Les Etats-Unis reprennent les vols militaires menaçants au-dessus du golfe Persique.
Le puissant affrontement de la marine du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) avec l'US Navy, qui voulait arrêter la saisie du tanker porteur du pétrole volé de notre pays, a eu ces derniers jours de nombreuses répercussions à l'intérieur et à l'extérieur du pays.
Toutefois, une question importante qui n'a pas été abordé dans les récentes analyses spécialisées est le vol de bombardiers spéciaux américains dans les jours qui ont suivi l'incident, près de la frontière sud de l'Iran.
Le lundi 8 novembre, l’armée de l’air américaine a expédié un bombardier B-1B dans la région sous le contrôle du Centcom. L’avion a volé pendant environ 5 heures, alors que des avions de ravitaillement le supportaient. Le bombardier a survolé des zones telles que Bahreïn, l'Arabie saoudite et Israël. Le Boeing B-1B décolle depuis la célèbre base aérienne américaine dans les profondeurs de l'océan Indien, Diego Garcia, qui a également accueilli les B-52 à l'ère Trump.
Les Rockwell B-1 Lancer étaient, en fait, des bombardiers à satisfaire les besoins de l'US Air Force, en pleines courses aux armements des Blocs de l’Ouest et de l’Est dans les années 1980.
Les Américains ont développé au moins deux nouveaux modèles, le XB-70 et le B-1A, après le bombardier B-52, principale arme de commandement aérien stratégique du pays pendant la guerre froide, mais tous ces projets ont été suspendus pour différentes raisons financières et techniques. Sous Donald Reagan, le projet B-1A a été suspendu et un nouveau projet B-1B a été mis sur la table.
Ce bombardier est un avion stratégique à long rayon d'action capable de transporter un volume important de bombes et de missiles de croisière ; il est doté de quatre moteurs à réaction et des ailes à géométrie variable. L'avion est capable de voler à très basse altitude et en même temps supersonique, et peut transporter environ 23 tonnes de munitions.
Pendant la guerre froide, le rôle principal de cet avion a été clairement défini dans les négociations sur le transport d'armes nucléaires et les pénétrations profondes à basse altitude dans le territoire de l'ex-Union soviétique. Suite à l'effondrement de l'ex-URSS, les États-Unis, possédant une flotte d'environ 100 bombardiers, ont discuté du développement de munitions conventionnelles pour leurs avions.
Au milieu des invasions américaines en Irak, en Afghanistan en Syrie et en Libye, les forces aériennes américaines ont toujours eu une présence constante dans les conflits régionaux. Les États-Unis ont ces dernières années, ouvert un compte spécial sur la capacité du bombardier à transporter des missiles de croisière dans le cadre des discussions avec l'Iran, la Russie et la Chine.
Pourquoi le vol était-il sensible ?
Quand on suit les informations disponibles sur le vol de ce bombardier américain, on peut dire qu’après avoir décollé de la base aérienne Diego Garcia, le bombardier s'est rendu dans le golfe d'Aden et qu’après avoir traversé la mer Rouge et l’Egypte, il était arrivé en Israël.
Le vol, effectué quelques jours après le premier face-à-face du CGRI avec la marine US en 2021, est en fait un acte par lequel les États-Unis cherchent à envoyer un signal menaçant à Téhéran, contrairement à leurs propos prétendument amicaux.
La récente action de l’armée de l’air américaine dans les eaux de la mer d’Oman est quelque peu similaire au vol d'un certain nombre de bombardiers B-52 ou à la présence de sous-marins nucléaires dans la région du golfe Persique dans les derniers jours de l'administration Trump. Il ne s’agit que d'un spectacle et non d'une action militaire.
Les États-Unis tentent de persuader l'Iran de revenir à la table de négociations nucléaires en répétant la vieille politique de la carotte et du bâton d'une part, et d'autre part, ils rappellent les différentes options sur la table, et cette ancienne version ratée a été une fois évoquée avec des bombardiers B-52, à l'ère de Trump et une fois avec des bombardiers B-1 sous Biden.