Iran: ce qui ne va plus à la Maison-Blanche?
(last modified Sun, 23 Aug 2020 20:06:16 GMT )
Aug 23, 2020 20:06 UTC

« Pour la deuxième fois en moins de dix jours, le président américain Donald Trump a subi une défaite cuisante au Conseil de sécurité de l’ONU face à l’Iran lorsque la troïka européenne (France, Royaume-Uni, Allemagne) a décidé de rejeter la demande américaine d’activer la clause Snapback de l’accord nucléaire, conduisant au rétablissement des sanctions internationales contre Téhéran. Qu’est-ce qui cloche réellement ? » C’est la question que se pose Rai al-Youm.

Trump a d’abord fait appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour faire voter un projet de résolution qui aurait dû prolonger l’embargo international sur les armes imposé à l’Iran. Mais il a subi une défaite humiliante lorsque seule la République dominicaine a soutenu son projet de résolution, tandis que la Chine et la Russie s’y sont opposées. Emporté par la panique, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a failli perdre la raison suite à la défaite. Il a enfreint les normes diplomatiques en s’attaquant à la France, à l’Allemagne et au Royaume-Uni qu’il a accusés de se ranger du côté de l’Iran.

Ce qui a irrité Pompeo et Trump est certes la victoire diplomatique iranienne et les capacités de Téhéran a poussé à une ferme réponse européenne, ayant rappelé au président américain et à son secrétaire d’État qu’ils n’ont pas le droit d’activer la clause de sanctions (Snapback) dans un accord nucléaire dont ils se sont retirés en 2018. À vrai dire, Les Européens ont bien peur de voir l’Iran définitivement claquer la porte de l’accord, car un retrait de l’Iran vu l’influence de ce dernier dans la région et les accords qu’il a signés avec la Chine et la Russie revient à mettre un terme au poids de l’Occident au Moyen-Orient. Le PGAC est le fruit de cinq années de négociations avec les Iraniens qui ont, pendant un an, respecté tous leurs engagements avant qu’ils commencent à en vouloir à l’Europe pour son inactivisme. La rage de l’équipe de Trump ne peut qu’en être doublée et elle est due, entre autres, à ce réalisme politique européen qui a reconnu le poids et la puissance de l’Iran, lit-on dans Rai al-Youm.

André Chamy, juriste international et Francis Perrin, directeur de recherche à l’IRIS, s’expriment sur le sujet.

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