Pourquoi les États américains sont-ils sanctionnés pour défendre la Palestine ?
Parstoday - Le président des États-Unis, Donald Trump, a menacé de priver les États et les villes qui soutiennent la Palestine et qui imposent des sanctions aux entreprises israéliennes de toute aide d'urgence pour faire face aux catastrophes naturelles et assurer la sécurité intérieure.
Le gouvernement fédéral américain a souligné : « Les États et les villes qui imposent des sanctions aux entreprises israéliennes ne recevront pas de fonds pour se préparer aux catastrophes naturelles. »
En vertu des conditions établies par l'Agence fédérale de gestion des urgences, les États devront confirmer qu'ils ne couperont pas spécifiquement leurs relations commerciales avec les entreprises israéliennes pour être éligibles à cette aide.
Cette décision controversée, qui transforme de facto l'aide fédérale vitale en un outil de pression politique contre les opposants à Israël, est un signe inquiétant de l'influence croissante des lobbies sionistes au sein des structures internes des États-Unis.
Ces dernières années, les politiques intérieures des États-Unis se sont de plus en plus liées aux évolutions en Asie de l’Ouest, et en particulier à leurs relations avec Israël. Cette dépendance est non seulement évidente dans les domaines diplomatique et militaire, mais elle s'est désormais infiltrée dans des secteurs sensibles du pays, comme la répartition du budget fédéral. Un exemple flagrant de cela est la récente décision de l’administration Trump et la menace de couper les fonds d'urgence des États et des villes qui soutiennent la Palestine ou qui ont rompu leurs relations avec les entreprises israéliennes. Au cours des derniers mois, l'expulsion de plusieurs étudiants américains des prestigieuses universités des États-Unis en raison de leur soutien à la Palestine ou de leur participation aux manifestations anti-guerre sur Gaza a suscité une large couverture médiatique tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des États-Unis. Ces étudiants, qui étaient pour la plupart impliqués dans des mouvements civiques et de défense des droits humains, ont été confrontés à diverses sanctions disciplinaires, et dans certains cas à l'expulsion, simplement pour avoir exprimé des opinions qui n'étaient pas en accord avec la politique officielle du gouvernement fédéral, qui soutient Israël. De tels traitements de la part d'universités qui se présentent comme des défenseurs de la liberté d'expression ont clairement montré à quel point les restrictions à la liberté d'expression et à l'activisme civique aux États-Unis peuvent être étendues et strictes, en particulier lorsqu'il s'agit des intérêts de son allié stratégique, Israël.
Dans ce contexte, la décision de Trump de conditionner les fonds fédéraux à l'absence de boycott des entreprises israéliennes doit être considérée comme une prolongation de cette même approche. Selon cette décision, les États et les villes qui souhaiteraient, pour des raisons éthiques, politiques ou de droits humains, rompre leurs relations commerciales avec des entreprises israéliennes, seraient privés d'une aide financière d'au moins 1,9 milliard de dollars destinée à la préparation aux catastrophes naturelles.
Ces fonds sont généralement utilisés pour équiper les équipes de recherche et de sauvetage, payer les salaires des responsables de la gestion des crises, renforcer les systèmes électriques d'urgence et pour d'autres actions vitales en période de crise. En d'autres termes, le gouvernement fédéral cherche à utiliser les leviers financiers pour contraindre les États à aligner leurs politiques commerciales en fonction des intérêts politiques de Washington et de Tel Aviv. D'autant plus que de telles conditions remettent en question l'indépendance de la prise de décision locale et restreignent l'espace de critique et d'opposition interne aux politiques internationales de Washington. Cela va à l'encontre de l'esprit du fédéralisme américain, qui repose sur l'autonomie relative des États.
D'un point de vue social, ce type de politique pourrait également avoir des conséquences considérables, notamment en exacerbant le fossé entre le gouvernement fédéral et les communautés locales, surtout dans les régions où les sentiments publics concernant la question palestinienne et le soutien aux droits humains à Gaza sont forts. De plus, ces politiques risquent, à long terme, d'affaiblir la confiance du public dans la justice et l'impartialité du système gouvernemental. En outre, les conséquences de telles politiques s'étendent également au niveau international. Les États-Unis ont toujours prétendu défendre la liberté d'expression, l'indépendance des institutions et les droits de l'homme. Cependant, lorsque la politique intérieure de ce pays sert clairement les intérêts d'un acteur étranger spécifique, ces revendications seront facilement remises en question dans les cercles mondiaux.
Mais la question principale est : pourquoi l’administration Trump a-t-il adopté de telles politiques ?
La réponse réside dans le lien idéologique et politique profond entre l'extrême droite américaine et le régime israélien. Depuis son arrivée au pouvoir, que ce soit lors de son premier mandat ou maintenant, Trump a toujours cherché à obtenir la satisfaction totale des puissants lobbies pro-israéliens aux États-Unis.
Le transfert de l'ambassade américaine à Qods, la suspension de l'aide à l'UNRWA, etc., sont tous des pas franchis dans le cadre de cette stratégie globale.
La récente menace de Trump envers les États soutenant la Palestine s'inscrit également dans ce cadre. L'objectif est de faire taire toute voix dissidente contre le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël, même à l'intérieur des frontières américaines. En outre, ces décisions peuvent être considérées comme une réponse politique à la vague croissante de solidarité avec les Palestiniens parmi l'opinion publique américaine. Les sondages des dernières années ont montré qu'en particulier parmi la jeune génération, les étudiants, les minorités raciales, ainsi que les communautés musulmanes et latino-américaines, le soutien à la Palestine et la critique des politiques du régime israélien sont en forte augmentation.
Cette évolution a créé des inquiétudes parmi les soutiens traditionnels d'Israël aux États-Unis. Pour y répondre, ils cherchent à inverser cette tendance en exerçant des pressions financières et en limitant les espaces d'expression. En fin de compte, de telles actions ne sont pas seulement en contradiction avec les principes fondamentaux de la démocratie américaine, mais elles peuvent également mettre en péril la sécurité et le bien-être des citoyens du pays. Dans ce contexte, cette question devient plus pertinente que jamais : aux États-Unis, faut-il sacrifier la sécurité des citoyens pour rester fidèle à Israël sans condition ?