Drones d'Ansarallah: et MBS saigne...
(last modified Wed, 24 Jun 2020 10:46:37 GMT )
Jun 24, 2020 10:46 UTC
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Ce n'est peut-être pas la bonne source pour évoquer la "catastrophe" qui vient de s'abattre une nouvelle fois sur l'Arabie des Salmane mais il y a du vrai dans ce rapport diffusé mardi 23 juin sur Al-Jazeera : Depuis 2019, l'Arabie saoudite n'a plus de profondeur stratégique!

Dans la nuit de lundi à mardi 22 juin, une vaste frappe au drone (Samad) et au missile de croisière (Qods) simultanée a visé trois points bien précis de la capitale saoudienne, à savoir le siège du ministère de la Défense, celui du ministère du Renseignement ainsi que la base de King Salman. Les médias saoudiens, trop éprouvés par leurs cachotteries en 2019 dans la foulée d'une attaque similaire contre Aramco se sont précipités pour parler de huit drones et de trois missiles qu'ils auraient su très rapidement intercepter mais les images largement diffusés sur la toile, prouvent le contraire.

Et le site d'ajouter : Cette frappe contre Riyad, une première de cette ampleur en six ans de conflit, a impliqué drones et missiles de croisière de précision qui ont traversé un trajet long de 700 kilomètres depuis leur point de tir au Yémen jusqu'à Riyad, soit une distance qui inclut au moins trois stations de radar et de missile Patriot. Riyad dit les avoir interceptés mais on voit clairement l'impact des missiles des Houthis sur la capitale. Pourquoi les Patriot, dont quelques batteries ont été récemment retirées d'Arabie, ont encore raté le coup? Selon certaines informations non encore confirmées, la cause de la "défaillance" des systèmes de défense aérienne américains aura été "l'identification erronée de cibles" que les Patriot ont cru être des "objets amis". Ce qui n'exclut pas la probabilité qu'Ansarallah ait désormais en possession des drones modernisés avec la capacité de leurrer le radar ennemi. Avec une capacité pareille, Ansarallah aurait pu refaire le coup d'Aramco, provoquant des dégâts considérables mais il ne l'a pas fait sans doute dans l'objectif de laisser à Riyad une dernière chance à saisir. C'est un plus pour les Houthis qui se montrent bien capables désormais de "calibrer" non seulement leurs cibles mais aussi l'ampleur de la destruction qu'ils entendent infliger à l'ennemi.

Et le site russe ne croit pas si bien dire : Le chef de la "délégation nationale de négociation" au Yémen, Mohamed Abdel Salam, a confirmé ce mercredi 24 juin que l'objectif de l’opération "Équation de dissuasion 4" consistait surtout à rappeler à l'ennemi qu'il n'a plus aucune profondeur stratégique et qu'il est grand temps de penser à mettre fin à la guerre : « Nous nous défendons face à une agression. Tant que l’ennemi saoudien poursuit son agression et le blocus, tous les moyens de confrontation sont à l’ordre du jour de la direction. Notre peuple est prêt à relever tous les défis. Or dans le camp d'en face l'ennemi saoudien s'épuise, emprisonné qu'il est dans une attitude de déni et de fuite en avant. Nous nous battons jusqu'à la victoire qui n'est pas loin », a-t-il martelé.

En effet, les détails de l’opération de dissuasion 4 seront révélés dans les prochaines heures mais les experts militaires y voient aussi une percée en matière de renseignement et surtout un degré bien avancé de commande et de contrôle puis les frappes ont couvert une vaste zone allant des provinces du sud Jizan et Najran à la capitale. Il y a quelques jours, la Résistance yéménite a revendiqué un tir de missile contre la base militaire de Khamis Mushait à Asir (sud saoudien) où elle a réussi à endommager des avions militaires. A la base de King Salman il y a de forte chance que cet exploit ait été reconduit. 

L'officier à la retraite de l'Armée de l'air jordanienne, Mamoun Abou Navar fait remarquer, repris par Al-Jazeera : « L'Arabie saoudite n'est plus sûre. Aucun des drones ou missiles ne semblent avoir été intercepté. Les Patriot ont encore raté leur cible. Viser le ministère de la défense, cela veut dire que Riyad a perdu la guerre. Aucun avenir, aucun projet ni aucun investissement n'est possible dans le royaume à la faveur des missiles d'Ansarallah. Riyad devra changer de DCA, peut-être les missiles THAAD pourraient être une alternative. Mais là encore il y a de fortes chances que les Houthis nous surprennent ».

 

 

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