Araghchi à Pékin, un voyage important contre l'unilatéralisme et l’intimidation
(last modified Sat, 28 Dec 2024 11:40:43 GMT )
Dec 28, 2024 11:40 UTC
  • Araghchi à Pékin, un voyage important contre l'unilatéralisme et l’intimidation

Pars Today - Cinq ans après la dernière visite de Abbas Araghchi à Pékin en tant que vice-ministre des Affaires étrangères pour participer à une réunion consultative conjointe sur le PGAC en 2019, il s’est de nouveau rendu en Chine à l'approche du Nouvel An chinois ou de la Fête du Printemps dans le pays du Dragon.

Seyyed Abbas Araghchi, ministre des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran (RII), a rencontré son homologue chinois, Wang Yi, à Pékin. Les experts estiment que cette rencontre porte des messages importants.

Le journal Qods écrit, dans un article intitulé Un demi-siècle doré s’ouvre pour l’Iran et la Chine : « Le principal diplomate iranien, dès son arrivée à Pékin, a évoqué l'objectif principal de sa visite, qui consiste à engager des consultations régionales et internationales ainsi qu'à mener des discussions bilatérales avec les dirigeants chinois. » Il a ajouté : « Les relations ont toujours été bonnes et le sont encore aujourd’hui. Il est naturel que nous continuions nos échanges de vue sur diverses questions. »

« Nous avons, ces dernières années, eu des consultations étroites avec la Chine sur toutes les questions à l’échelle régionales qu’internationales. Aujourd’hui, la situation est sensible, la région s’enflamme et divers problèmes se posent au niveau international. De plus, nos discussions sur le nucléaire, à l’approche du Nouvel An, coïncident avec une situation nécessitant un renforcement des consultations.

Du bon côté de l’histoire

Cinq ans après la dernière visite de Abbas Araghchi à Pékin en tant que vice-ministre des Affaires étrangères pour participer à une réunion consultative conjointe sur le PGAC en 2019, il s’est de nouveau rendu en Chine à l'approche du Nouvel An chinois ou de la Fête du Printemps dans le pays du Dragon, pour discuter d'une large gamme de sujets.

Avant de commencer son voyage, le ministre a publié une tribune dans le journal People’s Daily, l’un des médias les plus influents de Chine. Il y a écrit : « Téhéran et Pékin se tiendront toujours ensemble du côté du développement, de la prospérité, de la coopération et de l’amitié entre les pays du Sud global, pour contrer l’unilatéralisme et l’intimidation, et du bon côté de l’histoire. »

 Expansion des relations au niveau stratégique

Les déclarations du chef de la diplomatie, dès son arrivée en Chine, ainsi que le texte publié dans les médias, reflètent l’approche pragmatique de Téhéran pour se rapprocher du « dragon jaune » et l’accueil réaliste de Pékin face à cette initiative.

Javad Mansouri, ancien ambassadeur d’Iran en Chine, a expliqué dans une interview accordée au journal Qods, à propos des bénéfices du voyage d'Araghchi dans ce pays d’Asie du Sud-Est : « Les relations entre les deux parties s’appuient sur une histoire longue et commune, enrichie par des affinités politiques, des intérêts régionaux convergents, et, dans certains cas, des liens culturels. »

 « La capacité de coopération et d’échange existe toujours », ajoute l’ex-ambassadeur, « et les deux parties sont déterminées à transformer ces potentiels en réalisations concrètes. Sur cette base, le programme de coopération commune sur 25 ans couvre divers aspects, visant en fin de compte à promouvoir les relations au niveau stratégique. »

« Par ailleurs, des discussions et des échanges de vue sur le dossier nucléaire iranien seront également au centre des débats, dans le but d’atteindre un consensus face aux politiques hostiles des États-Unis et de l’Europe. »

L'Iran ne liera pas son destin à l'Occident

D’aucuns estiment que le 14e gouvernement, avec son approche réformiste, a accordé une attention particulière à l’amélioration des relations avec l’Occident et à la gestion des tensions sur la base du plan global d’action conjointe (PGAC). Cependant, l’attitude hostile de l’autre camp, marquée par l’imposition, ces derniers mois, de plusieurs séries de sanctions contre l’Iran, a pratiquement réduit à néant les espoirs de reprise des relations avec les États-Unis et l’Europe.

Sur cette base, les observateurs affirment que la visite d'Araghchi en Chine et le voyage prévu de Massoud Pezeshkian en Russie (le 18 janvier) témoignent de leur désillusion à l'égard de l'amélioration des relations avec l'Occident de la réorientation stratégique du gouvernement vers l'Est.

Cependant, Mansouri, en soulignant l'attitude hostile des États-Unis envers les deux pays, qui a favorisé un rapprochement Téhéran-Pékin, a déclaré : « Washington n’a cessé de provoquer des défis ces dernières années. Lassés d’une telle approche de la part de la Maison Blanche, les dirigeants chinois, se disent à l’heure actuelle intéressés naturellement à collaborer avec les membres de l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) et des BRICS pour contrer les États-Unis, un sujet qui est également au cœur des préoccupations de l'Iran.

Téhéran ne tient pas à limiter ses relations à un petit nombre de pays. Si des défis persistent avec l’Europe, c’est parce qu’elle refuse de reconnaître les intérêts de la RII et d’interagir avec nous sur un pied d’égalité. Cependant, il n’existe aucune restriction dans nos relations avec d’autres nations. C’est pourquoi nous avons une contribution active dans des organisations telles que les BRICS, l’Eurasie, l’OCS et l’ECO.

Cela dit, la Chine, en raison de la nature actuelle des relations dans l’arène internationale, est mieux disposée à approfondir sa coopération. Cette orientation est également fondée sur des justifications rationnelles et une vision totalement réaliste de la situation.