Iran : l'inattendu coup de BRICS!
(last modified Mon, 12 Apr 2021 15:39:58 GMT )
Apr 12, 2021 15:39 UTC
  • Iran : l'inattendu coup de BRICS!

L’institut américain Middle East Studies Association conseille à Biden de lâcher du leste, de réintégrer sans trop de bavardage l'accord de 2015 de Vienne non pas parce que l'Iran pourrait se doter de la bombe atomique mais parce qu'il est sur le point de ranimer BRICS:"

Si il y a un acquis de l'administration Trump, c'est bien le fait que cette organisation des puissances économiques émergentes n'existe plus et que chacune de ses puissances agit en mode solo désormais. Avec l'accord Iran-Chine, tout est à reprendre au point de départ. "

« Le rôle géopolitique de l'Asie Ouest (Moyen-Orient) dans le paysage de Pékin a changé. Grâce à l’initiative chinoise « Une ceinture, une route », la région du Moyen-Orient qui était jusqu'ici vue comme une source de distribution d'énergie, devient pour Pékin, un point de connexion géographique dans le vaste réseau commercial et de transport en construction. Dans le même sens, la Chine qui était jusqu’à présent un client pétrolier et gazier, devient un grand acteur économique, celle-ci étant d'ors et déjà le plus gros investisseur étranger au Moyen-Orient.

Compte tenu de son investissements de 155 milliards de dollars au Moyen-Orient, Pékin représente en effet 40% des investissements étrangers dans la région entre 2013 et 2020. 
Tout ceci aurait pu d'une façon ou d'une autre contré si l'Iran, pays géostratégique par excellence, ne se mettrait pas à côté de la Chine, puisqu'au Moyen Orient, et surtout dans le golfe Persique les USA ne comptent que des alliés. Or depuis la signature de document de coopération Téhéran-Pékin, les choses risquent de changer de fond en comble et de façon à ranimer les pires adversaires des USA : les BRICS que Trump a brisés tend désormais à se reformer. Comment? 

Depuis la signature du pacte sino-iranien, l'Inde semble s'être éveillé d'une longue torpeur. En décembre la marine indienne a envoyé précipitamment sa flotte prendre part aux exercices navales conjoints irano russe, sur fond des appels pressés pour acheter du pétrole iranien. Cette tendance a poussé le Pakistan à en faire autant et à envoyer sa flotte fin mars faire des exercices conjoints à Chabahar. Or ce port stratégique sur la cote de l'océan indien semble être la clés qui agglutine autour de lui une dynamique Est-Est à toute épreuve. 

 l’inclusion officielle de l’Iran dans la BRI débouchera sur l'achèvement du pipeline Iran-Pakistan qui dès 2016, a attisé l'intérêt du  China Petroleum Pipeline, CPPB qui  a fait part de sa volonté d'aider à achever la partie non dépensée du Pipeline Iran-Pakistan (PI) de Gwadar à la frontière iranienne. A ceci s'ajoute, le gazoduc de GNL à construire vers la Chine depuis l'Iran le long du CPEC. La réalisation de ce projet présentera de méga avantage pour les trois pays. 

Manifestement, la principale question pour beaucoup est de savoir si l’importance du port de Gwadar dans la BRI sera diminuée désormais? La réponse est simple: non. Dans le contexte de la position territoriale et de l'utilité, Gwadar a le dessus. Il ne s’agit en aucun cas de rejeter l’importance de Chabahar. En fait, les deux ports se complètent indéfectiblement et avec un protocole d'accord (Memorandum of Understanding, MoU) de ports sœurs déjà en place, une convergence plus poussée semble maintenant plus probable que jamais. De plus, l'un des aspects de l'accord Chine-Iran est une meilleure coopération bilatérale et régionale avec tous les pays voisins, ce qui met automatiquement en évidence que ni Gwadar ni Chabahar ne seront employés dans aucun tirage au sort. l'Inde ne saura résister à une telle perspective même si les Etats-Unis font tous leurs efforts pour placer les deux puissances asiatiques l'une en face de l'autre.

Décidément, l'Iran joue là le rôle d'un ciment qui saura élargir même le cercle de BRICS. L'une des clauses de l'accord sino iranien consiste à ce que les deux pays participent à la construction de centrales électriques en Afghanistan, au Pakistan, en Irak et en Syrie dans un effort conjoint de l'Iran et de la Chine pour dés-américaniser le Moyen Orient. Et ce ne sera ni le Brésil, ni l'Afrique du Sud et encore moins la Russie et l'Inde qui y diront non. 

 

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