Syrie: le Sultan triche encore!
(last modified Sun, 17 Apr 2022 19:13:06 GMT )
Apr 17, 2022 19:13 UTC
  • Syrie: le Sultan triche encore!

Des médias turcs font part des efforts d’Ankara pour améliorer ses relations avec Damas, ce dernier le dément une fois de plus.

Des sources concordantes syriennes ont rejeté, vendredi 15 avril lors d’un entretien avec le journal al-Baath, les rumeurs selon lesquelles le chef du Renseignement syrien aurait rencontré son homologue turc à Moscou.

« Ce n’est pas la première fois que les médias turcs publient ce genre de rapports qui s’inscrivent dans le cadre d’une campagne médiatique alors que s’approchent les élections présidentielles en Turquie », ont souligné les mêmes sources.

La semaine dernière, le quotidien al-Modon a cité des sources proches du Parti de la justice et du développement (AKP) pour faire part d’une rencontre entre des responsables du renseignement et de la sécurité syriens et turcs à Moscou. Selon al-Modon, « seuls les dossiers concernant la sécurité ont été débattus et les deux parties ont discuté de la mise en application des accords signés entre Moscou et Ankara à propos de la Syrie ».

D’après al-Modon, « la réunion a été organisée en raison des préoccupations de Moscou quant aux impacts de la guerre en Ukraine sur la situation en Syrie ».

Le 4 avril, le journal turc Hürriyet a affirmé avoir pu accéder à des informations selon lesquelles Ankara s’apprête à établir un dialogue avec la Syrie.

Dans le processus qui semble commencer aujourd’hui pour essayer de mettre fin au conflit en Ukraine, Hürriyet voit une nouvelle opportunité censée ouvrir un nouveau chapitre dans les relations Ankara-Damas.

« Vu le rôle qu’elle a assumé au cours de ces derniers mois, en rapport notamment avec la guerre de l’Ukraine, un dossier sur lequel la Russie semble totalement se focaliser, la Turquie se croit capable de créer une opportunité pour résoudre la question syrienne. Certaines sources en Turquie estiment que la politique d’équilibriste d’Ankara est d’une grande importance pour beaucoup de pays surtout les Européens. Un règlement de la crise syrienne, avec la contribution de la Turquie, impactera sans doute beaucoup d’autres dossiers liés à la politique étrangère d’Ankara, disent certaines sources en Turquie », ajoute Hürriyet.

À ce moment-là, des sources proches du ministère syrien des Affaires étrangères ont balayé d’un revers de main le rapport de Hürriyet.

« Aucun message n’a été envoyé par la Turquie à la Syrie et cette nouvelle campagne médiatique ne vise qu’à améliorer l’image du gouvernement d’Erdogan à l’approche de la présidentielle », a-t-on appris du quotidien syrien al-Watan citant les mêmes sources.

 

Les sources proches du ministère syrien des Affaires étrangères ont rappelé qu’Ankara avait déjà foulé aux pieds tous les principes liés au bon voisinage et qu’il avait opté pour des politiques hostiles vis-à-vis du peuple syrien. « Les politiques qui sont au même niveau qu’un crime de guerre ».

Dans ce droit fil, le quotidien Rai al-Youm a fait paraître, le 6 avril, un article, rédigé par Abdel Bari Atwan, pour reprendre les propos et les rapports de certains milieux faisant état de la décision d’Ankara d’améliorer ses relations avec Damas.

Selon Rai al-Youm, « le message qui a été envoyé par la Turquie, via un intermédiaire, au gouvernement syrien tournait autour de trois axes principaux ; l’intégrité territoriale de la Syrie doit être préservée et les forces turques sont prêtes à s’en retirer ; la structure homogène de ce pays doit elle aussi être maintenue et les réfugiés syriens devront pouvoir bénéficier d’un rapatriement en toute sécurité et la Turquie continuera de contrecarrer les activités du PKK sur le sol syrien ».

Nombreux sont les analystes étant d’avis que Recep Tayyip Erdogan projette de donner un coup de pouce à ses relations avec Damas et de régler l’affaire des réfugiés syriens afin d’augmenter les chances de son parti pour remporter les prochaines élections.

Or, le gouvernement syrien se rappelle bel et bien ce qu’a fait Ankara pendant les dix dernières années et le blâme, en grande partie, pour les conditions actuelles de la Syrie. Il est donc peu probable que Damas ferme si facilement les yeux sur les crimes qu’a commis l’armée turque en Syrie.  

 

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