Casus belli de Biden à l'Iran?
(last modified Thu, 29 Apr 2021 17:14:31 GMT )
Apr 29, 2021 17:14 UTC
  • Casus belli de Biden à l'Iran?

Dans son premier discours devant le Congrès, qui a eu lieu à l’occasion de ses 100 premiers jours de présidence, et en essayant de clarifier la position des États-Unis sur la scène politique mondiale, le président américain Joe Biden a affirmé que Washington ne cherchait pas l’escalade des tensions avec la Russie et la Chine, mais il avertit que les mesures prises par les deux pays auraient des conséquences pour eux.

Les déclarations contradictoires de Biden interviennent alors que malgré les déclarations de son administration concernant le retrait des troupes américaines d’Irak, de Syrie et d’Afghanistan, aucune mesure n’a encore été prise dans ce sens et que les forces américaines se déplacent entre différentes bases en Irak et en Syrie sans se retirer de ces pays. 

Le président américain Joe Biden a déclaré jeudi matin que Washington ne cherchait pas à aggraver les tensions avec la Russie ou la Chine.

Dans son premier discours devant le Congrès, il a présenté un bilan des 100 jours premiers jours de sa présidence. Biden a expliqué que Washington et Moscou pourraient travailler ensemble dans les domaines d’intérêt commun y compris la réduction des armes nucléaires et le changement climatique.

« En ce qui concerne la Russie, j’ai clairement indiqué au président Vladimir Poutine que Washington ne recherche pas de tensions, mais les actions de la Russie auraient des conséquences », a-t-il déclaré.

Affirmant qu’il avait donné une réponse appropriée à l’ingérence présumée de la Russie dans les élections présidentielles américaines et aux cyber-attaques de Moscou, Biden a déclaré : « Nous pouvons travailler ensemble dans le cadre de nos intérêts mutuels comme nous l’avons déjà fait dans le cadre du New Start sur les armes nucléaires et ce que nous sommes en train de faire concernant le changement climatique ».

Dans une autre partie de son discours, il a évoqué les récentes tensions entre Washington et Pékin, et a déclaré : « J’ai dit au président chinois Xi Jinping que les États-Unis maintiendrions une forte présence militaire américaine dans la région indo-pacifique, visant à empêcher de futurs conflits et non pas à aggraver les tensions ».

Or, vendredi 9 avril, le gouvernement américain a ajouté à sa liste de sanctions anti-chinoises, plusieurs entreprises et instituts de recherche chinois impliqués dans la production et la fabrication de supercalculateurs. La décision de l’administration Biden montre que la politique de Donald Trump se poursuit contre l’industrie technologique chinoise, considérée à Washington comme une menace potentielle.

Le président a réitéré des accusations sans fondement contre la République islamique d’Iran, et a déclaré que son administration travaillait avec ses alliés pour contrer ce qu’il a qualifié de « menace des programmes nucléaires de l’Iran et de la Corée du Nord » par la diplomatie et les moyens de dissuasion.

Quant à l’Afghanistan, Biden a affirmé : « Cette guerre n’allait pas se transformer en une occupation dans laquelle plusieurs générations auraient été impliquées. Après 20 ans, il est temps de ramener nos troupes au pays ».

« Al-Qaïda et Daech sont présents au Yémen, en Syrie, en Somalie et dans d’autres régions de l’Afrique et du Moyen-Orient », a-t-il déclaré dans une autre partie de son discours, sans évoquer toutefois le rôle direct de Washington dans la création de ces groupes terroristes. 

En dépit du bilan positif que Biden a voulu attribuer aux 100 premiers jours de sa présidence, le sénateur républicain Lindsey Graham a qualifié les mesures de Biden de « déstabilisatrices ».

Par ailleurs, une délégation américaine se rendra au Moyen-Orient au début de la semaine prochaine pour rencontrer les principaux alliés de Washington, notamment l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte et la Jordanie, afin de dissiper leurs inquiétudes concernant le retour des États-Unis à l’accord nucléaire avec l’Iran. 

La délégation américaine prévoit également de discuter de la décision de l’administration Biden visant à la vente du matériel militaire aux Émirats arabes unis, dont 50 avions de combat F-35 et 18 drones militaires d’une valeur de 23 milliards de dollars.

Certains membres du Congrès ont critiqué les Émirats arabes unis pour leur implication dans la guerre au Yémen et la catastrophe humanitaire dans ce pays et s’inquiètent de la vente d’armes américaines aux Émiratis.

La visite de la délégation américaine dans la région a coïncidé avec celle d’une délégation israélienne à Washington. La délégation a convenu avec les responsables américains de former un groupe de travail conjoint pour se concentrer davantage sur des questions telles que les missiles et les drones de l’Iran.

Bien que l’administration Biden ait exprimé le désir de retourner à l’accord nucléaire, elle poursuit les approches de Trump à l’égard de l’Iran. Mais les responsables iraniens ont souligné à plusieurs reprises que les États-Unis doivent lever toutes les sanctions contre l’Iran avant de réintégrer l’accord nucléaire de 2015.

 

Mots clés