France: Macron a coupé court au "préférendum"
Le ballon d’essai d’un préférendum en France aura duré 48 heures. Selon le site d'information HuffPost, au lendemain de la réunion entre Emmanuel Macron et les chefs de partis représentés au Parlement, le patron des Républicains a affirmé que le chef de l’État avait coupé court au « préférendum », une idée mise dans le débat par le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran.
« Le président de la République nous a indiqué qu’il ne savait pas ce que c’était, que ça n’existait pas. Et il a dit que c’était l’idée d’Olivier Véran », a révélé sur France 2 Éric Ciotti ce jeudi 31 août, estimant ainsi que le concept ne lui « semble pas d’actualité ». Une affirmation confirmée par François Bayrou. « Il a dit que ce n’était pas son idée, qu’il ne savait pas ce que c’était mais qu’on allait approfondir tout ça », a déclaré ce jeudi 31 août sur LCI le leader du MoDem.
Auprès du HuffPost, l’entourage du porte-parole du gouvernement, également chargé du renouveau démocratique, avait expliqué mercredi qu’il s’agissait d’un « référendum portant sur plusieurs questions, avec plusieurs urnes, plusieurs votes et plusieurs bulletins “oui” ou “non” », ce qui permettrait aux électeurs de se prononcer sur plusieurs thèmes, évitant ainsi l’écueil binaire du référendum, souvent perçu comme l’expression d’une approbation (ou d’une sanction) du pouvoir en place.
Choix multiple
Alors, cela signifie-t-il que l’idée de se prononcer sur plusieurs sujets en même temps ne verra jamais le jour ? Pas forcément, puisque, « préférendum » ou non, l’idée d’un scrutin à choix multiple fait son chemin au sein du gouvernement.
« Je rêve d’un référendum dans lequel une dizaine de questions sont posées aux Français. Un exercice dans lequel le gouvernement ne défend pas de manière collective un “oui” à chacune des questions. Mais au contraire, [où] il y a une part de grands débats avec les Français », affirme dans un entretien à La Tribune, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.
« On pourrait imaginer un référendum sur le nombre de parlementaires, le cumul des mandats, les modes de scrutin au niveau local, la proportionnelle aux législatives », détaille encore le secrétaire général d’Horizons, citant « des sujets sur lesquels on sent qu’on a besoin de construire des consensus pour refaire nation », comme sur l’immigration, le cannabis ou le caractère obligatoire du Service national universel.
Reste à savoir si Emmanuel Macron, qui compte réunir les chefs de partis représentés au Parlement une deuxième fois, choisira cette option.