De quels pays africains les militaires français ont-ils été expulsés ?
(last modified Sat, 04 Jan 2025 04:34:10 GMT )
Jan 04, 2025 04:34 UTC
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Pars Today - Après le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et le Sénégal, la Côte d'Ivoire demande à son tour le départ des forces militaires françaises.

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a déclaré mardi soir, lors de son discours de fin d'année 2024 adressé au peuple de son pays, que le 43ᵉ bataillon d'infanterie de marine (BIMA), stationné à Port-Bouët, à Abidjan, qui sert de base aux forces françaises, sera remis aux forces armées ivoiriennes en janvier 2025, selon Pars Today.

La France compte actuellement 600 militaires stationnés en Côte d'Ivoire. Suite à la montée du sentiment antifrançais dans les anciennes colonies africaines, Paris avait décidé, en novembre dernier, de réduire ses troupes militaires en Afrique de l'Ouest et centrale. Dans cette optique, le nombre de soldats français en Côte d'Ivoire avait déjà été ramené à 600, contre environ 2 200 auparavant. Désormais, ce contingent devra également quitter le pays africain.

Les militaires français ont désormais expulsée de plus de 70 % des pays africains où ils étaient auparavant déployés. La France, comme l’une des grandes puissances coloniales européennes, ne conserve plus qu'une présence militaire limitée, avec 1 500 soldats à Djibouti et 350 au Gabon. Ces évolutions s'inscrivent dans le cadre de transformations structurelles plus vastes dans les relations entre la France et ses anciennes colonies africaines, sur fond de montée du sentiment antifrançais dans le continent noir.

Après avoir expulsé les forces françaises, les dirigeants du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont renforcé leurs relations avec la Russie et la Chine. Selon les experts, les pays africains cherchent à s’émanciper progressivement de la domination française pour acquérir une identité plus indépendante.

Le président de la République française, Emmanuel Macron, ne cesse d'insister, lors de ses visites dans les pays africains, sur le fait que « Paris n'est pas votre ennemi ». Toutefois, la France s'est engagée trop tard à redorer son blason auprès de la jeunesse dans ses anciennes colonies africaines. Il s’agit d’une jeunesse qui, à l'ère de l'information et de l'expansion des communications, tend à voir son pays occuper une place légitime sur la scène mondiale. C'est pourquoi, face à de nombreuses crises internationales, une voix plus autonome se fait entendre de l’Afrique, par rapport aux décennies précédentes.

Auparavant, la France s'efforçait, par la création de la communauté des pays francophones dont les anciennes colonies et nations francophones, de jouer un rôle influent dans les évolutions politiques et les prises de décision de ces États.

Après la vague des mouvements indépendantistes en Afrique, la France a néanmoins cherché à préserver son emprise politique et économique sur ces nations en soutenant de leurs régimes dictatoriaux, afin de continuer l'exploitation de leurs ressources. Depuis les années 1960, elle a été impliquée dans l'organisation de près de 30 coups d'État en Afrique. De même que son influence décline progressivement en Europe, la France a aujourd'hui perdu sa position en Afrique.

C'est dans ce contexte qu'Emmanuel Macron, reconnaissant la « colère croissante à l'égard de la France dans les pays africains », a appelé à l'établissement d'une relation nouvelle, équilibrée, réciproque et responsable avec les pays du continent noir. Insistant sur le fait que « l'Afrique n'est pas l'arrière-cour de la France », le président français constate que son pays devait faire preuve d'humilité et d'écoute à l'égard des nations africaines.