Oct 20, 2016 14:21 UTC
  • L’aspirine, dangereuse pour la rétine ?

La prise hebdomadaire d’aspirine pourrait précipiter la dégénérescence de la macula (centre de la rétine) liée à l’âge. La DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) apparaît dès 50 ans et est causée par un vieillissement de la macula : la zone centrale de la rétine. Elle affaiblit considérablement la vision centrale menant parfois à une cécité partielle.

Les deux formes de DMLA

- Sèche : c’est la plus fréquente, elle touche près d’un million de français. Elle se distingue par une baisse progressive mais forte de l’acuité visuelle. Des petites régions atrophiées se forment sur la macula puis se regroupent en une seule grosse lésion réduisant la vision centrale.

- Humide ou « exsudative » : bien plus rapide et sévère, cette affection est due à la formation de vaisseaux sanguins fragiles derrière la rétine. Ils laissent échapper du sang et du liquide, conduisant à un soulèvement de la rétine. Les lignes droites peuvent être déformées et une tache centrale noire apparaît.

Il n’existe à l’heure actuelle de traitements que pour la DMLA humide mais il est fréquent que la forme sèche dérive vers l’exsudative.

L’aspirine augmente les risques de DMLA humide

A coté des habitudes de vie, comme le tabac, l’aspirine pourrait bien compter parmi les facteurs aggravants. Durant 15 ans, des chercheurs de l’Université de Sydney ont mené une étude -parue dans le Journal of theAmerican Medical Association (JAMA)- sur 2400 personnes.

257 participants étaient des consommateurs réguliers d’aspirine (au moins une prise hebdomadaire) et les autres en prenaient de façon plus espacée.

L’équipe scientifique, dirigée par le Dr Gerald Liew, a observé l’état oculaire des participants tous les cinq ans à partir du début de l’étude. Les consommateurs réguliers d’aspirine apparaissaient plus susceptibles que ceux occasionnels de développer une DMLA humide.

 - Après 5 ans : 1,9% de consommateurs réguliers en étaient atteints contre 0,8% pour les occasionnels

 - Après 10 ans : 7% pour les consommateurs réguliers contre 1,6% pour les occasionnels.

 - Après 15 ans : 9,3% pour les consommateurs réguliers contre 3,7% pour les   occasionnels.

D’autres recherches vont être menées pour établir le lien de cause à effet entre la prise d’aspirine et l’apparition d’une DMLA

Faut-il cesser de prendre de l’aspirine ?

Pour autant, il ne faut pas diaboliser l’aspirine, insistent les scientifiques. Mais ils conseillent que les médecins vérifient si leurs patients ont des antécédents familiaux de DMLA avant d’en prescrire en traitement quotidien.

Rappelons que l’aspirine est très efficace :

- A grande dose dans le traitement des douleurs et fièvre et des rhumatismes inflammatoire.

- A petite dose, chez les personnes ayant des troubles cardiovasculaires ou un facteur prédisposant comme l’hypertension artérielle, et en prévention de certains cancers comme celui du colon, de la prostate et du sang.