Iran : le moyen manqué de l'alliance russo-chinoise ?
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En dépit de l’augmentation des pressions des Etats-Unis sur des relations sino-russes, ces deux pays ont convenu d’approfondir leurs relations militaires.
(last modified 2022-11-15T19:29:25+00:00 )
Sep 20, 2022 09:48 UTC
  • Iran : le moyen manqué de l'alliance russo-chinoise ?

En dépit de l’augmentation des pressions des Etats-Unis sur des relations sino-russes, ces deux pays ont convenu d’approfondir leurs relations militaires.

Cité par Reuters, le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Nikolaï Patrouchev, a rencontré Yang Jiechi, membre du Bureau du comité central du Parti communiste chinois (PCC), pour donner suite aux accords conclus lors de la visite des présidents russe et chinois.

Au cours de sa rencontre avec le responsable chinois, Patrouchev a déclaré que la Russie et la Chine avaient convenu d’approfondir la coopération militaire en multipliant des exercices et des patrouilles conjoints, ainsi qu’en renforçant des contacts entre les responsables des quartiers généraux des deux pays.

Dans un communiqué publié à l’issue de la rencontre, Patrouchev, un proche du président russe, a mentionné les objectifs de sa visite en Chine et souligné l’importance d’établir un partenariat stratégique avec cette superpuissance asiatique.

Les hauts responsables russes et chinois ont échangé des points de vue sur le maintien de la sécurité stratégique mondiale, ainsi que la situation dans la péninsule coréenne, Taïwan, l’Ukraine et l’Asie-Pacifique, indique le communiqué.

Les présidents chinois et russe se sont rencontres en marge de l'OCS @AFP

Reuters déclare qu’après le conflit russo-ukrainien, Poutine s’appuie sur la diplomatie orientale et les relations bilatérales avec la Chine, tout en reconnaissant les préoccupations de la Chine concernant la situation en Ukraine lors d’un sommet en Ouzbékistan la semaine dernière.

En effet, fait noter Reuters, la Chine et la Russie a annoncé leur coopération sans limite bien avant les conflits en Ukraine, ce qui a fait peur aux Occidentaux. Et de rappeler qu’au cours des dernières années, Moscou a affirmé et réaffirmé son soutien à Pékin qui, lui, à son tour, n’a pas qualifié l’opération spéciale de la Russie en Ukraine d’ « agression ».

Il est à noter que depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine il y a environ 7 mois, les États-Unis et les pays européens, en plus d'imposer des sanctions sévères contre Moscou, ont fourni une aide financière et des armements de plusieurs milliards de dollars au gouvernement et à l'armée ukrainiens, dans le strict objectif de mettre un terme à l'avancée de l'armée russe.

Mais ce duo russo-chinois s’élargit ou affaiblit ? L’Iran peut jouer un rôle majeur dans le renforcement des relations sino-russes notamment suite à son adhésion permanente à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) mais aussi en raison de ses capacités militaires, dont la Russie et la Chine ont besoin pour atteindre leurs objectifs contre l’axe occidental.

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a souligné vendredi 16 septembre que l’OCS pourrait éliminer l’unilatéralisme des Etats-Unis et contourner les sanctions américaines.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a fait son discour lors de l'OCS @President.ir

Notons que lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai qui s’est tenu les 16 et 17 septembre en Ouzbékistan, l’adhésion permanente de l’Iran à l’OCS a été officiellement annoncée par le président uzbek Shavkat Mirziyoyev, accompagnée des applaudissements des participants.

Mehdi Safari, vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé de la diplomatie économique, a déclaré que le développement des domaines du transit et de l’énergie était l’un des avantages de l’adhésion de l’Iran à l’OCS, faisant toutefois prévaloir les intérêts économiques.

Pour CNN, l’adhésion permanente de l’Iran à l’OCS, dont la Chine et la Russie sont les principaux membres, marque un tournant dans la politique étrangère de ce pays à un moment où les négociations sur la relance de l’accord nucléaire (PGAC) ne sont pas encore terminées, et la guerre en Ukraine a mis le monde dans un état de polarisation sans précédent depuis la Guerre froide.

Trita Parsi, vice-président exécutive du Quincy Institute for Responsible State, a déclaré à CNN que l'Iran a réussi à commencer à sortir de son isolement : le monde devient multipolaire et l'Occident perd une carte-clé qu'il utilise depuis longtemps pour faire pression sur l'Iran à savoir, le rôle des États-Unis en tant qu’un gardien dans l'économie mondiale.

Parsi a poursuivi que la majorité des États du Conseil de sécurité de l'ONU se sont opposés en 2020 à l'utilisation de sanctions comme stratégie pour limiter le programme nucléaire iranien et nombreux sont ceux qui craignaient que cette politique ne pousse Téhéran à s’approcher davantage de la Russie et de la Chine.

Et Trita Parsi de conclure : « Les relations de l’Iran avec la Russie et la Chine ont connu leurs propres complications au cours de l’histoire, toutefois le pays a choisi de se tourner vers l’ouest pour trouver des partenaires économiques. »