Idlib: l'impasse US/OTAN?
(last modified Tue, 25 Feb 2020 19:18:50 GMT )
Feb 25, 2020 19:18 UTC

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé samedi la tenue d’un sommet début mars avec les dirigeants russe, français et allemand pour évoquer la situation dans la province d’Idlib, dernier bastion terroriste dans le nord-ouest de la Syrie.

« Nous allons nous réunir le 5 mars », a déclaré Erdogan dans un discours télévisé, après des discussions téléphoniques vendredi avec Vladimir Poutine, Emmanuel Macron et Angela Merkel afin de tenter d’arrêter les combats et la crise humanitaire en cours.

Mais que cherche Erdogan à travers ce sommet ?

En effet, plus l’armée syrienne progresse dans les provinces d’Idlib et d’Alep, plus les monarchies arabes du golfe Persique changent de cap vis-à-vis de la Syrie.

Dans un entretien exclusif avec le site web Mirat al-Jazeera, Bassam Abou Abdallah, chercheur et expert syrien, a déclaré que l’accord de Sotchi, signé entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, en septembre 2018, prévoyait de donner une chance aux efforts politiques et diplomatiques et d’empêcher l’effusion de sang alors que le président turc n’avait respecté aucun des articles de l’accord.

Bassam Abou Abdallah a déclaré que le camp des terroristes s’était rapidement effondré bien que le président turc ait cru que ces derniers pourraient vaincre l’armée syrienne et ses alliés russes et iraniens.

« Les victoires enregistrées par l’armée syrienne sur le terrain ont confronté Erdogan à des options difficiles dans la mesure où le président turc a beau faire appel à ses alliés européens et à l’OTAN », a-t-il réaffirmé.
Et d’ajouter : « La réouverture de l’autoroute reliant Damas à Alep et Alep à d’autres provinces dont Hama est un acquis militaire important, car la Turquie et ses mercenaires ne pourront plus utiliser ces régions en tant que levier de pression. Le plus important aspect de cette victoire est que les habitants d’Alep ont pu regagner leurs maisons en toute sécurité et que l’économie d’Alep a été revivifiée, ce qui pourrait influencer également l’économie de la Syrie qui est sous le coup de sanctions ».

Arnaud Develay et André Chamy, tous deux juristes internationales, s'expriment sur le sujet.

 

Mots clés