Geran 2: le message à Pékin!

Pourquoi cette dronophobie US/OTAN?

Alors même que les Etats Unis se démènent pour impliquer d’une façon ou d’une autre l’Iran dans la guerre en Ukraine en se plaignant sur tous les toits des drones supposément iraniens « Géran 2 » plus d’un observateur y voit l’expression d’une crainte, celle d’un complexe militaro industriel US/OTAN d’avoir à reconnaitre sa défaite technique et technologique sur un champ de bataille réputé d’être de sixième génération

Ces derniers jours, diverses informations ont fait état de l'arrivée d'experts militaires US/Israël en Ukraine où ils affirment même vouloir appuyer Kiev pour contrer le Géran 2. Les sources russes ont fait même état d’une initiative urgente de l’entité sioniste laquelle vient de livrer des informations et des renseignements à l’Ukraine incluant des données préliminaires, des signatures de tous les UAV présents dans la base de donnée de l’armée sioniste espérant que l’une ou quelques-unes correspondent à celle de Géran2. Or et en dépit de leurs apparences, ces tentatives d’endiguement ne datent pas d’hier. Début septembre 1996, c'est-à-dire il y a plus de 5 ans, Associated Press, évoquait dans un rapport évoquant la peur des commandants des navires américains exposés « aux vols de surveillance des oiseaux iraniens dans le golfe Persique » et il citait même "le ministère US de la Défense » qui avait chargé « ses experts à enquêter sur les méthodes permettant d’arrêter, de vaincre ou de désactiver ces avions ». De toute évidence l’enquête s’est avérée un échec puis en 2022 on en attend toujours les résultats.

Pour de nombreux milieux militaire, un porte-avions US incarne l’invincibilité et la toute puissance américaine ce qui n’est pas totalement faux dans la mesure où chaque porte-avion est escorté par une flotte composée de 15 à 20 navires et de sous-marins. Or un tel complexe est doté non seulement de radars Aeigis soit la DCA embarquée américaine mais encore il implique des dizaines de chasseurs et partant de radars aériens dans le ciel et de systèmes Sonar et de missiles anti navires et de croisière en mer. Dès lors cela a provoqué un véritable séisme quand la force navale du CGRI a rendu publiques en 1996 des images tournées à bord d’un porte-avions US qui venait de franchir le détroit d’Hormuz. Il s’agissait de l’USS Eisenhower et de son escorte qui s’étaient fait prendre en image sans s’en douter un seul instant. Quel drone avait mener cette bien périlleuse mission ? Ababil, qui contournant des dizaines de radars à bord du porte avion avait réussi à en transmettre les images à sa base au sol. D’aucuns affirment qu’il se serait agi d’Ababil 3 dont la vitesse maximale de plus de 200 km pour une endurance de 4 heures et une portée de 100 km. Mais Ababil venait d’ouvrir le bal. A partir de 2016 ces missions n’ont cessé de se multiplier sans que l’US Navy puisse en quoi que ce soit s’y opposer, une incapacité qui l’a finalement poussé au déni et surtout à faire semblant de ne pas trop y attacher de l’importance puisque « ce ne sont pas les drones de pacotille qui compromettraient la suprématie aérienne US ».

Mais le déni n’a pas suffi puisqu’en 2010 les drones iraniens ont tourné en images l’USS Abraham et l’USS Lincoln bien loin des eaux territoriales iraniennes voire le golfe Persique et la mer d’Oman. En 2016 l’USS Nimitz s’est fait pris en image par un UAV à une distance de 60 mètres et de 33 mètres seulement de l’un de ses F-18 embarqué alors que l’appareil s’apprêtait à se poser. L’affaire a fait un grand bruit poussant le présentateur de FOX News à crier en plein antenne « comment un UAV peut se rapprocher d’un mastodonte qui symbolise la toute-puissance américaines » ? En 2021 le média iranien PressTV a publié les détails à bord d’un navire US tournés cette fois par un essaim de quatre drones et là encore au milieux du silence radar occidental. Et c’est sans doute l’ensemble de ces évolutions qui ont fini par forcer l’ex commandant du CentCom McKenzie à reconnaitre que « pour la première fois depuis la guerre des Corées, l’US Air Force n’opère pas en supériorité absolue face aux petits drones qui sont partout ». Mais est-ce tout ? Non puisque ces cinq dernières années la Chine n’a fait que copier le CGRI en envoyant régulièrement ses drones prendre en image les moindres agissements de l’US Navy …