Yémen: Derniers souffles de Riyad?
(last modified Sat, 18 Dec 2021 17:41:56 GMT )
Dec 18, 2021 17:41 UTC
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Alors que les combattants yéménites se préparent pour la libération des régions du centre et nord de Maarib, des sources yéménites ont fait état d’une nouvelle opération de la Résistance dans la zone frontalière de Jizan, au sud-ouest de l'Arabie saoudite, lors de laquelle plus de 30 mercenaire soudanais de la coalition US ont été tués et blessés.

L’armée yéménite et les Comités populaires ont libéré des zones dans la région d'al-Hathira, lors d’une opération dans la zone frontalière de ​Jizan au sud-ouest de l'Arabie saoudite

Des sources sur le terrain dans le nord-ouest du Yémen ont font état également de plusieurs morts et blessés parmi les mercenaires de la coalition saoudienne lors cette nouvelle opération de la Résistance yéménite. Plus de 30 soldats soudanais ont été tués ou blessés dans cette opération et le bilan pourrait s’alourdir.

La zone frontalière de Jizan a historiquement appartenu au Yémen mais l’Arabie saoudite a envahi la région depuis des décennies. Pourtant, l'armée yéménite a repris le contrôle de certaines parties de la région au cours des six dernières années.

Au fil des ans, l'Arabie saoudite a recruté des mercenaires soudanais pour protéger ses frontières contre le Yémen, dans le cadre d'un accord avec le gouvernement de Khartoum.

Le vice-président du Conseil militaire de transition du SoudanMohamed Hamdan Daqlu, a reconnu en 2018 que 30 000 soldats saoudiens combattaient au Yémen contre la Résistance yéménite.

C’est dans ce contexte que le site d'information français, Intelligence Online, a fait état de la poursuite de l'aide importante des États-Unis à l'Arabie saoudite en affirmant que « les États-Unis continuent d’aider massivement la coalition saoudienne dans sa guerre contre le Yémen contrairement à la promesse de campagne du président Biden » ; les révélations montrant que les États-Unis ont mis à la disposition des Saoudiens des détails sur les positions militaires des forces d’Ansarallah.

Citant certaines sources, Intelligence Online a annoncé que les raids contre la base aérienne d'al-Dailami près de l'aéroport de Sanaa le 29 novembre, ainsi que contre l'aéroport de Sanaa et d'autres bases militaires d'Ansarallah, étaient le résultat d’une coopération au niveau de renseignement entre les États-Unis et l'Arabie saoudite ; les informations ayant été fournies aux Saoudiens par le Pentagone.

Tenue le 27 septembre, la réunion entre le conseiller américain à la sécurité nationale, Jack Sullivan, l'envoyé américain au Yémen Tim Lenderking et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, est la dernière coordination en date. Le département de la Défense des États-Unis s’est engagé à révéler les coordonnées des positions militaires d'Ansarallah et de ses dépôts de missiles balistiques près de la frontière saoudienne.

Des sources yéménites soulignent quant à elles que les États-Unis sont le principal responsable de la poursuite de la guerre au Yémen, car, en plus des coopérations en matière de renseignement, ils fournissaient des armements à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, auxquels se rajoute également une couverture politique.

À cet égard, Al-Mayadeen a récemment rapporté que « les données du Département de la Défense des États-Unis montrent que malgré l'annonce par le président américain Joe Biden de l’arrêt du soutien américain à la guerre au Yémen, les livraisons d'armes américaines vers l'Arabie saoudite se poursuivent ».

Les investigations montrent que des accords d'armes d'une valeur d'environ 28,4 milliards de dollars ont été conclus entre les deux pays depuis mars 2015 ; environ 20 contrats d’une valeur de 1,2 milliard de dollars ont été signés cette année par le président Biden en personne.

D’autre part, au cours de la même période, l'Arabie saoudite a dépensé environ 34 milliards de dollars pour acheter des armes à d'autres pays.

Auparavant, trois membres du Sénat américain avaient annoncé qu'un groupe de sénateurs s'était opposé à la mise en œuvre d'un accord sur les armes entre les États-Unis et l'Arabie saoudite.

Il s’agit d’un contrat qui comprend 280 missiles air-air à moyenne portée AIM-120C-7 / C-8 et 596 lanceurs LAU-128, ainsi que des conteneurs, des équipements, des pièces de rechange et un support technique et d'ingénierie.

Ces révélations interviennent alors que Joe Biden, au début de son mandat présidentiel, avait souligné la nécessité de mettre fin au soutien américain à la guerre au Yémen et à la vente d’armes à l'Arabie saoudite.