Ansarallah: MBS prêt à se rendre?
(last modified Sat, 18 Apr 2020 17:24:39 GMT )
Apr 18, 2020 17:24 UTC
  • Ansarallah: MBS prêt à se rendre?

Il est incroyable, selon The Economist, que l’Arabie saoudite puisse faire preuve de courage et de magnanimité. En cinq année de guerre dévastatrice, ce pays a détruit toutes les infrastructures du Yémen et tué plus d’une centaine de milliers de civils.

Le 8 avril, la coalition d’agression saoudienne a annoncé qu’elle allait déclarer un cessez-le-feu de deux semaines au Yémen prétendant vouloir apaiser les souffrances du peuple yéménite dans un contexte de propagation du coronavirus.

Deux jours après que l’Arabie saoudite eut déclaré un cessez-le-feu qu’elle a immédiatement violé, le Yémen, le plus pauvre pays de la région, a annoncé le premier cas de coronavirus. Certains disent que l’Arabie saoudite est responsable, car elle a délibérément bombardé durant toutes ces années les hôpitaux, les maisons et les écoles.

Les raisons principales pour lesquelles l’Arabie saoudite a annoncé ce cessez-le-feu sont, d’après L’Économiste, le changement des équations sur le terrain de la guerre et la perte des cartes gagnantes de Riyad. Malgré leurs frappes aériennes répétées, les Saoudiens n’ont pas pu vaincre Ansarallah et l’expulser de son quartier général à Sanaa.

Les Émirats arabes unis, principal allié de l’Arabie saoudite, ont commencé l’année dernière à réduire leur participation dans la guerre au Yémen.

Après cela, l’Arabie saoudite a réduit ses frappes aériennes d’environ 90 % par rapport à 2015. Ces derniers mois, les Saoudiens ont entamé des pourparlers secrets avec Ansarallah. Après que ses tentatives de ramener à Sanaa le président démissionnaire yéménite, Abd Rabbu Mansour Hadi, ont été stériles, l’Arabie saoudite a maintenant décidé de réduire ses frappes de missiles contre le Yémen.

L’analyste yéménite Abdul Ghani al-Aryani est d’avis que les Saoudiens veulent sortir de la guerre et que le coronavirus est donc un bon prétexte.

« L’intervention militaire saoudienne au Yémen a débuté comme un projet arrogant pour le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, mais les combattants d’Ansarallah ont résisté et actuellement, le prince héritier s’enlise dans un bourbier », rapporte le journal. 

Les frappes de missiles d’Ansarallah contre les installations pétrolières saoudiennes ont remis en question la réputation et la stabilité de l’Arabie saoudite. Elle veut accueillir le sommet du G20, c’est pourquoi Ben Salmane a l’intention d’encercler Ansarallah de la même manière que le régime israélien a encerclé le Hamas à Gaza.

Cependant, Ansarallah a pris conscience de la frustration du prince héritier saoudien quant à la réalisation de ses objectifs au Yémen et a donc l’intention de parvenir à une transaction et un accord appropriés et fructueux.

À cet effet, les Yéménites ont présenté leur plan spécial pour la paix et ont appelé les Saoudiens à lever d’abord le blocus aérien et terrestre imposé au Yémen, puis à verser une indemnisation au Yémen, ainsi qu’à reconnaître le gouvernement de Sanaa comme le gouvernement légitime du Yémen.

Ansarallah a promis à l’Arabie saoudite une attaque d’envergure si elle n’accepte pas ces conditions. Selon les analystes, les combattants d’Ansarallah sont en train de préparer une attaque contre Najran.

Les Yéménites progressent dans les zones frontalières de l’Arabie saoudite : ils ont pris le contrôle de la ville d’al-Jawf et ont réalisé des avancées considérables dans les zones autour de Marib.

Pendant ce temps, Mansour Hadi a été contraint de déplacer certaines de ses forces du nord au sud pour contrer les forces soutenues par l’Arabie saoudite, et bien sûr, ces mercenaires ont peur que l’Arabie saoudite ne retire ses forces du Yémen.

Par conséquent, de nombreuses tribus ont décidé comme les tribus d’al-Jawf d’engager des négociations avec Ansarallah et de leur permettre d’entrer.

Plus important encore, le coronavirus se propage et la guerre de cinq ans au Yémen a anéanti une partie importante des hôpitaux et des infrastructures sanitaires du pays.

 

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