Le message d'Ansarallah à Poutine?
La toute dernière frappe de drone d'Ansarallah, une leçon pro-Russie?
Une opération aux drones « clean » qu’envierait même le Pentagone ! Et l’objectif ? mettre en garde les pilleurs du pétrole et du gaz yéménite, puis l’Aramco du Saoudien MBS mais encore le sous-marin nucléaire US qui s’est fait voir il y a quelques jours en mer d’Oman, histoire de faire peur à l’Iran et le faire revenir sur ses coopérations militaires avec la Russie et qui le jour de la frappe se trouvait à peine à quelques lieux du port yéménite visé…
Le 21 octobre, le porte-parole des forces yéménites, le général Yahya Saree a déclaré : « Une frappe d’avertissement mineure a été menée afin d’empêcher un navire pétrolier qui tentait de piller du pétrole brut, via le port d’Al-Daba dans la province de Hadramout (sud-est). le navire pétrolier a violé la décision rendue par les autorités compétentes d’interdire le transport et l’exportation des dérivés pétroliers souverains du Yémen. le message d’avertissement est venu après avoir informé les autorités compétentes du navire de la décision basée sur les lois yéménites », soulignant que « le navire a été traité par des mesures de précaution, par lesquelles nous tenions à préserver la sécurité de son équipage et la sécurité des infrastructures du Yémen. Les forces armées yéménites n’hésiteront pas à accomplir leur devoir de stopper et d’interdire tout navire tentant de piller les richesses du peuple yéménite. Les forces yéménites sont capables de lancer davantage d’opérations d’avertissements dans le but de défendre notre grand peuple et de protéger ses richesses face au pillage »,
Et Saree de renouveler son appel à toutes les entreprises pour « qu’elles se conforment pleinement aux décisions de l’autorité de Sanaa, en s’abstenant de toute contribution au pillage des richesses yéménites ». En effet la déclaration des forces armées yéménites est intervenue quelques heures après une attaque aux drones sur le port de Daba à Hadramout, au moment de l’approche d’un navire otanien (grec) qui tentait de transporter du pétrole. Des sources locales yéménites ont fait état de la fermeture de la route reliant les villes de Moukalla et Ash Shihr, suite aux explosions qui ont visé le port pétrolier de Dabba. Pour sa part, le gouverneur de Hadramout nommé par l’Arabie saoudite, Mabkhout ben Madi, a déclaré que « deux drones kamikazes ont ciblé le port pétrolier de Dabba, sans causer de dégâts ». Sans causer de dégât ou de manière à ce que les installations yéménites soient préservées tout en empêchant le pillage énergétique de l’OTAN ? c’est plutôt la deuxième option qui semble vraie. L’ opération a été propre et sans effets secondaires : Aucun incendie n'a dévoré les installations pétrolières. Aucun dommage au navire ou événement ayant porté atteinte à la sécurité et à la stabilité de la navigation maritime internationale. Alors que la tâche de « préserver les richesses du Yémen du pillage » était confiée à ces deux drones , ils ont mené une opération de « simple mise en garde »
Le 20 septembre dernier, et lors d'un discours prononcé à l'occasion de la victoire de la révolution du 21 septembre, le leader du mouvement Ansar Allah, M. Abdul-Malik al-Houthi, a mis en garde « la coalition d'agression contre la poursuite du pillage des richesses nationales et toute entreprise étrangère (otanienne) qui est de connivence avec elle dans ce domaine. » Sur la base de cet avertissement, le Comité économique suprême a envoyé des instructions légales à diverses entreprises pour qu'elles cessent ces opérations de pillage. L’avertissement a fait éloigner un certain nombre de navires otaniens des côtes yéménites.mais pas le navire « NISSOS », qui, après avoir accosté pendant une semaine, est entré dans le port d'Al-Daba dans le district d'Ash-Shihr, à l'est de la capitale de l'Hadramaout se fiant aux garanties et aux assurances qui lui avaient été fournis sur sa protection nécessaire. Selon le Comité économique suprême, le navire (qui porte le drapeau des Îles Marshall et est parti d'un port sud-coréen) devait piller près de deux millions de barils de pétrole brut, d'une valeur estimée à 186 millions de dollars. Bien que les autorités concernées aient continué d'écrire au transporteur, NESSOS KEA , et aux sociétés liées, et leur aient envoyé trois messages de suite, datés de 18, de 20 et de 21 octobre, le transporteur a ignoré ces messages. Comment ont agi les deux drones ? Avec une effrayante précision car ils ont visé la zone séparant le pétrolier et le port, avec la première frappe, tandis que la seconde visait le poste d'amarrage du port. Ce processus est évidemment porteur d’un certain nombre d'indications et de messages, de quoi faire à nouveau vibrer les canaux diplomatiques :
- L'opération a été un "simple avertissement", ce qui signifie que les véritables opérations de "ciblage" - si les opérations de pillage se poursuivent - ne le seront pas et ne se limiteront pas aux portes yéménite, pouvant potentiellement ciblés et les navires pilleurs et les ports saoudo-émiratis.
- L'opération a été « localisée » et parfaitement « canalisée », ce qui indique la capacité de Sanaa à contrôler l’ampleur et l’intensité de ses attaques aux drones, chose particulièrement importante en ces temps où l’OTAN vit une dronophobie sans précédent. Ou ce qui revient au même, l’avertissement pourrait céder place au ciblage.
-Les deux drones d’Ansarallah ayant visé Hadramount ont-ils accompli la même fonction que le triplet de drones du Hezbollah lequel triplet s’est rapproché Karish le 2 juillet sans tirer même un seule coup mais obligeant l’ entité sioniste à capituler ? très probable. Après ce processus, la coalition des pays pilleurs du gaz et du pétrole yéménite à savoir US/Israël/OTAN et leurs sbires golfiens ne pourront donner de garanties à aucune des entreprises étrangères opérant au Yémen. Même si ces entreprises pétrolières parviennent à contrôler ces installations sur le terrain. Dès aucune de ces entreprises où qu’elle soit à travers le Yémen ne sera en mesure d’assurer la « protection » nécessaire dans le ciel, en mer ou encore au sol. Car que soit dit en passant la province de Hadramout est la plus grande de tout le Yémen et depuis longtemps sous emprise saoudienne. Impossible donc d’extraire le pétrole des réservoirs pleins pour le fournir à l’OTAN , pas de place non plus pour pomper plus de pétrole et donc un arrêt complet de production du pétrole jusqu'à nouvel ordre.
Il convient de noter que la plupart des ports yéménites sont sous le contrôle des Emirats , et son implication dans la guerre a toujours été justifié par l'exploitation portuaire du Yémen. Si les ponts cessent d’être utiles il y aura évidemment un foisonnement traficaire côté Emirats ce qui pourrait fournir une belle occasion pour les drones d’Ansarallah de renouveler leurs exploits de janvier quand ils s’en sont pris à Abou Dhabi et à Dubai. Alors Ben Zayed pourra-t-il maintenir son emprise sur les ponts yéménites ? Difficile de le voir à même de placer sous risque ses palais en verre. Quant à Riyad, c’est se soumettre aux conditions d’Ansarallah ou la reprise des frappes contre l’Aramco alors que celle-ci sert désormais de tremplin à MBS dans sa fronde anti US