Des StarLink irano-russe?
Nov 11, 2022 17:23 UTC
Un front spatial anti-OTAN?
Il y a quelques semaines l'Iran a annoncé avoir l'intention de créer son réseau de StarLink soit une constellation de dizaines voire de centaines de mini satellites pesant moins de 50 kg et a mettre évidemment en orbite basse: " C'est un projet qui prendra deux a trois et qui outre des sociétés a base de savoir pourrait bénéficier de la participation des pays voisins, a affirmé le directeur de l'organisation aérospatiale iranienne. Lequel des voisins très exactement? En juin un porte satellite russe Soyouz lb-1 a mis en orbite un satellite iranien, Khayyam accompagné de 16 autres mini satellites russes. La Russie serait -elle le partenaire spatial iranien dans le projet "contre-StarLink"? Maître incontesté des sciences spatiales il est bien probable que la Russie veuille tout comme pour le cas des drones iraniens qui ont littéralement changé la conception russe de la guerre , cherche à injecter une dose d'assymetrisme dans son arsenal spatial et au lieu de fabriquer des mega satellites, à adopter la manière iranienne qui consiste à faire petit, et précis. Khayyam et les 16 mini satellites ont-ils des engins de test?
Ce vendredi 11 novembre justement, Moscou a annoncé la création d'une constellation de satellites pour l'Internet haut débit pour 2025 soit un réseau de satellites spatiaux visant à fournir un accès Internet haut débit abordable.
Le média public Tass a rapporté que le déploiement de la constellation de satellites Skif devrait commencer en 2025. Yevgeny Nesterov, directeur général de Reshetnev Information Satellite Systems (ISS), a révélé dans une interview que le pays avait l'intention de lancer deux prototypes de satellites Skif en 2025.
Nesterov a déclaré que les scientifiques " russes et leurs partenaires "avaient terminé l'évaluation des systèmes et de la charge utile sur le satellite de démonstration Skif. Le satellite de démonstration a été lancé le 22 octobre depuis l'installation spatiale Vostochny.
Le 22 octobre à 22 h 57, heure de Moscou, une fusée porteuse Soyouz-2.1b transportant trois satellites Gonets-M et un module Skif-D a été lancée dans le cadre du programme Sfera. Le programme est considéré comme un élément crucial des ambitions spatiales russes.
Le 7 juin 2018, le président russe Vladimir Poutine a mentionné pour la première fois le programme Sfera lors de sa session annuelle de questions-réponses. Le programme comprendra le développement des communications par satellite et des satellites de télédétection de la Terre.
L'ancien PDG de Roscosmos, Dmitri Rogozine, avait déclaré que le programme Sfera contiendrait cinq constellations de satellites de télécommunications et cinq autres pour la surveillance.
L'ancien PDG de Roscosmos, Dmitri Rogozine, avait déclaré que le programme Sfera contiendrait cinq constellations de satellites de télécommunications et cinq autres pour la surveillance.
Entre-temps, le responsable russe a également souligné que lorsque les essais en vol seront terminés, des expériences seront menées pour développer des canaux de communication concernant l'effet Doppler et la latence variable.
De plus, pendant toute sa durée de vie, le satellite sera engagé dans une étude sur les effets du rayonnement spatial, face à un satellite en orbite à 8 000 kilomètres au-dessus du sol. Nesterov a déclaré que les satellites en série Skif, qui pèsent plus d'une tonne métrique, différeront de la version de démonstration.
De plus le système de satellite prévu fournira un accès à Internet haut débit dans des régions éloignées, y compris les régions arctiques de la Russie. La constellation a été conçue comme une alternative à la constellation européenne O3b.
La région arctique est essentielle pour la sécurité nationale de la Russie. Roscosmos, l'agence spatiale du pays, avait précédemment annoncé son ambition d'augmenter les capacités de suivi et de surveillance dans la région."
Mais ce système aura-t-il une prolongation moyen orientale? Plus que probable dans la mesure où l'Iran pourrait parfaitement s'y associer ne serait-ce que pour barrer la route à un SpaceX qui tout au long des troubles de ces dernières semaines en Iran n'a cessé de se porter candidat à offrir l'internet haut débit aux agents CIA/Mossad aussi violents que les terroristes des régiments d'azov!
Au Moyen Orient les satellites US/OTAN constituent d'ailleurs des cibles potentiellement de choix tout comme en Ukraine où la Russie a affirmé considérer StarLink comme tel. les responsables russes ont déclaré que les systèmes de constellation spatiale commerciale, comme Starlink, pourraient devenir des cibles militaires légitimes.
Le chef adjoint de la délégation russe à l'ONU, Konstantin Vorontsov, a meme insisté pour dénoncer ce qu'il percevait comme une coercition américaine sur les services commerciaux à des fins militaires."
Une "contre-Space X" russo-iranien saurait un game changing spatial à l'effet aussi percutant que les drones Geran 2/Shahed-136. Ce n'est peut-etre pas si anodin de voir l'Iran avoir procédé le 6 novembre au test d'un porte-satellite Qaem-100 en quoi de nombreux experts ont vu une arme anti satellite.
"Le 5 novembre, la Force aérospatiale du Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGCASF) a effectué un test de lancement réussi d'un nouveau lanceur spatial orbital de petite taille, baptisé Qaem 100.
Le lancement d'essai a été suivi par le commandant de l'IRGCASF, le général de brigade Amir Ali Hajizadeh, et plusieurs hauts responsables des forces armées du pays. La fusée a atteint avec succès l'espace suborbital pendant le test.
Qaem 100 est une fusée à combustible solide à trois étages qui peut placer un satellite de 80 kg sur une orbite de 500 kilomètres. Le premier étage de la fusée serait le moteur à combustible solide Raafe, qui a passé avec succès son test statique en janvier dernier. Raafe peut produire 68 tonnes de poussée. Il utilise un contrôle vectoriel de poussée à cardan pour la direction et possède un boîtier composite en fibre de carbone enroulé réduisant le poids par rapport au boîtier traditionnel.
La nouvelle fusée sera bientôt utilisée pour lancer le satellite de communication Nahid, qui a été développé par le ministère iranien des technologies de l'information et des communications. Mais à la place de Nahid il se pourrait qu'il y ait une charge explosifs. Décidément les coopérations Iran-Russie dans l'espace ont de quoi donner bien plus des grains à moudre à l'Occident que celles qui a lieu dans les aires
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