Pourquoi Trump voulait-il déplacer durablement les Palestiniens en Libye ?
(last modified Sun, 18 May 2025 10:52:28 GMT )
May 18, 2025 10:52 UTC
  • Pourquoi Trump voulait-il déplacer durablement les Palestiniens en Libye ?

Pars Today – L'administration Donald Trump élabore un plan visant à transférer de manière permanente un million de Palestiniens de la bande de Gaza vers la Libye.

D’après NBC News, citant des sources proches du dossier, l’administration Trump s’emploie activement à mettre en place un plan visant à transférer durablement un million de Palestiniens de Gaza vers la Libye. En contrepartie de l’accueil de ces déplacés, les États-Unis envisageraient de débloquer plusieurs milliards de dollars d’avoirs libyens actuellement gelés.

Le projet de transfert permanent d’un million de Palestiniens, actuellement proposé par l’administration Trump, s’inscrit dans la continuité d’une politique déjà envisagée par les États-Unis et Israël sous la forme de la relocalisation des Palestiniens vers d’autres territoires. Ce type de plan avait déjà suscité une vive opposition de la part des pays voisins ainsi que de nombreux États et organisations internationales.

L’annonce de ce nouveau projet visant à transférer les habitants de Gaza vers la Libye révèle que l’administration Trump continue de chercher différentes solutions pour déplacer de force les Palestiniens de Gaza. Malgré l’opposition farouche des Palestiniens et de nombreux pays dans le monde, elle insiste pour mettre en œuvre ce plan, qu’elle considère comme une des options pour mettre fin au conflit à Gaza et répondre aux exigences d’Israël.

Cela intervient alors que le porte-parole de l’ONU a récemment déclaré officiellement : « Nous nous opposons à tout plan entraînant le déplacement forcé des Palestiniens de Gaza ou toute forme de nettoyage ethnique. »

Par ailleurs, le mouvement Hamas a réaffirmé à plusieurs reprises le droit du peuple palestinien à rester sur sa terre et a condamné toute forme de transfert ou d’exil forcé.

Récemment, Sami Abou Zouhri, un responsable du Hamas, a dénoncé les déclarations répétées du président américain sur le déplacement forcé des habitants de Gaza, justifiées par la prétendue nécessité de reconstruire la bande de Gaza. Selon lui, ces propos reflètent la volonté persistante des États-Unis de s’impliquer dans les crimes commis contre le peuple palestinien. Il a souligné que ces projets étaient voués à l’échec. Et de poursuivre : « Ce que le régime sioniste n’a pas pu obtenir par la force, il ne l’obtiendra pas davantage par des manœuvres politiques. »

Depuis longtemps, Israël et ses soutiens, notamment Trump, cherchent à éliminer la question des déplacés palestiniens des débats politiques. Cette volonté s’est renforcée au cours de la dernière année, avec la guerre à Gaza et les politiques agressives menées par Israël. Aujourd’hui, la question du transfert des Palestiniens vivant à Gaza vers la Libye constitue un nouveau projet particulièrement important. L’un des aspects les plus marquants de ce plan est le choix de la Libye, un pays qui n’a pas connu de stabilité politique depuis plus d’une décennie. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans un cycle de chaos et d’instabilité, sans qu’un gouvernement central fiable ait pu s’y imposer. Le contrôle du pays est divisé entre divers groupes paramilitaires et forces politiques, et plus d’une décennie après, la Libye reste loin de connaître la stabilité. Dans ce contexte, l’installation d’une population palestinienne pourrait se faire sans opposition majeure et sans entraîner de lourdes conséquences internationales pour Washington et ses alliés. Par ailleurs, sur le plan financier, le gouvernement américain a promis de débloquer les fonds gelés de la Libye. Ces fonds ont été gelés dans le cadre des sanctions de l’ONU après la chute du régime de Kadhafi. Leur déblocage et la possibilité pour les Libyens d’y accéder revêtent une importance capitale pour la population du pays.

En réalité, les États-Unis cherchent à utiliser ce levier financier pour conclure un échange : en contrepartie de l’accueil des Palestiniens, le gouvernement libyen ou les forces influentes dans le pays pourraient accéder à ces fonds. Il s’agit d’un jeu politique qui risque même d’aggraver les divisions internes en Libye.

Par ailleurs, le transfert des Palestiniens de Gaza vers un pays lointain comme la Libye constitue en réalité une étape facilitant le contrôle total d’Israël sur la bande de Gaza. En réduisant la population de Gaza, Israël pourrait plus facilement mettre en œuvre ses projets de développement ou de sécurité dans la région.

De plus, en transférant une grande partie de la population de Gaza, qui représente une réserve humaine potentielle pour la résistance, la menace est en partie réduite. Israël, avec le soutien des États-Unis, pourrait ainsi renforcer son contrôle sur cette région.

En déplaçant une grande partie de la population de Gaza, qui constitue un vivier important pour la Résistance, la menace que représente cette dernière serait atténuée. Ainsi, Israël pourrait, avec l’appui des États-Unis, exercer un contrôle encore plus étroit sur cette région.

Le lancement de ce nouveau projet de transfert des Palestiniens vers la Libye révèle une fois encore que l’administration Trump et ses alliés s’efforcent de discréditer le « droit au retour », un principe fondamental pour les Palestiniens, inscrit dès 1948 dans la résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations unies.

Bien que le projet de transfert des Palestiniens de Gaza vers la Libye soit encore en phase d’étude et de négociation, les grandes lignes qui en ont été dévoilées reflètent clairement l’orientation adoptée par l’administration Trump.

Bassem Naïm, un haut responsable du Hamas, a déclaré ne pas être informé de ce projet. Il a rappelé que les Palestiniens sont profondément attachés à leur terre et déterminés à la défendre. Prêts à se battre jusqu’au sacrifice ultime, ils veulent protéger leur territoire, leurs familles et l’avenir de leurs enfants. Selon lui, seuls les Palestiniens, y compris ceux de Gaza, ont le droit de décider de leur propre destin.