Syrie: la France passe à l'offensive
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Les militaires français. ©AA
La France a étendu sa présence militaire dans le nord et l’est de la Syrie, rejoignant les troupes militaires américaines qui soutiennent les Forces démocratiques syriennes, dans leur prétendue lutte contre Daech, alors que ce groupe a déjà capitulé dans cette région.
Les forces spéciales françaises ont installé six batteries d’artillerie aux alentours du village de Baghuz sur la rive orientale de l’Euphrate dans le sud-est de Deir ez-Zor.
Les forces françaises ont multiplié leurs bases militaires à Manbij, à Aïn Issa, à Hassaké et à Raqqa, ont affirmé des sources locales citées par l’agence de presse Turque Anadolu.
En apportant leur soutien aux FDS, les soldats français sont également passés à l’action à plusieurs reprises, en faisant usage de leur unité d’artillerie, ont ajouté ces sources.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS) sont témoin, ces derniers mois, d’une augmentation du nombre de militaires français qui se sont infiltrés sur le territoire syrien depuis le sol irakien.
Les forces spéciales françaises se sont déployées dans le sud de Kobané dans la banlieue d’Alep et dans la cité d’Aïn Issa dans le nord de Raqqa, précise Anadolu. Elles ont, en fait, rejoint les militaires américains qui soutiennent les Forces démocratiques syriennes dans la prétendue lutte contre Daech.
La coalition dirigée par les États-Unis a confirmé sur Twitter que l’artillerie française soutenait les FDS dans une attaque présumée contre les résidus des terroristes de Daech à l’est de l’Euphrate dans l’est de la Syrie. Au contraire des régions du nord-est, contrôlées par la Turquie, les Français risquent, dans l’est de l’Euphrate, d’entrer directement en conflit avec l’armée syrienne et ses alliés de la Résistance.
Le premier mai, un groupe composé de 60 snipers français a été arrêté à un poste de contrôle de l’armée syrienne à Hassaké. Depuis le 14 avril, date à laquelle la France a participé directement à la frappe tripartite contre les cibles en Syrie sur l’ordre des Américains, elle ne cesse de multiplier la présence de ses effectifs militaires en Syrie.
Cet engagement militaire a été décidé sans aucune consultation avec le Parlement français et via les privilèges dont jouit Emmanuel Macron à titre de commandant des forces armées. Les proches du président se félicitent d’avoir suivi, au mot près, les directives de Washington qui a valu à l’armée française l’éloge du général américain Vottel : « Les militaires français sont de bons partenaires, ils sont à nos côtés dans des régions très difficiles et ce sont des partenaires très sûrs et fiables », a ainsi commenté le chef du CentCom, d’après l’AFP. « Nous sommes très fiers de cette relation que nous avons avec les Français », a-t-il insisté. Ces propos rejoignent ceux tenus par le président Trump, en septembre 2017. « Les gens ne savent pas quels grands guerriers il y a en France », avait-il dit, en commentant le défilé du 14 juillet auquel il avait été convié.