Qui dicte les règles du jeu entre trois pays européens et l’Iran ?
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Les États-Unis se sont unilatéralement retirés du PGAC en 2018
Pars Today – Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que l’action des trois pays européens visant à rétablir les résolutions annulées contre l’Iran relevait de l’obéissance aux injonctions de la partie qui a violé l’accord sur le nucléaire (PGAC).
Les trois pays européens parties à l’accord sur le nucléaire (le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne – la troïka européenne) ont officiellement transmis jeudi 28 août au Conseil de sécurité de l’ONU une notification activant le mécanisme de snapback pour rétablir les sanctions contre l’Iran. Ces trois pays européens, qui n’ont jusqu’à présent pas respecté leurs engagements dans le cadre du PGAC, ont déclaré qu’ils étaient prêts, au cours des 30 prochains jours, à engager des négociations avec la République islamique d’Iran sur l’accord nucléaire, ce qui pourrait interrompre le processus de rétablissement des sanctions.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a écrit vendredi dans un message publié sur le réseau X qu’en remettant en cause l’indépendance et la « crédibilité » des trois pays européens en tant que « parties prenantes aux négociations » :
« L’initiative de ces trois pays européens visant à rétablir les résolutions annulées du Conseil de sécurité de l’ONU contre l’Iran illustre la notion de "partenaire de négociation crédible” dans un ordre international prétendument fondé sur des règles, où la force crée le droit et où le “grand contrevenant” dicte les règles du jeu. »
Il a ajouté : La décision des trois pays européens d’engager le processus de rétablissement des résolutions annulées du Conseil de sécurité contre l’Iran ne découle ni d’une obligation juridique, ni d’une évaluation rationnelle. Comme l’a d’ailleurs reconnu le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, dans son communiqué de presse du 28 août, cette décision repose sur les instructions du président des États-Unis, conformément au mémorandum présidentiel n°2 du 4 février 2025. Or, le pays, qui n’est pas membre du PGAC, en a été le principal violateur et destructeur, s’étant retirée unilatéralement de l’accord en 2018 et provoquant depuis lors une série d’événements défavorables.
Baghaï a joint à son message la photo ci-dessous de la récente rencontre des dirigeants européens avec Donald Trump, le président des États-Unis, à la Maison-Blanche ; une image qui, selon de nombreux analystes politiques, illustre l’attitude humiliante de Trump à leur égard.
