Gaza ; la plus petite terre, la plus grande leçon de patriotisme
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Pars Today – Gaza n’est plus un point assiégé ; c’est la voix de chaque vieillard et de chaque jeune qui fait résonner le cri de rester dans la patrie, au milieu des ruines.
(last modified 2025-09-27T13:32:19+00:00 )
Sep 27, 2025 04:17 UTC
  • Gaza ; la plus grande leçon de patriotisme
    Gaza ; la plus grande leçon de patriotisme

Pars Today – Gaza n’est plus un point assiégé ; c’est la voix de chaque vieillard et de chaque jeune qui fait résonner le cri de rester dans la patrie, au milieu des ruines.

Dans une ruelle qui, bien sûr, ne ressemble plus vraiment à une ruelle, une vieille femme palestinienne marche le dos courbé mais toujours debout. Face à la caméra qui la filme pour inscrire l’histoire, elle dit : « Je verserai la dernière goutte de mon sang sur cette terre, mais jamais je ne quitterai ma patrie. »

Cette voix ressemble à des milliers d’autres voix qui considèrent Gaza non pas comme une ville assiégée, mais comme la scène de la plus grande leçon donnée à l’homme contemporain pour rester sur terre.

Dimensions humaines ; de petits récits au cœur de la tragédie

Aujourd’hui, Gaza se définit moins par les cartes et les rapports sociaux que par les détails de la vie quotidienne et humaine. Un garçon de dix ans est assis sur les marches brisées de sa maison, et nous ignorons lequel des membres de sa famille l’accompagne dans ce chemin difficile ; un frère qui fait la queue pour de l’eau, un père qui serre dans sa main la clé de sa demeure, une maison qui n’existe plus, mais qui reste pourtant une partie de son identité.

Voir ces images côte à côte, c’est quelque chose qui dépasse la tragédie ; il faut dire qu’elles sont des symboles de la fermeté qu'on appelle sumud dans la littérature palestinienne ; un mot qui, au-delà de la résistance militaire, signifie rester sur sa terre et préserver ses racines.

Poésie et littérature de la Résistance palestinienne

Depuis la seconde moitié du XXème siècle, des poètes palestiniens comme Mahmoud Darwich, Samih al-Qasim, Fadwa Touqan et d’autres ont abordé à maintes reprises ce même thème : le lien indéfectible de l’homme avec la terre de sa patrie. En Palestine, la poésie et la littérature n’ont pas seulement été un art, mais aussi la langue politique et culturelle d’une génération privée d’accès aux médias et aux assemblées officielles.

Quand nous voyons une femme palestinienne tenant son nouveau-né dans les bras et debout sur la terre des décombres, elle crie en réalité ce que ces poètes ont créé, il y a des années, à travers les métaphores et les mots : la patrie n’est pas quelque chose que l’on peut emporter ou vendre ; la patrie est le lieu où il faut rester, même dans les conditions les plus difficiles.

Le sens du « rester » dans la politique et l’histoire

Pour beaucoup d’habitants de Gaza, quitter leur maison ne signifie pas seulement sauver leur vie ; cela équivaut à une abdication historique. L’expérience de la Journée de la Nakba de 1948 est encore présente dans les mémoires, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont quitté leurs foyers dans l’espoir de revenir mais ils n'ont jamais pu le faire. Aujourd’hui, ceux qui décident de rester parmi les ruines dialoguent en réalité avec l’histoire, ne répétons pas ce qui nous est arrivé une fois.

On peut considérer Gaza d'aujourd’hui comme le plus grand paradoxe du siècle : une petite géographie qui est à la fois la région la plus mortelle du monde et la salle de classe la plus éloquente de l’amour de la patrie. Cette vieille femme qui se tient debout parmi les ruines ne sera peut-être jamais inscrite dans aucun livre d’histoire ; mais elle et des milliers comme elle ont donné un nouveau sens aux mots et la patrie reste vivante même dans le silence des appareils à oxygène et dans les files d’attente pour l’eau.