Poutine va-t-il lâcher Assad?
(last modified Mon, 01 Jun 2020 18:45:28 GMT )
Jun 01, 2020 18:45 UTC
  • Le président syrien Bachar al-Assad (G) et son homologue russe Vladimir Poutine à Moscou le 20 octobre 2015.
    Le président syrien Bachar al-Assad (G) et son homologue russe Vladimir Poutine à Moscou le 20 octobre 2015.

Lorsque le président russe, Vladimir Poutine, a présenté l’ambassadeur russe en Syrie, Alexandre Efimov, en tant que son « envoyé spécial à Damas » afin que les relations bilatérales puissent mieux se développer, on a été témoin d’une profusion d’analyses politiques venant du camp adverse, dont certains paraissaient illusoires.

Dans une note publiée par le journal Elnashra, l’analyste politique, Abbas Zaher, écrit :

« Les analyses du camp adverse reposaient principalement sur de prétendus différends entre Damas et Moscou, comme si Vladimir Poutine, par l’intermédiaire d’Alexandre Efimov, avait l’intention de prendre en main la gestion des affaires syriennes. Les ennemis du gouvernement d’Assad ont ainsi suggéré que la Russie aurait cessé de soutenir le gouvernement syrien. Quiconque connaît un peu la politique russe sait que Moscou ne va pas arrêter son appui au gouvernement syrien, ce qui lui ferait perdre la face devant une Amérique qui ne cesse de menacer d’appliquer sa loi “César” visant les États et entreprises tiers commerçant avec la Syrie. »

« Ces analyses constituent une “campagne médiatique” contre Assad, en prélude à une “guerre autour de la présidence” du pays. La nomination d’Alexandre Efimov comme émissaire du président russe à Damas est en fait une réponse claire à la mission de l’envoyé spécial américain pour la Syrie, James Jeffrey. Ce faisant, Moscou a réitéré que la Syrie restait toujours sa priorité sur le plan politique et économique, surtout qu’on a été témoin de la réouverture des autoroutes M4 et M5. »

D’après l’analyste politique Abbas Zaher, la réouverture de l’autoroute M4 est d’ailleurs une réaction aux efforts américains en vue de créer un nouveau groupe armé [terroriste] composé de Kurdes et d’éléments tribaux présents dans l’Est syrien, à l’instar des FDS, et cela avec l’argent de certains pays occidentaux et des États arabes du golfe Persique, avec pour but d’éterniser l’influence américaine dans des zones entre le Nord et l’Est syriens, riches en ressources d’hydrocarbure.

« Washington craint que la Syrie et la Russie, avec l’aide de leurs alliés, ne commencent une bataille militaire en bonne et due forme pour reprendre Idlib, le déploiement de nouveaux avions de chasse dernier cri russes sur la base de Hmeimim dans la province de Lattaquié augmente encore ces inquiétudes. La Russie s’est montrée déterminée à clore manu militari le dossier d’Idlib, tandis que l’armée syrienne prépare d’ores et déjà de vastes renforts militaires pour lancer une vaste opération vers Idlib et le sud de Raqqa. »

D’après l’analyste arabe, les États-Unis pourraient penser à réaliser leur plan, c’est-à-dire, créer un canton syrien exempté de sanctions, sans pour autant pouvoir y faire installer la stabilité, à cause précisément de la croissante influence russo-syrienne. Raison de plus pour que malgré toutes les rumeurs, Moscou tient toujours à soutenir Assad.

 

Mots clés