Vers un face-à-face Ankara–Tel-Aviv en Syrie ?
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L\\\'experte turque en relations internationales Yeşim Demir
Pars Today – Un expert en relations internationales a déclaré que les actions potentielles d’Israël contre la Turquie pourraient prendre la forme d’opérations de renseignement, de pressions psychologiques, voire d’assassinats ciblés de membres du Hamas sur le sol turc.
À la suite des récentes évolutions régionales, l’experte en relations internationales, Yeşim Demir, a évoqué une montée du risque d’affrontement indirect entre la Turquie et Israël sur le territoire syrien. Dans une interview accordée à l’agence de presse Mehr, Yeşim Demir a estimé : « Il est peu probable qu’Israël mène une intervention militaire d’envergure contre la Turquie. » Selon elle, les actions les plus plausibles seraient des assassinats ciblés ou des opérations spécifiques visant des membres du Hamas supposés présents sur le sol turc. Elle a toutefois averti qu’une telle initiative risquerait de plonger les relations entre les deux parties dans une crise profonde et de bouleverser sérieusement les équilibres régionaux.
À la suite de l’attaque israélienne contre le Qatar, justifiée par la présence d’une délégation du Hamas à Doha, les autorités turques — notamment le président Erdoğan — ont qualifié cette action de menace potentielle pour la sécurité nationale de la Turquie. Dans ce contexte, des spéculations émergent sur les intentions d’Israël de faire pression sur Ankara, notamment par le biais de coopérations régionales avec la Grèce et Chypre du Sud.
L’achat par la Turquie de systèmes de défense S-400 auprès de la Russie, ainsi que leur possible déploiement en Syrie, suscite des inquiétudes au sein de l’OTAN et parmi les alliés d’Israël.
Selon certains rapports, les lobbys israéliens et grecs aux États-Unis s’opposeraient fermement à cette initiative. Par ailleurs, des sources interprètent les récentes frappes israéliennes en Syrie comme un message visant à empêcher l’établissement d’une base turque dans le pays.
Par ailleurs, la coopération militaire entre Israël et la Grèce — notamment à travers le programme « Bouclier d’Achille » et l’utilisation de systèmes comme le Dôme de fer — contribue à attiser les tensions dans la région.
Malgré les discours virulents et les menaces, les experts jugent peu probable un affrontement militaire direct entre la Turquie et Israël. Ils estiment qu’un conflit indirect, sous forme d’opérations ciblées sur le sol syrien, serait une hypothèse plus réaliste.
Dans ce contexte, les investissements de la Turquie dans le développement de technologies de défense nationales et sa volonté de réduire sa dépendance aux systèmes étrangers traduisent une stratégie claire d’Ankara pour renforcer sa position régionale face aux pressions croissantes exercées par Tel-Aviv.