélienne est aujourd’hui plus que jamais épuisée par les politiques de guerre et de violence menées par ses décideurs politiques et militaires. Une large partie des habitants de la Palestine occupée réclame la fin de la guerre à Gaza, ainsi que l’arrêt des agressions et des tueries commises par les forces d’occupation sionistes. C’est pourquoi de nombreux soldats israéliens, une fois rentrés du front, se heurtent à des critiques et à un manque d’acceptation de la part de la société, ce qui rend leur situation encore plus difficile à vivre.

De nombreux soldats réservistes et retraités racontent qu’à leur retour, ils se sentent perdus — comme s’ils n’avaient plus leur place. Ni la maison ne leur apporte de réconfort, ni la société ne comprend vraiment ce qu’ils ont vu et enduré. Le professeur Eyal Fruchter, ancien chef du service de santé mentale de l’armée israélienne, met en garde contre l’indifférence face à la situation actuelle alarmante. Il explique que de nombreux soldats se sentent exposés à de multiples dangers : perte de leur emploi, effondrement de leur vie familiale, sentiment d’isolement, ainsi que des expériences traumatisantes liées à la guerre.

Il semble qu’aujourd’hui, la plus grande menace pour l’armée israélienne ne soit plus ses ennemis extérieurs, mais l’effondrement intérieur de ses propres troupes : des soldats épuisés mentalement, désillusionnés, sans motivation ni foi, minés par une pression psychologique écrasante.

Les chiffres du suicide ne sont pas de simples statistiques : ils révèlent des consciences en détresse, rongées par la culpabilité des injustices infligées au peuple palestinien. Derrière ces nombres, ce sont des êtres qui s’effondrent, incapables de porter plus longtemps le poids de ce qu’ils ont vécu ou commis.

Si la dégradation morale et psychologique au sein de l’armée du régime sioniste se poursuit, les responsables israéliens devront bientôt faire face à une vague encore plus violente de suicides et d’effondrements mentaux parmi leurs soldats.