Arabie/Iran : qui a besoin de qui ?

Le rédacteur en chef du quotidien en ligne Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan a évoqué dans un article les allégations du vendredi 2 avril du ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane au micro de CNN selon lesquelles le moment était venu non seulement de se rapprocher de l'Iran, mais aussi de mener une coopération avec ce pays.

Le rédacteur en chef du quotidien en ligne Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan a évoqué dans un article les allégations du vendredi 2 avril du ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane au micro de CNN selon lesquelles le moment était venu non seulement de se rapprocher de l'Iran, mais aussi de mener une coopération avec ce pays.

 « Si Fayçal ben Farhane s'imagine que l'Iran a besoin de s’approcher de l’Arabie et s’impatiente de mener une coopération avec le royaume il se leurre gravement. Ce n’est qu’une illusion car les équilibres régionales vont en faveur de l’Iran pour les quatre raisons suivantes:

Premièrement: l'Iran et la Chine ont signé, samedi, à Téhéran, un accord de coopération stratégique et commerciale sur vingt-cinq ans. Un avant-projet évoque 450 milliards de dollars d’investissements chinois dans des domaines nombreux et variés (banque, télécommunications, transport…). En échange, la Chine importera deux millions de barils du pétrole iranien  par jour, ce qui pourrait être progressivement augmenté.

Deuxièmement: l'actuelle administration américaine supplie l'Iran, sans aucune condition  préalable, de revenir à l'accord nucléaire. D'un autre côté, l'Iran insiste sur la levée complète et immédiate des sanctions avant tout pourparler direct avec les États-Unis. Parce que la situation actuelle est en faveur de l'Iran et que Téhéran n'est pas pressé de retourner à la table des négociations avec Washington.

Troisièmement : l’Iran a rejoint  une alliance identique au Pacte de Varsovie qui regroupe deux superpuissances, à savoir la Chine et la Russie, et une puissance nucléaire la Corée du Nord.  D'autres puissances régionales, telles que le Venezuela, l'Inde, le Pakistan, et peut-être la Turquie et l'Égypte, sont susceptibles de s’y joindre. Cela intervient alors qu'Israël, allié de certains États du golfe Persique est confronté à d’intenses crises internes qui s'aggravent et qu’il a été encerclé par des milliers de missiles.

Quatrièmement: l'Iran a investi dans le monde arabe. Il soutient les groupes de résistance islamique en Irak, au Yémen, au Liban et dans la bande de Gaza. Alors que l'Arabie saoudite et certains de ses alliés ont investi directement ou indirectement dans la normalisation des relations avec le régime sioniste. En outre, les pétrodollars en tant qu'arme financière des pays arabes du golfe Persique ont de plus en plus perdu de leur efficacité, et cette arme pourrait être complètement détruite dans les dix prochaines années.