Le spectacle du colonialisme moderne : Trump humilie cinq présidents africains
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Pars Today – Lors d’une récente rencontre avec des dirigeants africains, le président américain les a incités à acheter du matériel et des armes fabriquées aux États-Unis.
(last modified 2025-07-23T14:12:52+00:00 )
Jul 14, 2025 09:07 UTC
  • Le spectacle du colonialisme moderne : Trump humilie cinq présidents africains

Pars Today – Lors d’une récente rencontre avec des dirigeants africains, le président américain les a incités à acheter du matériel et des armes fabriquées aux États-Unis.

Le 9 juillet, le président américain, Donald Trump, a organisé une réunion de trois jours à la Maison Blanche avec les dirigeants du Gabon, de Guinée-Bissau, du Liberia, de Mauritanie et du Sénégal – une rencontre transformée en scène d'humiliation préméditée pour ses invités.

Trump, poursuivant sa politique de marchandage, était à la recherche de nouveaux clients pour les armes américaines – et cette fois, c'est l'Afrique qui a été ciblée. Mais dans cette affaire, les cinq présidents africains ont joué le rôle de sujets coloniaux dociles, piétinant la dignité de leurs peuples pour échapper aux tarifs douaniers et à la colère de Trump.

Le locataire de la Maison Blanche a ouvert la réunion par un discours de quatre minutes, affirmant que les cinq dirigeants invités représentaient l’ensemble du continent africain. Peu importait que leurs pays n’aient qu’une part minime dans les échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Afrique ; ce qui comptait vraiment, c’étaient l’or, le pétrole et les minerais enfouis dans leur sol. Trump a ensuite déclaré que les États-Unis passaient « de l’aide financière au commerce ».

À cet instant, la véritable nature de la réunion est apparue au grand jour. Trump a abandonné son masque diplomatique pour se muer en acteur dirigeant un show politique ; il n’était plus question d’un hôte bienveillant, et la séance s’est vite transformée en un spectacle embarrassant.

Trump était parfaitement à son aise, jouant le rôle d’un marionnettiste qui faisait défiler ses invités africains comme s’ils suivaient un script. Il leur a ensuite demandé de dire quelques mots devant les caméras.

Le président de la Mauritanie, Mohamed Ould Ghazouani, a ouvert le bal. Il a qualifié Trump de « plus grand artisan de paix au monde » et affirmé qu’il avait « mis fin à la guerre entre l’Iran et Israël ».

Ce compliment a été fait sans parler du soutien constant des États-Unis à Israël dans la guerre à Gaza, une guerre que l’Union africaine a vivement critiquée. En fait, Ghazouani a surtout semblé inviter Trump à venir profiter des ressources minérales rares de la Mauritanie.

Le président sénégalais, Macky Sall, a ensuite pris la parole et a même demandé à Trump de construire un terrain de golf dans son pays. Trump a refusé, mais a complimenté la jeunesse de Sall. Il est celui qui était arrivé au pouvoir sous un slogan anti-impérialiste et avait promis de rompre avec les politiques néocoloniales afin de restaurer la dignité africaine. Pourtant, à la Maison-Blanche, il s’est incliné devant l’impérialiste le plus transparent de notre époque, incapable de défier Trump, d’insister sur l’égalité ou de défendre la souveraineté qu’il revendique farouchement dans son propre pays.
Par ailleurs, le président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, a quant à lui évoqué des « partenariats gagnant-gagnant » avec les États-Unis.

Quant au président du Libéria, Joseph Boakai, la seule chose qui a attiré l’attention de Trump était sa maîtrise de l’anglais. Trump lui a demandé : « Où avez-vous appris cet anglais si parfait ? Où avez-vous étudié ? Où ? Au Libéria ? »

Sa surprise devant la maîtrise de l’anglais par Boakai s’inscrit dans un schéma impérialiste ancien. Les Africains qui maîtrisent la langue de l’ancien colonisateur sont souvent perçus non pas comme des intellectuels multilingues complexes, mais comme des subordonnés ayant adopté la culture dominante. Ils sont récompensés non pas pour leur intelligence ou leur indépendance, mais pour leur proximité avec la culture blanche.

La réunion de Trump avec cinq hommes politiques, dirigeants de cinq pays africains, était consacrée au contrôle de ces pays. Trump ne s’intéressait pas à une véritable collaboration ; il avait besoin d’un spectacle, et ses invités ont répondu à cette attente.

Selon des experts politiques, au moment où les dirigeants africains avaient une occasion historique de lutter contre la mentalité coloniale renaissante, ils se sont soumis et ont permis à Trump de raviver le rêve de domination occidentale du XVIe siècle, recevant en échange une récompense pour cette obéissance. Leur récompense fut cette déclaration de Trump : il pourrait ne pas appliquer de nouveaux tarifs à leurs pays, « parce qu’ils sont maintenant mes amis ».