La Turquie et Israël : vers un conflit armé ?
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Pars Today – L'attaque d'Israël contre le Qatar a exacerbé les tensions avec la Turquie, soulevant la possibilité d'une confrontation directe entre Ankara et Tel-Aviv.
(last modified 2025-09-22T10:42:03+00:00 )
Sep 18, 2025 12:44 UTC
  • Le président turc Recep Tayyip Erdoğan (G) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (D)
    Le président turc Recep Tayyip Erdoğan (G) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (D)

Pars Today – L'attaque d'Israël contre le Qatar a exacerbé les tensions avec la Turquie, soulevant la possibilité d'une confrontation directe entre Ankara et Tel-Aviv.

Des analystes israéliens affirment que depuis l'opération « Tempête d’Al-Aqsa » du 7 octobre 2023, Israël a modifié sa doctrine de sécurité nationale. Désormais, au lieu de reporter les réponses, il traite toutes les menaces potentielles comme des menaces immédiates. Au cours des deux années suivant le 7 octobre, Israël a démontré un modèle de comportement agressif en menant de nombreuses attaques sans précédent contre les pays voisins.

Israël a désormais pris pour cible six pays du Moyen-Orient pendant la guerre de Gaza : la Palestine (Gaza), le Liban, la Syrie, le Yémen, l'Iran, et récemment le Qatar. En réalité, l'attaque contre le Qatar a sonné l'alarme pour des pays comme la Turquie et le Pakistan.

Parallèlement, les attaques verbales entre les dirigeants israéliens et turcs se sont intensifiées. le Premier ministre du régime sioniste, Benjamin Netanyahu, a déclaré à Qods : « Nous sommes ici (à Jérusalem). C'est notre ville. Monsieur Erdogan, ce n'est pas votre ville. C'est notre ville. Elle sera toujours à nous. Elle ne sera plus jamais divisée. »

En réponse aux déclarations de Netanyahu affirmant que la ville sainte de Qods « appartiendra toujours à Israël », le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a rétorqué : « Nous ne permettrons jamais que la ville sainte de Qods soit souillée par des mains indignes ! » Il a en outre affirmé que «Netanyahu est pratiquement apparenté idéologiquement à Hitler. »

L'attaque récente contre Doha, la capitale du Qatar, marque une extension des agressions israéliennes à de nouveaux pays qui n'avaient pas été directement ciblés auparavant. Cette action, considérée comme une violation flagrante du droit international, a suscité de vives inquiétudes dans la région. En attaquant des dirigeants du Hamas au Qatar, Israël a envoyé un message à la Turquie : le dernier refuge du Hamas en Turquie pourrait être la prochaine cible.

Selon de nombreux analystes en politique étrangère, l'appartenance de la Turquie à l'OTAN ne la protège pas automatiquement d'une attaque israélienne. Une action militaire israélienne pourrait être justifiée comme une légitime défense contre un État accusé de soutenir le terrorisme, et une réponse collective de l'OTAN sous l'article 5 ne serait pas automatique.

Des analyses dans les médias israéliens, notamment le journal Haaretz, indiquent que la Turquie, en raison de son soutien au Hamas et de son renforcement militaire en Syrie, pourrait être la prochaine cible d'Israël. Cette possibilité est renforcée par la rivalité croissante entre les deux parties en Syrie et les déclarations hostiles mutuelles, notamment la reconnaissance du génocide arménien par Netanyahu.

La Turquie, en tant que membre de l'OTAN, renforce ses infrastructures militaires – incluant ses systèmes de défense et sa production d'armements – pour se préparer à des menaces potentielles venant d’Israël. La récente attaque israélienne contre des équipements radar turcs en Syrie, qui a causé la mort de plusieurs soldats turcs, ainsi que la volonté d’Ankara de soutenir des groupes locaux face à Israël, sont des signes clairs de cette confrontation.

La médiation de la République d’Azerbaïdjan en avril pour éviter des affrontements accidentels entre la Turquie et Israël n’a constitué qu’une solution temporaire, sans résoudre les causes profondes des tensions. Par ailleurs, la coopération croissante entre la Turquie et le Qatar en Syrie, particulièrement après la chute de Bachar Assad, a accru les préoccupations d’Israël.

D'un point de vue militaire, Israël bénéficie d'une supériorité technologique avec sa force aérienne avancée et son arsenal nucléaire. Cependant, l'armée turque, l'une des plus importantes de l'OTAN, représente un défi stratégique majeur. Les efforts d'Israël pour bloquer la vente de chasseurs F-35 à la Turquie reflètent les inquiétudes de Tel-Aviv face au renforcement militaire d'Ankara.

La Turquie a récemment accru ses investissements dans ses capacités missile et de défense aérienne, dévoilant début cette année de nouveaux systèmes de missiles balistiques et de croisière. Erdogan a également inauguré un centre de recherche de 1,5 milliard de dollars pour la société de défense Aselsan, développant des radars, des systèmes de guerre électronique et de défense aérienne commercialisés sous le nom de « Dôme d'Acier ».

Parmi ces systèmes figure le bouclier antimissile SİPER, capable d'engager des cibles à une portée de 150 kilomètres. La flotte de F-16 turque, colonne vertébrale de sa force aérienne, accuse un vieillissement avancé, et les négociations avec les États-Unis pour réintégrer le programme F-35 sont dans l'impasse. Cette situation a contraint Ankara à accélérer le développement de plateformes nationales, telles que le chasseur de cinquième génération « KAAN » (dont la production est prévue pour 2030) et le drone furtif « Kızılelma ».

Selon des analystes turcs, toute violation de l'espace aérien turc par Israël provoquerait une réaction immédiate et sévère d'Ankara. Malgré les provocations et menaces répétées des responsables israéliens envers la Turquie et ses dirigeants, le commerce maritime entre les deux pays reste actif.

Malgré les relations économiques et commerciales entre la Turquie et Israël, Benjamin Netanyahu ne semble pas redouter une attaque contre la Turquie sous prétexte d'éliminer des responsables du Hamas sur son territoire. D'autant que Donald Trump a pratiquement donné son feu vert à toutes les actions sans précédent de Tel-Aviv contre les pays de la région.