Ukraine : la tactique de Poutine?
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L'OTAN s'apprête à envoyer des terroristes entraînés en Syrie pour combattre les forces russes en Ukraine, a averti le service russe des renseignements extérieurs (SVR), vendredi 4 mars.
(last modified 2022-03-05T19:42:25+00:00 )
Mar 05, 2022 09:29 UTC
  • Ukraine : la tactique de Poutine?

L'OTAN s'apprête à envoyer des terroristes entraînés en Syrie pour combattre les forces russes en Ukraine, a averti le service russe des renseignements extérieurs (SVR), vendredi 4 mars.

Selon le SVR, « les terroristes ont été entraînés à la base américaine d'al-Tanf, dans le sud-est de la Syrie ». Il a averti que les États-Unis continuaient à former de nouvelles « unités terroristes » en Asie de l’Ouest et en Afrique afin de les envoyer en Ukraine via la Pologne.

Environ 200 soldats américains sont actuellement déployés à al-Tanf. La base, qui a été mise sur pied en 2016, accueille également des centaines d’individus armés, soutenus par les États-Unis, dont certains seraient affiliés à Daech.

En plus, les États-Unis maintiennent un certain nombre de systèmes de lance-roquettes multilples, M142 (HIMARS), dans la base d’al-Tanf. Ces systèmes peuvent être armés de missiles balistiques tactiques MGM-140 ATACMS d'une portée de 300 kilomètres.

Le 4 mars, l'Observatoire syrien des droits de l'homme basé à Londres a signalé qu'un important convoi logistique américain était entré dans la base d’al-Tanf depuis la Jordanie. Dans la foulée, les individus armés soutenus par les États-Unis ont été placés en état d'alerte maximale.

Les États-Unis ne sont pas la seule partie à essayer d'acheminer des militants de la Syrie vers l'Ukraine. Plusieurs rapports récents ont révélé des plans pour envoyer des militants syriens soutenus par la Turquie pour combattre les forces russes en Ukraine.=

Les Kronshtadt Orion rejoignent les opérations spéciales en Ukraine

Le 4 mars, TV Zvezda a partagé des images montrant un drone de combat Kronshtadt Orion qui ciblait un centre de commandement et de contrôle du 24e Bataillon d'assaut séparé ukrainien « Aidar » dans une partie non précisée de l'Ukraine.

Le Kronshtadt Orion a frappé le centre de commandement par un missile X-BPLA, une version à lancement aérien du missile antichar à guidage laser Kornet-D.

L'Orion, entré en service très récemment dans l'armée russe, a une autonomie de 24 heures et une distance au combat de 250 kilomètres.

Dans ce droit fil, le think tank américain Middle East Institute réaffirme que la Russie dévoile ses nouveaux tactiques de combat en Ukraine : ce fut par les missiles de croisière que la Russie a commencé son opération militaire en Ukraine. Un enregistrement vidéo montrait des missiles volant à une basse altitude et un autre laissait voir des missiles touchant la proximité de la ligne du front ukrainien. En outre, Rob Lee, expert de la politique de défense de la Russie, a écrit sur son compte Twitter que les missiles tirés sur la ville ukrainienne d’Ivano-Frankivsk étaient soit de type Kalibr soit de croisière.

Combinaison de la technologie soviétique avec les systèmes modernes russes

L’armée moderne russe dispose d’une bonne variété de matériel et d’équipements de guerre. Selon Rob Lee, « Moscou pourrait utiliser des Kalibr qui sont tirés depuis la mer, des Iskander M7289 basé au sol ou des missiles de croisière tirés par un avion ».

En réalité, la Russie dispose d’un géant arsenal et elle a jusqu’ici exploité les missiles BM-30 Smerch et les missiles air-sol et antinavires Kh-31 ainsi que différentes sortes de systèmes lance-roquettes multiples tels que Grad et TOS-1.

Il se peut que la Russie compte majoritairement sur ses missiles de croisière, ses missiles à courte portée et ses missiles Iskander, ce qui révèle la nouvelle méthode de combat de la Russie : la technologie soviétique exploitée par les systèmes modernes russes. Cette nouvelle méthode combinée a été conçue afin d’éviter tout recours à l’aviation contre l’Ukraine.


La DCA et les aéroports en ligne de mire

Mais pourquoi la Russie prend pour cible les systèmes de défense antiaérienne et les aéroports de l’Ukraine ? En réalité, il s’agit d’une tactique bien conçue et préparée qui vise à neutraliser la DCA d’un pays pour rendre le terrain propice à une opération militaire terrestre. Cette tactique a déjà fait preuve de son efficacité pendant la guerre entre la Russie et la Géorgie en 2008 et aussi les conflits en Syrie en 2015.

Le déclin de l’hégémonie US et l’émergence d’une nouvelle Russie

Au moment où l’hégémonie américaine se trouve sur la pente du déclin, a émergé une Russie dont ses unités modernes sont composées d’un grand nombre de forces hautement professionnelles, et aussi des forces qui ont combattu sur les champs de bataille en Syrie. À titre d’exemple, les forces spéciales, les unités de la Force navale et les forces de la DCA et de l’Aviation de la Russie ont participé à plein d’opérations en Syrie, d’autant plus que les forces aéroportées russes ont pris part à des exercices militaires conjoints avec la Biélorussie.

 
La Russie a testé ses technologies de combat en Syrie

La participation à la guerre en Syrie a permis aux Russes de tester leurs nouvelles technologies et d’améliorer les capacités de leurs forces aériennes et balistiques.

La Russie a également suivi de près les récents affrontements entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et a constaté comment celui-ci a remporté la guerre grâce à ses drones et sa Force aérienne.   

Ce que Vladimir Poutine vise à faire pendant la guerre en Ukraine est de dévoiler ses nouvelles tactiques de combat qui sont fondées sur l'expertise historique de la Russie en matière d'artillerie et d'autres forces, ainsi que sur des observations et des méthodes tirées des succès en Tchétchénie, en Géorgie, en Syrie et ailleurs.

La Russie tirera également les leçons des échecs des années 1990 ainsi que des succès et des défaites des États-Unis et de l'OTAN dans les nombreux conflits récents. Poutine est déterminé de prouver que ses investissements dans l'armée ont porté leurs fruits, comme il a souligné, à plusieurs reprises, que cet investissement était une nécessité.