King Khaled base ratatinée, pourquoi?
(last modified Sat, 01 May 2021 17:07:13 GMT )
May 01, 2021 17:07 UTC
  • King Khaled base ratatinée, pourquoi?

L’intensification des frappes de drones de Sanaa contre la base saoudienne de King Khalid n’est pas anodine ; la base faisant obstacle à l’avancement des opérations d’Ansarallah visant à libérer Maarib.

Faisant prévaloir les progrès spectaculaires des forces yéménites en matière de défense aérienne, le gouvernement yéménite de salut national à Sanaa a mis en garde à plusieurs reprises que tous les sites vitaux saoudiens pourraient être attaqués ; d’où les récentes frappes de drones et de missiles balistiques menés par les forces de l’armée yéménite et des combattants d’Ansarallah contre les installations pétrolières du géant saoudien Aramco, la base aérienne de King Khalid à Khamis Mushait ainsi que les aéroports d’Abha et de Djeddah. Mais suite à chaque attaque, Ansarallah a déclaré que l’établissement d’une paix réelle au Yémen dépend de la levée du siège et de la cessation de l’agression et de la guerre sur tous les fronts.

À noter que les affrontements s’intensifient au cours des dernières semaines dans la province riche en pétrole de Maarib, dans l’est du Yémen alors que la base aérienne de King Khalid à Khamis Mushait est devenue la cible majeure des attaques aux drones de la Résistance yéménite.

Selon le journal Al-Araby Al-Jadeed, l’Arabie saoudite possède plusieurs bases militaires importantes, mais c’est depuis la base aérienne King Khalid dans la région d’Asir que les opérations militaires de la coalition saoudienne contre les Houthis sont lancées. King Khalid est également utilisée pour mener des frappes aériennes visant à contrecarrer les attaques terrestres d’Ansarallah contre les positions des mercenaires à la solde du gouvernement démissionnaire d’Abd Rabo Mansour Hadi.

Se basant sur les déclarations du porte-parole des forces armées yéménites, Yahya Saree, le journal indique que depuis le 1er avril, la base aérienne, qui se trouve à seulement 100 kilomètres de la frontière saoudienne avec le Yémen, a fait l’objet de plus de 20 frappes aériennes, dont la dernière en date remonte à mercredi dernier.

Loin de se borner à une démonstration de force, les attaques d’Ansarallah menées quasi quotidiennement par des drones de Qasef-K2 contre Khamis Mushait témoignent de la volonté de Sanaa de désactiver la plate-forme des chasseurs saoudiens pour éliminer l’obstacle qui les empêche de libérer le peuple du Yémen.

Pour Al-Araby Al-Jadeed, un examen rétrospectif des attaques d’Ansarallah montre que ce dernier s’est totalement abstenu d’utiliser des missiles balistiques pour frapper la base de King Khalid en raison du déploiement des systèmes antimissiles américains sur la base aérienne ; les combattants yéménites ont donc privilégié le déploiement des drones capables de toucher la cible avec une grande précision bien que la coalition saoudienne prétende que les opérations ont été contrecarrées.

Construite par les Américains en 1960 dans les régions montagneuses au sud de la région d’Asir, la base King Khalid a été pour la première fois la cible d’une attaque à la roquette revendiquée par Ansarallah le 15 juillet 2015, rappelle le journal en ajoutant que l’Arabie saoudite n’a pas tardé à annoncer que le missile balistique Scud utilisé, selon Ansarallah, lors de la frappe a été intercepté et neutralisé.

Disposant de plusieurs pistes pour les chasseurs F-15 et Sukhoi, la base aérienne King Khalid abritait au cours des premières années de la guerre contre le Yémen, des officiers américains qui fournissaient une assistance logistique et de renseignement à la coalition saoudienne, tout en augmentant le nombre d’avions de chasse, indique le journal en soulignant l’ordre du président américain Joe Biden de mettre fin à ce déploiement.

Dissimulant la nature de ses cibles dans ses récentes déclarations, Ansarallah se réfère désormais uniquement à la prise pour cible des bases sensibles de l’Arabie saoudite, ce qui mène à croire que la Résistance yéménite a réussi à détruire des avions de combat ou des plates-formes radar et des dépôts d’armes.

Selon les rapports américains, les Houthis n’utilisent que le drone Qasef-2k pour mener des frappes contre la base saoudienne. Cette génération de drones, utilisée par les forces yéménites depuis 2019, est la version iranienne du drone Ababil. Ce type de drone a des spécifications techniques avancées et distinctives. L’un de ses avantages les plus importants est l’incapacité des systèmes radars et de défense à l’intercepter et à le surveiller, sans oublier sa capacité de transporter de grandes quantités d’explosifs pour détruire sa cible.

Une source bien informée au sein des forces du gouvernement démissionnaire yéménite affirme que l’armée de l’air saoudienne a été pleinement impliquée dans les batailles de Maarib et mène 18 attaques par jour dans des zones géographiques moins vastes telles que Sarwah et Madaghal.

Le gouvernement de salut national yéménite fait état de plus de 256 frappes aériennes contre les positions d’Ansarallah à Saada, al-Bayda et Hajjah depuis le 1er avril, ce qui représente une diminution par rapport aux mois précédents. Se chiffrant à 2 300, le nombre de frappes aériennes autour de Maarib a augmenté au cours de l’année écoulée, en particulier depuis janvier dernier.

 

 

Mots clés