Le Nobel de la paix dévoyé : Trump bientôt lauréat ?
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Parstoday – Le prix Nobel de la paix, dont la mission initiale était de promouvoir la paix dans le monde, s’est aujourd’hui éloigné de sa vocation pour devenir une récompense à caractère politique.
(last modified 2025-07-15T11:15:48+00:00 )
Jul 09, 2025 04:14 UTC
  • Le Nobel de la paix dévoyé : Trump bientôt lauréat ?

Parstoday – Le prix Nobel de la paix, dont la mission initiale était de promouvoir la paix dans le monde, s’est aujourd’hui éloigné de sa vocation pour devenir une récompense à caractère politique.

Quand Alfred Nobel a créé, à ses frais et en son nom, un prix couvrant cinq domaines scientifiques, il était loin d’imaginer qu’un jour, le prix Nobel de la paix serait remis à des personnes qui non seulement n’ont rien fait pour rapprocher les peuples ou promouvoir la paix dans le monde, mais qui, au contraire, ont parfois servi des causes contraires à cette paix.

D’après le testament d’Alfred Nobel, le prix de la paix devait récompenser une personne ayant, durant l’année écoulée, œuvré de façon remarquable pour renforcer la fraternité entre les peuples, réduire les armées permanentes ou promouvoir la paix dans le monde. Ce prix devait être attribué par un comité de cinq membres, désignés par le Parlement norvégien, en toute impartialité et uniquement dans l’intérêt de la paix mondiale.

Mais au fil du temps, le prix Nobel de la paix s’est éloigné de sa vocation initiale pour devenir un outil au service des intérêts politiques des pays occidentaux, servant à faire pression sur les États avec lesquels ils entretiennent des hostilités de longue date. À tel point qu’il est désormais difficile de le considérer comme un prix crédible. Il est souvent attribué soit à des figures occidentales controversées, parfois responsables de graves exactions, soit à des dissidents de l’Est prêts à servir les objectifs des puissances occidentales contre leurs propres pays. Un prix qui, à ce rythme, mériterait plutôt de s’appeler le « prix Nobel politique ».

Trump sur la liste d’attente

Le nom du président américain, Donald Trump, a été évoqué pour la première fois en 2018 comme candidat au prix Nobel de la paix, notamment en raison de sa rencontre avec le dirigeant nord-coréen et de sa prétendue contribution à la réduction des tensions en Asie de l’Est. Mais cette rencontre a-t-elle réellement favorisé la paix ?

Les experts estiment qu’aucun accord concret ni durable n’a été conclu à l’issue de cette rencontre, et que les tensions régionales ainsi que la course aux armements se sont poursuivies. Dans les années suivantes, Donald Trump s’est illustré par des décisions qui ont largement contredit l’idée de paix : retrait de l’accord sur le nucléaire iranien (PGAC), intensification des sanctions contre l’Iran, soutien inconditionnel au régime israélien, et même menaces d’intervention militaire. Loin d’apaiser les conflits, il est devenu l’un des moteurs d’une nouvelle instabilité.

Lors de sa seconde campagne présidentielle, Trump s’est de nouveau présenté avec le slogan de paix et de sécurité. Pourtant, aucune de ses promesses spectaculaires visant à réduire les tensions et les conflits dans le monde ne s’est concrétisée jusqu’à présent.

Alors que les promesses électorales de Donald Trump visant à mettre fin à la guerre en Ukraine ne se sont jamais réalisées, de nombreux experts estiment qu’en soutenant Israël dans la guerre à Gaza, il s’est rendu complice des crimes commis par les responsables israéliennes contre les Palestiniens.

Dans le cadre de ses efforts pour obtenir le prix Nobel de la paix, le président américain a tenté de se présenter comme un médiateur dans le conflit entre Israël et l’Iran, appelant à un cessez-le-feu. Pourtant, il y a à peine quelques jours, les États-Unis — partie prenante du conflit — ont clairement pris position en faveur d’Israël.

Le prix Nobel de la paix : d’un honneur à un outil politique

Au fil des années, le prix Nobel de la paix s’est transformé à plusieurs reprises en un instrument politique. Cette dérive a permis à de nombreuses figures politiques, pourtant impliquées dans des violences ou responsables de la mort de civils innocents, de recevoir malgré tout cette prestigieuse récompense.

1. Menahem Begin, ancien Premier ministre du régime sioniste

Menahem Begin a reçu le prix Nobel de la paix en 1978, sous prétexte des accords de Camp David qui ont conduit à la paix entre Israël et l’Égypte. Pourtant, il est responsable de l’un des crimes les plus sombres de l’histoire moderne : en avril 1948, à Deir Yassin, il a participé à un massacre parmi les plus atroces, où au moins 100 femmes et enfants palestiniens furent sauvagement tués et violés. Le soir même, ce bain de sang fut célébré par les auteurs du massacre à proximité du village.

2. Yitzhak Rabin, cinquième Premier ministre du régime israélien

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Yitzhak Rabin a reçu le prix Nobel de la paix en 1994 pour sa participation aux accords d’Oslo. Il avait auparavant dirigé les opérations militaires du régime sioniste lors de la guerre israélo-arabe de 1948 ainsi que pendant la guerre des Six Jours en 1967, marquant l’agression d’Israël dans la région.

3. Shimon Peres, huitième Premier ministre du régime d’occupation

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Shimon Peres a reçu le prix Nobel de la paix en 1994 aux côtés d’Yitzhak Rabin et de Yasser Arafat. Pourtant, durant son mandat de Premier ministre, c’est lui qui a donné l’ordre de lancer l’opération « Raisins de la colère », une offensive militaire contre le Liban, marquée par de lourdes pertes civiles.

Lors de cette opération, de nombreux civils ont été contraints de fuir leurs foyers dans le sud du Liban pour se réfugier dans le nord du pays. L’un des événements les plus tragiques de cette offensive fut le massacre de Qana, considéré comme l’épisode le plus terrifiant de cette période, où des dizaines de civils réfugiés dans un camp de l’ONU ont été tués lors des bombardements israéliens.

4. Aung San Suu Kyi, cheffe du parti au pouvoir et ancienne ministre des Affaires étrangères du Myanmar

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Aung San Suu Kyi a reçu le prix Nobel de la paix en 1991 pour sa lutte non violente en faveur de la démocratie et des droits de l’homme. Pourtant, lors de la crise marquée par les massacres et l’exil de centaines de milliers de musulmans rohingyas, elle s’est contentée d’observer sans réagir, allant jusqu’à justifier les exactions commises par l’armée, au lieu de défendre les droits fondamentaux de ces citoyens persécutés.

5. Barack Obama, 44e président des États-Unis

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Barak Obama a reçu le prix Nobel de la paix en 2009 pour ce qui a été présenté comme ses « efforts en faveur du renforcement de la diplomatie internationale ». Pourtant, durant sa présidence, et sur ses ordres directs, huit pays — dont l’Afghanistan, le Yémen, l’Irak, le Pakistan, la Somalie et la Libye — ont été bombardés sous divers prétextes. Ces interventions ont entraîné la mort de nombreux civils, victimes des opérations menées par l’armée américaine.