Guerre Ukraine : Moscou apprécie le « bon sens » de Sarkozy
Le site Web France TV faisait allusion le 6 septembre au troisième tome des mémoires de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, avec déjà 40 000 exemplaires écoulés en moins de deux semaines pour "Le temps des combats", la suite du récit de la vie d’un "président élu en 2007 et toujours un peu en campagne : Nicolas Sarkozy".
Dans ce livre événement, il est aussi question du conflit en Ukraine. Pour l’ancien président de la République française, "La France à tort de livrer des armes à flux continu à l’un des belligérants[…] Cette situation risque de devenir, à court ingérable".
La source ajoute que si l’ancien président français concède que Vladimir Poutine a commis une erreur, il dénonce aussi et surtout le discours moraliste du président ukrainien qui donne quotidiennement "des leçons de morale à toutes les entreprises qui commercent avec la Russie".
Bien que ses propos puissent choquer, l’ancien chef d’État campe sur ses positions. Dans Le Figaro en août dernier, ce dernier a affirmé que "la France avait besoin de la Russie". Une prise de position qui a suscité une vague d’indignation à gauche mais également au sein de sa propre famille politique.
Dans ce droit fil, le président russe est revenu sur les propos tenus par Nicolas Sarkozy lors d'une récente interview accordée au Figaro Magazine et de souligner à quel point il était d'accord sur l'analyse de l'avenir du monde faite par l'ancien locataire de l'Elysée.
À l’occasion du jour de la rentrée des classes en Russie vendredi 1er septembre, Vladimir Poutine le chef du Kremlin s'est rendu dans un établissement scolaire pour échanger avec des élèves et a, de façon inattendue, rendu hommage à l'ancien président français.
En faisant allusion notamment aux propos tenus par l'ancien locataire de l'Elysée lors d'un entretien accordé au Figaro Magazine le 16 août dernier Poutine a déclaré : « Récemment, l'ancien Président français Nicolas Sarkozy a publié un article dans lequel il parle de l'évolution future du monde» , a alors lancé le chef de l'Etat russe. «Je suis largement d'accord avec lui ».
Vladimir Poutine a fait référence à l'analyse de Nicolas Sarkozy sur des vagues migratoires à venir lors des prochaines décennies, en Europe, en lien avec l'explosion démographique concernant le continent africain. Alors que dans le même temps, la population sur le Vieux Continent pourrait décliner.
Pour rappel, au cours de la même interview accordé au Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy, qui vient de publier Le temps des combats (éditions Fayard), avait également prôné "la diplomatie, la discussion et l’échange" pour résoudre le conflit russo-ukrainien.
Selon lui, l'Ukraine doit "rester neutre" et ne doit pas rejoindre l'Union européenne ou l'OTAN. Et d'évoquer également le statut de la Crimée, annexée en 2014 par le Kremlin : « S’agissant de ce territoire, qui était russe jusqu’en 1954 et dont une majorité de la population s’est toujours sentie russe, je pense que tout retour en arrière est illusoire ».
Pour lui, la solution serait "un référendum incontestable" pour "entériner l'état de fait actuel". Rappelons en passant que la plaidoirie de Nicolas Sarkozy en faveur d'une position « neutre » de l'Ukraine a « choqué » certains ancien responsables politiques français dont l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin qui se livre à des allégations comme pro-russes en parlant de l’ancien chef de l’État français.
Les déclarations de Nicolas Sarkozy ont également fait remonter la relation que le chef de l'État entretenait avec la Russie et les affaires financières qui en découlent.
Quoi qu’il en soit, Ce n'est pas la première fois, ces derniers jours, que la Russie loue les propos de Nicolas Sarkozy. L'ancien président russe et secrétaire adjoint du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Dmitri Medvedev, a souligné le 17 août, sur X (ex-Twitter), le "bon sens" et les "déclarations à la fois audacieuses et justes" de l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine :
« Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, les politiciens européens de l'ancienne génération avaient bien plus d'envergure que ceux d'aujourd'hui. Prenons par exemple @NicolasSarkozy, qui a aidé à résoudre le conflit avec la Géorgie en 2008 et qui n'a pas perdu son bon sens à ce jour. Il a dit que la Crimée était une partie historique de la Russie et que l'Ukraine n'avait pas sa place dans l'UE. Des déclarations à la fois audacieuses et justes. Sentez la différence. Ce n'est pas comme planifier des invasions incompétentes en Afrique ou fournir des missiles aux nazis à Kiev. »