Ukraine : les États-Unis vont-ils rejouer le scénario allemand ?
(last modified Sun, 13 Apr 2025 07:14:29 GMT )
Apr 13, 2025 07:14 UTC
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Pars Today – L’envoyé spécial du président américain pour l’Ukraine a récemment proposé un plan controversé pour mettre fin à la guerre, suscitant des réactions contrastées.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, le président américain, Donald Trump, a fait de la fin de la guerre en Ukraine la priorité numéro un de son administration — un objectif loin d’être facile à atteindre.

À ce sujet, The Times écrit que, selon le plan proposé par l’envoyé spécial du président américain pour l’Ukraine, le général à la retraite Keith Kellogg, le pays serait divisé à la manière de Berlin après la Seconde Guerre mondiale.

Kellogg propose de diviser l’Ukraine en deux zones : la partie ouest du Dniepr serait placée sous le contrôle de forces de maintien de la paix britanniques et françaises. La partie est de l’Ukraine, incluant les zones actuellement occupées, resterait sous contrôle russe, avec la création d’une zone démilitarisée de 18 miles de large entre les deux régions.

L’envoyé spécial de Donald Trump a affirmé que les États-Unis n’enverraient aucune force terrestre dans ces zones. Toutefois, l’acceptation du contrôle russe sur certaines parties de l’est de l’Ukraine pourrait susciter une réaction négative à Kiev.

« Les États-Unis n’enverront aucune troupe dans ces régions. Cependant, accepter le fait d’accepter que la Russie garde le contrôle de certaines zones de l’est de l’Ukraine pourrait provoquer une réaction hostile à Kiev », a-t-il indiqué.

Ce plan a suscité des inquiétudes parmi les Républicains et les alliés des États-Unis. D’aucuns craignent que cette proposition ne revienne à céder aux exigences de la Russie et à affaiblir la souveraineté de l’Ukraine. Certains d’autres parmi les hommes politiques américains se préoccupent également par le manque de cohérence dans la politique de l’administration Trump à l’égard de l’Ukraine.

Bien que Kellogg soit respecté à Kiev pour ses positions fermement anti-russes, sa comparaison entre l’Ukraine et l’Allemagne nazie, ainsi que sa proposition de diviser le pays, ont suscité des inquiétudes parmi les responsables ukrainiens.

Beaucoup considèrent ce plan comme un signe de capitulation face aux exigences du Kremlin et une menace pour l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

En mars 2025, le président américain a annoncé que Kellogg ne jouerait aucun rôle dans les négociations avec la Russie et qu’il resterait uniquement en poste en tant qu’envoyé spécial pour l’Ukraine. Cette décision a été prise après que la Russie a rejeté une trêve de 30 jours et qu’elle a exigé l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine.

Kellogg s’était auparavant rendu à Kiev, où il a rencontré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et visité les lignes de front, afin d’acquérir une compréhension plus approfondie des besoins sécuritaires de l’Ukraine.

Tandis que certains voient dans le plan de Kellogg une étape vers la paix en Ukraine, d’autres mettent en garde, d’autant plus qu’une telle proposition pourrait, selon eux, légitimer les actions de la Russie et porter atteinte à la souveraineté de l’Ukraine. La guerre en Ukraine a été déclenchée après que l’Occident a ignoré les préoccupations sécuritaires de Moscou, notamment l’expansion de l’OTAN jusqu’aux abords des frontières russes. En février 2022, Moscou a lancé une offensive militaire contre l’Ukraine, estimant que ses préoccupations sécuritaires avaient été ignorées par l’Occident, en particulier par les États-Unis. En réponse à cette offensive russe, les pays occidentaux ont imposé de lourdes sanctions contre Moscou et ont envoyé des milliards de dollars en armes et équipements militaires à l’Ukraine.

Le président russe, Vladimir Poutine, a, à plusieurs reprises, énoncé ses conditions pour mettre fin à la guerre en Ukraine : l’engagement de Kiev à ne pas rejoindre l’OTAN, la levée de toutes les sanctions occidentales contre Moscou, et le retrait complet des forces ukrainiennes des régions du Donbass et de la Novorossia.