Poursuite des arrestations en Turquie : : l’ONU préoccupée par les rafles policières
Pars Today – Le ministre turc de l’Intérieur annonce l’arrestation de 43 autres manifestants, accusés d’avoir insulté le président Erdogan.
Le ministre turc de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, a déclaré le mardi 25 mars que la police avait arrêté 43 personnes accusées d’inciter d’autres individus à des actes illégaux.
Il a indiqué que certains manifestants avaient proféré des insultes à l’encontre du président turc, Recep Tayyip Erdoğan, et de sa famille, ajoutant que la police poursuivrait les arrestations des autres suspects.
Yerlikaya avait également annoncé lundi que 1 133 personnes avaient été arrêtées lors des récentes manifestations à travers le pays.
Un syndicat de journalistes en Turquie a déclaré que la police avait fait une descente, lundi, au domicile de 11 journalistes et photojournalistes et qu’elle les avait arrêtés en raison de leur couverture des manifestations.
Parallèlement, le Financial Times a rapporté une fuite des investisseurs du marché financier turc la semaine dernière, ajoutant que la Banque centrale de Turquie avait été contrainte d’injecter des milliards de dollars de ses réserves de change pour soutenir la livre turque.
Les manifestations de rue qui secouent actuellement la Turquie — du jamais vu depuis plus d’une décennie — ont éclaté après l’arrestation et la condamnation à une peine de prison d'Ekrem İmamoğlu, le maire d’Istanbul.
İmamoğlu est considéré comme un farouche rival politique d’Erdoğan dans le prochain scrutin présidentiel. Il est accusé de corruption, une accusation qu’il rejette fermement.
Özgür Özel, le chef du Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d’opposition en Turquie — dont le maire d’Istanbul est membre — a appelé, dimanche soir devant des centaines de milliers de partisans rassemblés à Istanbul, à boycotter les médias et institutions proches du gouvernement d’Erdoğan.
Une grande partie des médias dominants en Turquie soutient le gouvernement, affirment les opposants, qui reprochent aux principales chaînes d'information de ne diffuser que très peu d’images des manifestations à l’échelle nationale.
La décision du tribunal, rendue dimanche, de destituer İmamoğlu et de le condamner à une peine de prison a intensifié la vague de protestations.
İmamoğlu considère ces manifestations comme motivées politiquement et contraires aux principes démocratiques — des accusations que le gouvernement d’Ankara rejette catégoriquement.
Dans le même contexte, certaines sources médiatiques rapportent une répression sévère des opposants par la police turque, tandis que le gouvernement d’Erdoğan a annoncé l’interdiction d’entrée et de sortie des citoyens à Istanbul.
Par ailleurs, l’Organisation des Nations unies a exprimé mardi son inquiétude face aux arrestations massives en Turquie, avertissant qu’elle ouvrirait une enquête sur les autorités turques concernant le recours illégal à la force contre les manifestants.