Sep 15, 2023 15:08 UTC
  • La CEEAC suspend l'adhésion du Gabon

Lundi, la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) a annoncé la suspension du Gabon de tous ses organes, à la suite du coup d'État militaire qui a renversé le président Ali Bongo.

La CEEAC suspend le Gabon de ses institutions "jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel", selon un communiqué de presse publié à l'issue d'une réunion des dirigeants de la CEEAC en Guinée équatoriale.

Suite à la prise de pouvoir par les militaires fin août, le Gabon a été suspendu de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), selon l'agence de presse Reuters.

C'est ce qui ressort d'un communiqué publié à l'issue d'un sommet tenu le 4 septembre par les dirigeants de la CEEAC Guinée équatoriale, selon le correspondant d'Anadolu.

Le communiqué explique que "la CEEAC suspend l'adhésion du Gabon jusqu'à ce que l'ordre constitutionnel soit rétabli" dans le pays.

Les militaires, sous le commandement du général Brice Oligui Nguema, ont pris le pouvoir le 30 août, chassant Ali Bongo qui venait de revendiquer la victoire à l'élection présidentielle du 26 août.

Brice Oligui Nguema a prêté serment lundi 4 septembre devant les membres de la Cour constitutionnelle, devenant ainsi le président du pays pour une période de transition dont la durée n'a pas été précisée, selon la télévision d'État.

Selon Reuters, le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, dans un bref discours à la fin du sommet, a averti que toute menace à la paix, à la sécurité et à la stabilité d'un membre de la CEEAC, tel que le Gabon, avait des répercussions sur les pays et les communautés des autres signataires.

Sous la pression de la communauté internationale pour rétablir un gouvernement civil, les putschistes ont déclaré vendredi qu'ils n'avaient pas l'intention de précipiter les élections, tandis que l'opposition gabonaise, réunie au sein de la plateforme Alternance 2023, a exhorté jeudi les militaires à poursuivre le décompte des voix exprimées lors de l'élection présidentielle.

Le Gabon est le troisième pays africain à être le théâtre d'un coup d'État militaire en trois ans, après le putsch au Niger le 26 juillet et celui au Mali en 2022.

Le renversement du régime gabonais

Le 30 août, un groupe d'officiers supérieurs a annoncé à la télévision nationale leur prise de pouvoir, avant de nommer le général Brice Cloter Oligie Nguema à la tête du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).

Après avoir annulé les résultats des élections du 26 août qui avaient donné la victoire au président sortant Ali Bongo Ondimba, aujourd'hui assigné à résidence entouré de sa famille et de ses médecins, les nouveaux hommes forts du pays ont dissous le gouvernement et suspendu les autres institutions républicaines.

La CEEAC a été créée en 1983. L'organisation régionale comprend aujourd'hui l'Angola, le Burundi, le Cameroun, la République du Congo, la République centrafricaine, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Rwanda ainsi que Sao Tomé-et-Principe. En 2000, les pays membres de la CEEAC ont signé un accord pour mettre en place le Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (SMACCA), un mécanisme permettant de faciliter la formulation d’une stratégie politique et militaire commune pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits en Afrique centrale.

Mots clés