Pourquoi l’Iran évite-t-il les négociations directes avec les États-Unis ?
(last modified Tue, 08 Apr 2025 08:17:14 GMT )
Apr 08, 2025 08:17 UTC
  • Pourquoi l’Iran évite-t-il les négociations directes avec les États-Unis ?

Pars Today – L’Iran a récemment reçu une lettre du président américain Donald Trump, contenant de nouvelles conditions pour s’asseoir à la table des négociations.

Ces derniers jours, la correspondance entre Téhéran et Washington s’impose comme l’un des sujets les plus brûlants sur la scène politico-médiatique mondiale.

Dans cette lettre, Donald Trump a présenté de nouvelles conditions pour engager des négociations. Selon le ministre iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Araghchi, la position de Téhéran reste néanmoins inchangée : aucune négociation directe tant que la pression maximale se poursuit.

Cet article revient sur les raisons pour lesquelles Téhéran refuse, dans le contexte actuel, tout dialogue direct avec Washington.

L’ingérence historique des États-Unis en Iran — du coup d’État du 19 août 1953 au soutien apporté au régime du Shah — ainsi que les politiques hostiles menées après la Révolution de 1979, ont nourri une méfiance profonde et durable de Téhéran envers Washington.

Pour l’Iran, les États-Unis n’ont jamais abandonné leur volonté de renverser l’ordre de la République islamique d’Iran. Cette perception s’est accentuée à la suite des déclarations de responsables américains, notamment celles de Donald Trump, qui ont renforcé la conviction iranienne d’une hostilité persistante de Washington envers Téhéran.

La stratégie américaine de « pression maximale »

Sous Donald Trump, et dans une certaine mesure sous Joe Biden, les États-Unis ont misé sur des sanctions économiques massives pour contraindre l’Iran à céder à leurs exigences. L’Iran qualifie cette approche de « coercitive » et estime que toute négociation sous pression ne mènerait qu’à des concessions unilatérales. À ce propos, le président du Parlement iranien, Mohammad Bagher Ghalibaf, a déclaré que la lettre de Trump n’apportait aucune réelle avancée sur la question des sanctions. Il a dénoncé l’attitude des États-Unis, qu’il a qualifiée de comportement arrogant et autoritaire.

Le précédent du nucléaire iranien

Le retrait unilatéral de Donald Trump du Plan global d’action conjoint (PGAC) reste gravé dans la mémoire de Téhéran. Cette rupture d’un accord pourtant validé par l’ONU pousse aujourd’hui l’Iran à se méfier et à éviter toute négociation directe avec les États-Unis.

Le professeur en études américaines à l’université de Téhéran, Foad Izadi, constate que l’Iran n’avai jamais eu d’expérience réellement concluante dans ses négociations avec les États-Unis. « Les négociations ayant mené à l’accord sur le nucléaire (PGAC) ont duré deux ans. Mais au final, l’administration de Barack Obama n’a jamais totalement respecté ses engagements, et peu après, Donald Trump a tout simplement retiré les États-Unis de l’accord », a rappelé le chercheur.

L’assassinat du commandant iranien de la lutte antiterroriste

L’assassinat du général Qassem Soleimani, figure clé de la lutte antiterroriste iranienne, sur ordre de Donald Trump, ainsi que les menaces militaires proférées contre l’Iran, comptent parmi les principales raisons pour lesquelles Téhéran rejette toute négociation directe avec les États-Unis.